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En Corse, un mois d’août marqué par un rebond de l’économie


le Mercredi 25 Septembre 2024 à 07:40

Le directeur régional de la Banque de France en Corse, Jean-Luc Chaussivert, a présenté ce mardi l’analyse réalisée par l’organisme sur les perspectives économiques dans l’île au terme de la saison touristique. Si le mois d’août a été marqué par une demande active qui profite principalement à la filière touristique, cette embellie ponctuelle ne suffit pas à masquer un certain ralentissement de l’économie insulaire



Le directeur régional de la Banque de France en Corse, Jean-Luc Chaussivert, et son responsable des affaires régionales, Bernard Benitez, ont présenté l’analyse réalisée par l’organisme sur les perspectives économiques en 2024 en Corse, ce mardi à Ajaccio.
Le directeur régional de la Banque de France en Corse, Jean-Luc Chaussivert, et son responsable des affaires régionales, Bernard Benitez, ont présenté l’analyse réalisée par l’organisme sur les perspectives économiques en 2024 en Corse, ce mardi à Ajaccio.
Un rebond au cœur de l’été dans certains secteurs qui ne suffit pas à masquer un ralentissement. En amont d’une réunion avec les décideurs économiques, le directeur régional de la Banque de France en Corse, Jean-Luc Chaussivert, et son responsable des affaires régionales, Bernard Benitez, tenaient une conférence de presse ce mardi matin à Ajaccio afin présenter l’analyse réalisée par l’organisme sur la trajectoire de l’économie corse au terme de la saison touristique. Une étude qu’ils ont entendu replacer dans un contexte international et national marqué par un « ralentissement mais sans rentrer en récession ». « Il nous faut désormais nous orienter vers la reprise économique », souligne le directeur régional en relevant que pour tendre vers cet objectif, un signal important s’est amorcé au cours la semaine dernière avec la baisse des taux directeurs. « C’est un signal fort car cela veut dire deux choses : tout d’abord que la lutte contre l’inflation est en passe d’être gagnée, mais aussi que si les taux baissent, les investisseurs aussi bien les particuliers qui investissent dans l’immobilier ou les entreprises dans des machines dépenseront moins donc cela devrait stimuler l’investissement et les acquisitions immobilières », explique-t-il.
 
Au niveau régional, Jean-Luc Chaussivert constate que les tendances sont « bien meilleurs que le mois d’avant ». Dans le cadre de l’enquête de conjoncture que la Banque de France réalise chaque mois en interrogeant un panel de chefs d’entreprises insulaires, il est ainsi observé que l’activité des services marchands, et notamment du secteur de l’hôtellerie-restauration, a connu une amélioration au fil des mois. Une évolution qui concerne principalement les hôteliers. « Le mois d’août, qui est le mois phare dans cette activité, a fait l’objet de beaucoup de craintes. Au final, souvent au prix d’efforts de communication conséquents et d’offres tarifaires, une majorité ont réussi à faire un mois d’août correct », indique le directeur régional en précisant : « Sur le panel que nous avons interrogé, les hôteliers sont plutôt satisfaits du mois d’août en termes de fréquentation, mais en termes de trésorerie, cela reste sans doute à affiner ». Les choses ne semblent en revanche pas aller de même pour les restaurateurs qui, s’ils ont connu un « environnement plus tonic qu’en juillet », voient leur fréquentation diminuer en août par rapport à l’année passée. « Ils font surement les frais de l’arbitrage des consommateurs dans leur budget dépense », analyse Jean-Luc Chaussivert. 
 
Le secteur du BTP sous alerte
 
Dans le secteur de l’industrie, il note par ailleurs que le taux d’utilisation des capacités de production est en dessous de la moyenne de longue période. « Cela veut donc dire que les machines sont sous-utilisées et que cela risque de limiter l’investissement », pointe-t-il en remarquant que les industries agro-alimentaires pâtissent également des variations de prix, quand celles qui fournissent des produits au BTP souffrent d’une demande insuffisante. Le secteur du BTP s’inscrira d’ailleurs sans surprise en baisse en 2024 et est sous alerte. Seul le second œuvre, grâce à la rénovation énergétique « tire un peu son épingle du jeu », selon la Banque de France. « Les travaux publics souffrent clairement », signale encore le directeur régional, « Ils vivent sur des carnets anciens et un flux de renouvellement de commandes insuffisant depuis plusieurs mois ».
 
Dans ce contexte économique, le directeur régional de la Banque de France insiste sur le fait que les entreprises qui traversent des difficultés ne doivent pas rester seules face à celles-ci et les enjoint à solliciter un accompagnement ou un éclairage extérieur. « Les interlocuteurs sont nombreux », appuie-t-il en visant notamment la Banque de France*, le président du tribunal de commerce, la chambre de commerce, les services de la DGFIP, ou encore les représentants du MEDEF ou de l’U2P. « Il y a matière pour chaque problématique. Il ne faut pas hésiter à aller voir quelqu’un au plus tôt », abonde-t-il encore.
 
 
 
* Les entreprises qui traversent des difficultés et qui souhaitent un accompagnement de la Banque de France peuvent joindre l’organisme par mail à tpme2A@banque-france.fr  ou prendre rendez-vous au 3414.