Edmond Simeoni, figure historique du nationalisme corse.
Voici ses réflexions :
« Depuis 60 ans d’engagement forcené, de lutte au service du peuple corse, porté par des gens de différentes organisations politiques ou de simples citoyens, on sait, à mesure que l’on se rapproche de la fin de sa propre vie, qu’il est utile de rappeler de façon brève ce qui était et est resté le sens du combat, depuis le début, avec ses difficultés, la prise de conscience qui a débouché sur la situation actuelle ; il nous faut aussi penser à l’avenir.
Nous ne sommes pas venus du néant ; nous étions la semence très ancienne d’un petit peuple où les personnalités de Napoléon et à un niveau moindre de Pascal Paoli - ont étonné le monde entier - un petit peuple qui est enraciné dans sa terre, dans ses lieux et dans sa culture. Ce peuple s’est toujours révolté contre la volonté des colonisateurs de leur imposer leurs lois, de s’emparer de leur terre mais, plus grave encore de voler notre liberté et déraciner notre identité : les Barbaresques, les Romains, les Génois, les Français et les fascistes ont vu que nous étions un peuple libre, libre, sans entraves et que nous voulions le rester.
Il est certain que les difficultés, les souffrances ont été notre lot et que toutes les luttes ont eu leurs héros, leurs traîtres et ont mélangé le courage, les démissions, les aptitudes et les échecs. Sans oublier les violences, les vendettas et la lutte d’émancipation qui ont marqué notre communauté, cette dernière étant porteuse de dérives rares mais coupables, donc critiquées.
Aujourd’hui, personne ne peut nier que les premiers résultats démocratiques sont là : le mouvement national a supporté le poids de l’essentiel des luttes
* Victoire politique à la Mairie de Bastia en 2014
* Victoire à l’Assemblée de Corse en 2017
* A l’élection des députés - trois sur quatre 2017-
* A la Chambre des Territoires en 2018
* Et aussi qui est-ce qui peut refuser de voir aujourd’hui que nous avons la responsabilité de conduire la Commission des îles de la CRPM qui ont 15 millions d’habitants ?
Nul ne peut nier que la démocratie est beaucoup plus respectée qu’avant et que les premières réformes ont été engagées :
* transport et déchets
* gestion honnête
* priorité de l’intérêt général
* stabilisation des Arrêtés Miot
* justice et transparence pour structurer la Collectivité unique et émanciper la Corse.
Mais la véritable révolution que nous faisons et que nous vivons aujourd’hui, aura besoin de temps, une ou deux générations pour ensemencer la démocratie et construire la Corse nouvelle. Un temps beaucoup plus court sera aussi nécessaire pour adapter une gestion responsable et choisir d’autres orientations : économiques, sociales, écologiques. Il faudra encore du temps pour aménager notre démarche et pour résoudre tous les problèmes de développement, de l’emploi et de la formation, de la santé, du logement et de la précarité…
Mais, la situation du peuple corse demeure dangereuse à cause de l’évolution du monde actuel, mais aussi à cause des forces conservatrices et de la spéculation ; mais le principal danger vient surtout de l’État français et de son gouvernement actuel, ainsi que de la convergence pour ne pas dire la complicité de ces acteurs. Ils n’ont pas changé la politique coloniale en Corse, identique depuis deux siècles. Macron est froid, partisan de la force et pas du débat démocratique ; il est fermé à toute véritable solution politique et a fait sienne l’analyse de Giscard d’Estaing : « Il y a des problèmes en Corse, mais il n’y a pas un problème corse ». Son gouvernement ne recule pas devant les provocations comme celle par exemple d’avoir charrié en Corse Chevènement pour la cérémonie en mémoire du préfet Erignac.
La Corse a soif de liberté - depuis toujours -, de démocratie, de dignité et de développement depuis 60 ans. La Corse dispose de cartes maîtresses pour préparer l’avenir, comme sa diaspora de grande valeur, mais aussi une épargne de 10 milliards d’euros, sans oublier les richesses naturelles importantes et une jeunesse volontaire.
Comment faire reconnaître notre peuple ? Comment acquérir la liberté et protéger la terre ? Comment agir et lutter ? Comment construire un Pays de droit et de développement plus juste et plus égalitaire et qui doit reposer sur les principes de l’humanisme ? Surtout, il faut écarter toute idée d’utiliser la force et la violence, ainsi que la rupture avec l’Etat français. Un Statut de véritable autonomie et dans le cadre de la République française, nous semble raisonnable. C’est notre revendication inchangée depuis 1973.
Oui, mais comment agir ? Comment faire ? Comment construire la démocratie et notre Pays ?
Le premier objectif est d’accroître la conscience ici et dans la diaspora puis, de façon loyale, de travailler avec toutes et tous dans une société apaisée et de chercher, en vue de l’union sur tous les terrains, des solutions, des contrats électoraux et des concertations.
La Corse, en souffrance, a perdu ses valeurs de travail, de respect et d’honnêteté. L’intérêt général s’est dissout dans les égoïsmes et dans l’argent. C’est pour cette raison que la priorité doit être donnée fermement et partout à la démocratie, à l’éthique, au civisme, sans faiblesse, priorité aussi, à l’éducation et à la formation dans le respect de la liberté, du partage, de la fraternité et de la solidarité.
Dans tous les domaines, le challenge majeur pour enraciner la paix est de faire progresser la société de manière plus juste et plus équitable.
Le Peuple Corse – Corses d’origine ou Corses d’adoption, Corses qui vivent ici ou dans la diaspora - ils sont environ 1 million - ne doit pas craindre l’ouverture, la compétition et il doit refuser l’autarcie et le racisme, tous deux mortels.
Du même mouvement et dans le même temps, il faut internationaliser l’information sur la Corse - il existe une opinion et une conscience publiques internationale - , chercher des partenaires économiques et culturels échanger tous ensemble les idées et les projets … L’Europe, la Méditerranée et le monde nous sont ouverts avec les voyages, les réseaux de communication les marchés, les conférences.
La lutte – responsable et pacifique - est capitale pour briser la soumission coloniale : des manifestations, des élections, de la créativité… La non-violence est une arme utile qui sert la paix ; le peuple corse doit y trouver sa place et s’impliquer dans ce combat car les opportunités sont importantes et les résultats assurés.
Bien sûr nous n’avons pas une quelconque prétention de choisir ou d’imposer une route ; de facto nous voulons une simple et brève contribution pour la recherche collective d’une solution adaptée pour traiter « la question Corse ».
Rien ne pourra arrêter la marche du peuple corse vers la liberté et sa volonté de participer, à un niveau modeste, au débat démocratique avec tous les peuples du monde. Il tient sa force et sa légitimité de l’histoire et du droit international « tout peuple a le droit de choisir son destin de manière libre » comme le préconise l’ONU : « tout peuple a droit à l’autodétermination ».
Engageons-nous avec conviction et courage. La liberté nous attend. »
« Depuis 60 ans d’engagement forcené, de lutte au service du peuple corse, porté par des gens de différentes organisations politiques ou de simples citoyens, on sait, à mesure que l’on se rapproche de la fin de sa propre vie, qu’il est utile de rappeler de façon brève ce qui était et est resté le sens du combat, depuis le début, avec ses difficultés, la prise de conscience qui a débouché sur la situation actuelle ; il nous faut aussi penser à l’avenir.
Nous ne sommes pas venus du néant ; nous étions la semence très ancienne d’un petit peuple où les personnalités de Napoléon et à un niveau moindre de Pascal Paoli - ont étonné le monde entier - un petit peuple qui est enraciné dans sa terre, dans ses lieux et dans sa culture. Ce peuple s’est toujours révolté contre la volonté des colonisateurs de leur imposer leurs lois, de s’emparer de leur terre mais, plus grave encore de voler notre liberté et déraciner notre identité : les Barbaresques, les Romains, les Génois, les Français et les fascistes ont vu que nous étions un peuple libre, libre, sans entraves et que nous voulions le rester.
Il est certain que les difficultés, les souffrances ont été notre lot et que toutes les luttes ont eu leurs héros, leurs traîtres et ont mélangé le courage, les démissions, les aptitudes et les échecs. Sans oublier les violences, les vendettas et la lutte d’émancipation qui ont marqué notre communauté, cette dernière étant porteuse de dérives rares mais coupables, donc critiquées.
Aujourd’hui, personne ne peut nier que les premiers résultats démocratiques sont là : le mouvement national a supporté le poids de l’essentiel des luttes
* Victoire politique à la Mairie de Bastia en 2014
* Victoire à l’Assemblée de Corse en 2017
* A l’élection des députés - trois sur quatre 2017-
* A la Chambre des Territoires en 2018
* Et aussi qui est-ce qui peut refuser de voir aujourd’hui que nous avons la responsabilité de conduire la Commission des îles de la CRPM qui ont 15 millions d’habitants ?
Nul ne peut nier que la démocratie est beaucoup plus respectée qu’avant et que les premières réformes ont été engagées :
* transport et déchets
* gestion honnête
* priorité de l’intérêt général
* stabilisation des Arrêtés Miot
* justice et transparence pour structurer la Collectivité unique et émanciper la Corse.
Mais la véritable révolution que nous faisons et que nous vivons aujourd’hui, aura besoin de temps, une ou deux générations pour ensemencer la démocratie et construire la Corse nouvelle. Un temps beaucoup plus court sera aussi nécessaire pour adapter une gestion responsable et choisir d’autres orientations : économiques, sociales, écologiques. Il faudra encore du temps pour aménager notre démarche et pour résoudre tous les problèmes de développement, de l’emploi et de la formation, de la santé, du logement et de la précarité…
Mais, la situation du peuple corse demeure dangereuse à cause de l’évolution du monde actuel, mais aussi à cause des forces conservatrices et de la spéculation ; mais le principal danger vient surtout de l’État français et de son gouvernement actuel, ainsi que de la convergence pour ne pas dire la complicité de ces acteurs. Ils n’ont pas changé la politique coloniale en Corse, identique depuis deux siècles. Macron est froid, partisan de la force et pas du débat démocratique ; il est fermé à toute véritable solution politique et a fait sienne l’analyse de Giscard d’Estaing : « Il y a des problèmes en Corse, mais il n’y a pas un problème corse ». Son gouvernement ne recule pas devant les provocations comme celle par exemple d’avoir charrié en Corse Chevènement pour la cérémonie en mémoire du préfet Erignac.
La Corse a soif de liberté - depuis toujours -, de démocratie, de dignité et de développement depuis 60 ans. La Corse dispose de cartes maîtresses pour préparer l’avenir, comme sa diaspora de grande valeur, mais aussi une épargne de 10 milliards d’euros, sans oublier les richesses naturelles importantes et une jeunesse volontaire.
Comment faire reconnaître notre peuple ? Comment acquérir la liberté et protéger la terre ? Comment agir et lutter ? Comment construire un Pays de droit et de développement plus juste et plus égalitaire et qui doit reposer sur les principes de l’humanisme ? Surtout, il faut écarter toute idée d’utiliser la force et la violence, ainsi que la rupture avec l’Etat français. Un Statut de véritable autonomie et dans le cadre de la République française, nous semble raisonnable. C’est notre revendication inchangée depuis 1973.
Oui, mais comment agir ? Comment faire ? Comment construire la démocratie et notre Pays ?
Le premier objectif est d’accroître la conscience ici et dans la diaspora puis, de façon loyale, de travailler avec toutes et tous dans une société apaisée et de chercher, en vue de l’union sur tous les terrains, des solutions, des contrats électoraux et des concertations.
La Corse, en souffrance, a perdu ses valeurs de travail, de respect et d’honnêteté. L’intérêt général s’est dissout dans les égoïsmes et dans l’argent. C’est pour cette raison que la priorité doit être donnée fermement et partout à la démocratie, à l’éthique, au civisme, sans faiblesse, priorité aussi, à l’éducation et à la formation dans le respect de la liberté, du partage, de la fraternité et de la solidarité.
Dans tous les domaines, le challenge majeur pour enraciner la paix est de faire progresser la société de manière plus juste et plus équitable.
Le Peuple Corse – Corses d’origine ou Corses d’adoption, Corses qui vivent ici ou dans la diaspora - ils sont environ 1 million - ne doit pas craindre l’ouverture, la compétition et il doit refuser l’autarcie et le racisme, tous deux mortels.
Du même mouvement et dans le même temps, il faut internationaliser l’information sur la Corse - il existe une opinion et une conscience publiques internationale - , chercher des partenaires économiques et culturels échanger tous ensemble les idées et les projets … L’Europe, la Méditerranée et le monde nous sont ouverts avec les voyages, les réseaux de communication les marchés, les conférences.
La lutte – responsable et pacifique - est capitale pour briser la soumission coloniale : des manifestations, des élections, de la créativité… La non-violence est une arme utile qui sert la paix ; le peuple corse doit y trouver sa place et s’impliquer dans ce combat car les opportunités sont importantes et les résultats assurés.
Bien sûr nous n’avons pas une quelconque prétention de choisir ou d’imposer une route ; de facto nous voulons une simple et brève contribution pour la recherche collective d’une solution adaptée pour traiter « la question Corse ».
Rien ne pourra arrêter la marche du peuple corse vers la liberté et sa volonté de participer, à un niveau modeste, au débat démocratique avec tous les peuples du monde. Il tient sa force et sa légitimité de l’histoire et du droit international « tout peuple a le droit de choisir son destin de manière libre » comme le préconise l’ONU : « tout peuple a droit à l’autodétermination ».
Engageons-nous avec conviction et courage. La liberté nous attend. »