« Noël est né dans un des plus vieux quartiers du village le 24 décembre 1944 mais a été déclaré à la mairie le 1e janvier 1945 ! »
Ou encore des anecdotes périlleuses pour l’époque avec cette dame, née au Canada en Août 1929 mais déclarée à Olivese au mois de novembre de la même année, « le temps d’un aller retour en bateau » ! précise son fils.
En effet, ils sont nombreux à trouver injuste que figure sur l’acte de naissance de leurs enfants, le nom d’une des trois maternités de l’île : Ajaccio, Bastia, Porto-Vecchio, alors que ces derniers passeront une bonne partie de leur vie dans une autre commune, celle où ils vivent.
En Corse, on le sait, une des premières choses que l’on veut savoir lorsque l’on rencontre quelqu’un est d’où il vient. Une manière de créer du lien, de trouver une attache commune : un parent, une anecdote…
Ou encore des anecdotes périlleuses pour l’époque avec cette dame, née au Canada en Août 1929 mais déclarée à Olivese au mois de novembre de la même année, « le temps d’un aller retour en bateau » ! précise son fils.
En effet, ils sont nombreux à trouver injuste que figure sur l’acte de naissance de leurs enfants, le nom d’une des trois maternités de l’île : Ajaccio, Bastia, Porto-Vecchio, alors que ces derniers passeront une bonne partie de leur vie dans une autre commune, celle où ils vivent.
En Corse, on le sait, une des premières choses que l’on veut savoir lorsque l’on rencontre quelqu’un est d’où il vient. Une manière de créer du lien, de trouver une attache commune : un parent, une anecdote…
Venir d’un village est une fierté à laquelle on tient.
Alors beaucoup trouveraient juste que soit reconnu l'engagement quotidien qu’est la vie au village.
Au-delà de l’aspect administratif, inscrire sa commune de domicile au registre d’état civil lors de la naissance d’un enfant serait comme une récompense.
Une récompense pour ces enfants qui prendront le chemin de leur petite école tous les jours, rejoignant leurs camarades qui se comptent sur les doigts d'une seule main.
Ces enfants qui animeront les journées des villageois, ravis d’entendre encore leurs rires au rythme des cloches de l’église.
Ces enfants qui maintiennent le lien entre les générations, en attendant de devenir à leur tour ceux qui témoigneront.
Un acte symbolique qui attend une concrétisation
Mais concrètement, enregistrer la naissance de son enfant dans sa commune de résidence, est-ce possible ?
Le sera t’il un jour ?
Le sera t’il un jour ?
Dans un article du Figaro de 2013, deux hommes, dont l'un d'origine corse : MeJean-Pierre Versini-Campinchi et Jean-Cyril Spinetta, évoquaient l'opportunité d'autoriser la déclaration d'une naissance dans la commune de domicile des parents.
Les enjeux affectifs, identitaires, mais encore patrimoniaux, historiques ou touristiques étaient évoqués. En effet, certaines de nos communes ne sont-elles pas connues, et reconnues pour leur enfant, qui a fait tant pour la Corse, à l’instar de Sampieru Corsu de Bastelica, ou Pasquale Paoli de Morosaglia ?
Plus récemment, cette thématique a fait l’objet d’une proposition de loi par le sénateur Hervé Marseille, qui a été adoptée par le Sénat le 16 janvier 2020.
« On naît de plus en plus au même endroit. Il y a une concentration des lieux de naissance. En Corse, il n’y a que trois lieux. Bientôt, il n’y aura plus qu’une maternité par département ! Il y a un effacement de l’histoire », craint Hervé Marseille, qui précise qu’il s’agit notamment d’une demande « de personnalités et d’associations, comme Villages de France. Il y a un souci de retrouver de la proximité. On ne va pas faire vivre des villages avec ça, mais ça donne un petit pouvoir d’attraction. C’est plus que symbolique ».
Le texte adopté consiste à expérimenter pendant trois ans, dans certaines communes, des registres d'actes « miroirs » de naissance. L'officier d'état civil du lieu de naissance établirait l'acte de naissance (qui resterait l'acte authentique), avant d'en transmettre une copie intégrale à l'officier d'état civil du lieu de domicile des parents, qui lui-même serait tenu de le transcrire sur les registres de l'état civil de sa commune. Un décret en Conseil d'Etat viendrait fixer les modalités de l'expérimentation, notamment les communes retenues. Le texte « gagne en opérationnalité et donc en efficacité », s'est félicité Hervé Marseille.
Une manière de revitaliser les registres d’état-civil
Car ces derniers méritent-ils de recevoir uniquement mention des décès survenus dans la commune ?
Un texte dont la suite reste à écrire, tout comme l’avenir des communes de l’ile, voire de France, qu’on ne sait plus comment sauver.
Une pierre à l’édifice du maintien de ces territoires, qui s’éteignent un peu plus chaque jour, alors qu’ils éclaireront pour la plupart le chemin à suivre.