Ce samedi 28 septembre, le fortin de la réserve naturelle de l’étang de Biguglia s'est transformé en lieu de mobilisation. Sous l’égide de l’Office de l’Environnement de la Corse (OEC), une journée de sensibilisation a été organisée pour alerter le public sur l’invasion massive du crabe bleu, une espèce qui dévaste les écosystèmes aquatiques de l’île. Cette journée, qui a mêlé pédagogie et convivialité avec des ateliers, des conférences et des dégustations, n’a cependant pas réussi à dissimuler l’inquiétude croissante des professionnels de la pêche, en première ligne face à cette crise.
Depuis plusieurs mois, la situation ne cesse de se dégrader pour les pêcheurs corses. Victimes de la prolifération incontrôlée du crabe bleu dans les étangs insulaires, ils voient leur activité menacée. « Notre métier est en péril, il n’est plus viable, nous vivons sur nos économies », déplore Michel Guerrini, patron pêcheur. Cette espèce, originaire des côtes atlantiques de l’Amérique, a trouvé dans les eaux corses un terrain de reproduction idéal. La multiplication rapide du crabe bleu étouffe la biodiversité locale et bouleverse la chaîne alimentaire.
Les conséquences pour les pêcheurs sont désastreuses. « Ce n’est pas les 50 ou 100 kilos de crabes bleus que l’on vend à 5 euros le kilo qui vont nous permettre de vivre », souligne le professionel. Si la pêche récréative, notamment hors des réserves naturelles, semble bénéficier de cette prolifération, les pêcheurs professionnels, eux, subissent de plein fouet cette invasion. « Vous savez, j’ai habituellement 140 ou 150 nasses dans l’eau pour pêcher les anguilles. Maintenant, je n’en mets que 6, car toutes les autres sont envahies de crabes et percées », explique-t-il. Le tableau est sombre : en plus de détruire leurs outils de travail, les crabes concurrencent directement la pêche d’autres espèces comme l’anguille, déjà fragilisée par la surpêche et les changements environnementaux.
Une espèce incontrôlable
Marie Garrido, cheffe de projet à l’Office de l’Environnement de la Corse, confirme que l'éradication du crabe bleu est désormais impossible : « À ce stade, on ne peut plus revenir en arrière. Cette espèce est solidement implantée dans nos étangs, et les pêcheurs en subissent les lourdes conséquences. Leur profession est en grand danger. » Le problème principal réside dans le cycle de reproduction du crabe bleu. Ses larves, planctoniques, se déplacent au gré des courants marins, rendant toute tentative d'éradication inefficace. « Sa ponte se fait en mer, et les larves naviguent entre les régions. C’est un cycle sans fin. La population de crabes pourrait tripler chaque année si les conditions restent favorables », précise la specialiste.
Alors que l’industrie de la pêche locale est déjà en souffrance, la prolifération du crabe bleu accentue les difficultés économiques des pêcheurs insulaires. Beaucoup ont déjà vu leur chiffre d’affaires chuter, incapables de s’adapter à cette nouvelle réalité. Pour l’heure, la pêche du crabe bleu reste une activité marginale, loin de compenser les pertes subies sur les autres espèces.
Depuis plusieurs mois, la situation ne cesse de se dégrader pour les pêcheurs corses. Victimes de la prolifération incontrôlée du crabe bleu dans les étangs insulaires, ils voient leur activité menacée. « Notre métier est en péril, il n’est plus viable, nous vivons sur nos économies », déplore Michel Guerrini, patron pêcheur. Cette espèce, originaire des côtes atlantiques de l’Amérique, a trouvé dans les eaux corses un terrain de reproduction idéal. La multiplication rapide du crabe bleu étouffe la biodiversité locale et bouleverse la chaîne alimentaire.
Les conséquences pour les pêcheurs sont désastreuses. « Ce n’est pas les 50 ou 100 kilos de crabes bleus que l’on vend à 5 euros le kilo qui vont nous permettre de vivre », souligne le professionel. Si la pêche récréative, notamment hors des réserves naturelles, semble bénéficier de cette prolifération, les pêcheurs professionnels, eux, subissent de plein fouet cette invasion. « Vous savez, j’ai habituellement 140 ou 150 nasses dans l’eau pour pêcher les anguilles. Maintenant, je n’en mets que 6, car toutes les autres sont envahies de crabes et percées », explique-t-il. Le tableau est sombre : en plus de détruire leurs outils de travail, les crabes concurrencent directement la pêche d’autres espèces comme l’anguille, déjà fragilisée par la surpêche et les changements environnementaux.
Une espèce incontrôlable
Marie Garrido, cheffe de projet à l’Office de l’Environnement de la Corse, confirme que l'éradication du crabe bleu est désormais impossible : « À ce stade, on ne peut plus revenir en arrière. Cette espèce est solidement implantée dans nos étangs, et les pêcheurs en subissent les lourdes conséquences. Leur profession est en grand danger. » Le problème principal réside dans le cycle de reproduction du crabe bleu. Ses larves, planctoniques, se déplacent au gré des courants marins, rendant toute tentative d'éradication inefficace. « Sa ponte se fait en mer, et les larves naviguent entre les régions. C’est un cycle sans fin. La population de crabes pourrait tripler chaque année si les conditions restent favorables », précise la specialiste.
Alors que l’industrie de la pêche locale est déjà en souffrance, la prolifération du crabe bleu accentue les difficultés économiques des pêcheurs insulaires. Beaucoup ont déjà vu leur chiffre d’affaires chuter, incapables de s’adapter à cette nouvelle réalité. Pour l’heure, la pêche du crabe bleu reste une activité marginale, loin de compenser les pertes subies sur les autres espèces.
La pêche récréative en ligne de mire
Face à cette situation, l’OEC a entrepris une série d’initiatives pour limiter les dégâts et sensibiliser la population. L’une des pistes envisagées est de dynamiser la pêche récréative. « La pêche récréative est autorisée, mais elle doit se faire en dehors des réserves naturelles, et surtout, elle ne doit pas être destinée à la revente », rappelle Marie Garrido. L’idée est d’encourager les amateurs à pêcher le crabe bleu pour leur consommation personnelle, afin de freiner sa prolifération, sans pour autant concurrencer les pêcheurs professionnels.
Lors de la journée de sensibilisation à Biguglia, l’un des moments forts a été l’atelier culinaire animé par Marie Cailleux. Ayant vécu aux États-Unis, où le crabe bleu est consommé depuis des générations, elle a partagé avec le public des techniques pour le cuisiner. « Nous avons même conçu un petit livre de recettes que nous distribuons gratuitement au public, pour encourager la consommation de ce crabe », explique Marie Garrido.
En parallèle, des ateliers pédagogiques ont été proposés, notamment pour les plus jeunes. L’association U Marinu a développé un jeu interactif destiné à sensibiliser les enfants aux espèces invasives. D’autres ateliers se sont concentrés sur les espèces qui prolifèrent dangereusement en Corse, telles que le frelon asiatique ou la fourmi d’Argentine, et sur les moyens mis en œuvre à l’échelle européenne pour les combattre.
Face à cette situation, l’OEC a entrepris une série d’initiatives pour limiter les dégâts et sensibiliser la population. L’une des pistes envisagées est de dynamiser la pêche récréative. « La pêche récréative est autorisée, mais elle doit se faire en dehors des réserves naturelles, et surtout, elle ne doit pas être destinée à la revente », rappelle Marie Garrido. L’idée est d’encourager les amateurs à pêcher le crabe bleu pour leur consommation personnelle, afin de freiner sa prolifération, sans pour autant concurrencer les pêcheurs professionnels.
Lors de la journée de sensibilisation à Biguglia, l’un des moments forts a été l’atelier culinaire animé par Marie Cailleux. Ayant vécu aux États-Unis, où le crabe bleu est consommé depuis des générations, elle a partagé avec le public des techniques pour le cuisiner. « Nous avons même conçu un petit livre de recettes que nous distribuons gratuitement au public, pour encourager la consommation de ce crabe », explique Marie Garrido.
En parallèle, des ateliers pédagogiques ont été proposés, notamment pour les plus jeunes. L’association U Marinu a développé un jeu interactif destiné à sensibiliser les enfants aux espèces invasives. D’autres ateliers se sont concentrés sur les espèces qui prolifèrent dangereusement en Corse, telles que le frelon asiatique ou la fourmi d’Argentine, et sur les moyens mis en œuvre à l’échelle européenne pour les combattre.
Une profession en détresse
Si cette journée a permis de sensibiliser le public et d’ouvrir la voie à des initiatives locales, les pêcheurs professionnels restent profondément inquiets. Raphaël, un pêcheur amateur, a quant à lui vu dans cette situation une opportunité : « Cela me donne encore plus envie d’aller les pêcher ! C’est devenu notre passe-temps préféré avec ma petite amie. C’est facile de les attraper, et toute la famille en profite. » Mais pour les pêcheurs de métier, la situation est bien plus préoccupante.
Pour Michel Guerrini et ses collègues, l’avenir de la pêche traditionnelle en Corse est en jeu. Sans une intervention rapide et des mesures de soutien, cette profession, déjà fragilisée, pourrait disparaître. « Nous espérons que cette sensibilisation aura des résultats concrets, mais pour nous, il y a urgence », conclut le pecheur.
Alors que l’OEC continue de travailler sur des pistes pour freiner l’expansion du crabe bleu, la question reste ouverte : comment sauver à la fois l’écosystème corse et les pêcheurs qui en dépendent ?
Si cette journée a permis de sensibiliser le public et d’ouvrir la voie à des initiatives locales, les pêcheurs professionnels restent profondément inquiets. Raphaël, un pêcheur amateur, a quant à lui vu dans cette situation une opportunité : « Cela me donne encore plus envie d’aller les pêcher ! C’est devenu notre passe-temps préféré avec ma petite amie. C’est facile de les attraper, et toute la famille en profite. » Mais pour les pêcheurs de métier, la situation est bien plus préoccupante.
Pour Michel Guerrini et ses collègues, l’avenir de la pêche traditionnelle en Corse est en jeu. Sans une intervention rapide et des mesures de soutien, cette profession, déjà fragilisée, pourrait disparaître. « Nous espérons que cette sensibilisation aura des résultats concrets, mais pour nous, il y a urgence », conclut le pecheur.
Alors que l’OEC continue de travailler sur des pistes pour freiner l’expansion du crabe bleu, la question reste ouverte : comment sauver à la fois l’écosystème corse et les pêcheurs qui en dépendent ?