Les sternes, les mouettes, les goélands… sont des espèces protégées et, aujourd’hui, menacées d’extinction parce qu’elles peinent à trouver des sites pour se reproduire. Ces oiseaux marins, que l’on désigne sous le nom de laro-limicoles coloniaux, disposent de moins en moins d’espaces idoines leur permettant de nidifier en toute quiétude. Ces espaces s’effritent sous la poussée de l’artificialisation du pourtour méditerranéen et le déclin de l’activité salicole. Aussi un programme européen, Life + Envoll, qui vient de débuter et se poursuivra jusqu’en 2018, a-t-il pour but de reconstituer ces habitats par la construction et l’installation sur des zones humides de radeaux censés recréer les conditions naturelles des lagunes méditerranéennes. Ce programme concerne le bassin méditerranéen, notamment trois régions françaises, Corse, PACA et Languedoc-Roussillon, et est coordonné par les Amis du marais de Vigueirat en Camargue.
Une première européenne
« Pour la Haute-Corse, trois radeaux en bois ont été construits sur l’étang de Biguglia et un de 200 m2 sur l’étang d’Urbino. Ce dernier, qui pèse à vide 10 tonnes, a été recouvert de 10 tonnes de sable. Ce radeau est signifiant parce que c’est la première fois qu’une plateforme de cette taille est construite en Europe. Il n’y a pas d’équivalent, il n’en existe qu’une autre au Canada », indique François Galeazzi, chef de service par intérim pour la gestion des terrains du Conservatoire au département de la Haute-Corse. L’expérience existe sous d’autres formes dans les salins de Camargue, soit par la création d’îlots artificiels, soit par la mise en place de radeaux plus petits. Elle vise à favoriser la nidification des laro-limicoles, à la développer et à la retenir sur le site. « Le radeau présente l’intérêt d’être placé au milieu de l’étang et n’est, donc, pas soumis à la prédation terrestre, qu’elle soit animale ou autre. Il restera en place pendant toute la période de nidification de fin mars jusqu’à l’été. C’est une expérience scientifique et, en même temps, technique. Ce sera, aussi, un point de notoriété supplémentaire pour l’Etang d’Urbinu puisque que les résultats de cette expérience scientifique seront diffusés. Ce qui pourrait attirer un peu plus de touristes », ajoute François Galeazzi.
« Pour la Haute-Corse, trois radeaux en bois ont été construits sur l’étang de Biguglia et un de 200 m2 sur l’étang d’Urbino. Ce dernier, qui pèse à vide 10 tonnes, a été recouvert de 10 tonnes de sable. Ce radeau est signifiant parce que c’est la première fois qu’une plateforme de cette taille est construite en Europe. Il n’y a pas d’équivalent, il n’en existe qu’une autre au Canada », indique François Galeazzi, chef de service par intérim pour la gestion des terrains du Conservatoire au département de la Haute-Corse. L’expérience existe sous d’autres formes dans les salins de Camargue, soit par la création d’îlots artificiels, soit par la mise en place de radeaux plus petits. Elle vise à favoriser la nidification des laro-limicoles, à la développer et à la retenir sur le site. « Le radeau présente l’intérêt d’être placé au milieu de l’étang et n’est, donc, pas soumis à la prédation terrestre, qu’elle soit animale ou autre. Il restera en place pendant toute la période de nidification de fin mars jusqu’à l’été. C’est une expérience scientifique et, en même temps, technique. Ce sera, aussi, un point de notoriété supplémentaire pour l’Etang d’Urbinu puisque que les résultats de cette expérience scientifique seront diffusés. Ce qui pourrait attirer un peu plus de touristes », ajoute François Galeazzi.
Neuf espèces ciblées
Neuf espèces sont susceptibles de nicher sur ce dispositif. « Des Laridés comme le goéland d’Audouin, la mouette rieuse et la mouette mélanocéphale, des Sternidés comme la sterne pierregarin, la sterne naine et la sterne hansel, et des Limicoles comme l’avocette élégante. La sterne pierregarin niche à Urbinu. Le goéland d’Audouin niche dans le Cap Corse et à Bonifacio. Ces espèces sont coloniales, c’est-à-dire qu’elles vivent en colonie, et nichent essentiellement sur des îlots, soit formés dans des lagunes, soit proches de la mer, soit même sur des îles naturelles au milieu des fleuves. Tous ces milieux propices à la nidification sont en train de disparaître partout dans le monde. L’étang d’Urbinu est très profond, il peut atteindre jusqu’à 10 mètres de profondeur, ce qui ne permet pas la formation d’îlots. Nous essayons, donc, de recréer un milieu artificiel par le biais d’un radeau qui se rapproche le plus possible des conditions de nidification propres à ces oiseaux. Un radeau de 200 mètres carrés permet à beaucoup d’espèces du programme européen de nicher ensemble », confirme Cyril Cros, chef de secteur des gardes du littoral pour la Plaine orientale.
Neuf espèces sont susceptibles de nicher sur ce dispositif. « Des Laridés comme le goéland d’Audouin, la mouette rieuse et la mouette mélanocéphale, des Sternidés comme la sterne pierregarin, la sterne naine et la sterne hansel, et des Limicoles comme l’avocette élégante. La sterne pierregarin niche à Urbinu. Le goéland d’Audouin niche dans le Cap Corse et à Bonifacio. Ces espèces sont coloniales, c’est-à-dire qu’elles vivent en colonie, et nichent essentiellement sur des îlots, soit formés dans des lagunes, soit proches de la mer, soit même sur des îles naturelles au milieu des fleuves. Tous ces milieux propices à la nidification sont en train de disparaître partout dans le monde. L’étang d’Urbinu est très profond, il peut atteindre jusqu’à 10 mètres de profondeur, ce qui ne permet pas la formation d’îlots. Nous essayons, donc, de recréer un milieu artificiel par le biais d’un radeau qui se rapproche le plus possible des conditions de nidification propres à ces oiseaux. Un radeau de 200 mètres carrés permet à beaucoup d’espèces du programme européen de nicher ensemble », confirme Cyril Cros, chef de secteur des gardes du littoral pour la Plaine orientale.
Un équilibre fragile
L’étang d’Urbinu, qui s’étend sur 720 hectares, est le second plus important de Corse, après celui de Biguglia. En partie classé Natura 2000, il est interdit à la plaisance et à la pêche, sauf pour une poignée de pécheurs professionnels, et protégé par la faiblesse de l’activité touristique. Le Conservatoire du littoral, propriétaire de l’Etang, attend beaucoup de cette opération. « Le Conservatoire du Littoral a une politique d’acquisition foncière pour préserver le littoral français et léguer dans un bon état de grands espaces naturels aux générations futures. En Corse, nous avons déjà acquis 19 000 hectares, soit 23 % du littoral. L’étang d’Urbinu est une zone humide très intéressante parce qu’elle a conservé son caractère naturel avec de l’activité humaine modeste, pêche, conchyliculture, restauration …, compatible avec la protection des écosystèmes. Cette zone est en bon état écologique et paysager. Nous cherchons à la valoriser tout en préservant cet équilibre fragile », commente Michel Muracciole, délégué des rivages pour la Corse au Conservatoire du littoral.
L’étang d’Urbinu, qui s’étend sur 720 hectares, est le second plus important de Corse, après celui de Biguglia. En partie classé Natura 2000, il est interdit à la plaisance et à la pêche, sauf pour une poignée de pécheurs professionnels, et protégé par la faiblesse de l’activité touristique. Le Conservatoire du littoral, propriétaire de l’Etang, attend beaucoup de cette opération. « Le Conservatoire du Littoral a une politique d’acquisition foncière pour préserver le littoral français et léguer dans un bon état de grands espaces naturels aux générations futures. En Corse, nous avons déjà acquis 19 000 hectares, soit 23 % du littoral. L’étang d’Urbinu est une zone humide très intéressante parce qu’elle a conservé son caractère naturel avec de l’activité humaine modeste, pêche, conchyliculture, restauration …, compatible avec la protection des écosystèmes. Cette zone est en bon état écologique et paysager. Nous cherchons à la valoriser tout en préservant cet équilibre fragile », commente Michel Muracciole, délégué des rivages pour la Corse au Conservatoire du littoral.
François Orlandi, Marie-Ange Pergola, conseillère départementale du canton de Ghisonaccia, Francis Guidici.
Protéger et former
L’opération, dont la facture s’élève à 102 000 €, est financée, en grande partie, par les fonds européens et l’Etat. Les trois radeaux de Biguglia et celui d’Urbinu ont coûté 72 000 €. La mise à l’eau, réalisé avec le soutien du Conservatoire du Littoral, s’est montée à 25 000 €. « Le département prend en charge tout ce qui est induit, notamment la nécessité d’avoir du personnel affecté à la mise en place, au suivi et à l’entretien de ces radeaux dans un espace que nous gérons de manière plus globale », déclare François Orlandi, président du Conseil départemental de Haute-Corse, gestionnaire d’Urbinu, et propriétaire de l’Etang de Biguglia. « Cette opération s’inscrit dans le cadre de l’action du département sur la protection de l’environnement. Sur les deux sites, nous menons ce programme européen destiné à reproduire les éléments d’évolution d’espèces limicoles qui sont, aujourd’hui, en difficulté, eu égard aux incidences anthropiques et au développement urbain et agricole sur leurs espaces naturels. L’idée est de reconstruire des espaces de protection pour favoriser la nidification. Un autre objectif est poursuivi à travers ces actions : la formation des personnels qui, aussi bien au niveau du département que des autres partenaires, sont destinés à la gestion des activités qui entrent dans le cadre de la protection de l’environnement, comme les activités de surveillance, du suivi de la faune et de la flore... Donc, un large programme ! », assure-t-il.
L’opération, dont la facture s’élève à 102 000 €, est financée, en grande partie, par les fonds européens et l’Etat. Les trois radeaux de Biguglia et celui d’Urbinu ont coûté 72 000 €. La mise à l’eau, réalisé avec le soutien du Conservatoire du Littoral, s’est montée à 25 000 €. « Le département prend en charge tout ce qui est induit, notamment la nécessité d’avoir du personnel affecté à la mise en place, au suivi et à l’entretien de ces radeaux dans un espace que nous gérons de manière plus globale », déclare François Orlandi, président du Conseil départemental de Haute-Corse, gestionnaire d’Urbinu, et propriétaire de l’Etang de Biguglia. « Cette opération s’inscrit dans le cadre de l’action du département sur la protection de l’environnement. Sur les deux sites, nous menons ce programme européen destiné à reproduire les éléments d’évolution d’espèces limicoles qui sont, aujourd’hui, en difficulté, eu égard aux incidences anthropiques et au développement urbain et agricole sur leurs espaces naturels. L’idée est de reconstruire des espaces de protection pour favoriser la nidification. Un autre objectif est poursuivi à travers ces actions : la formation des personnels qui, aussi bien au niveau du département que des autres partenaires, sont destinés à la gestion des activités qui entrent dans le cadre de la protection de l’environnement, comme les activités de surveillance, du suivi de la faune et de la flore... Donc, un large programme ! », assure-t-il.
Le goéland d'Audouin.
Des résultats rapides
La nidification se faisant au printemps, les résultats de ce programme européen seront rapidement vérifiables. L’an dernier, sur une expérience plus petite, seules les Sternes Pierregarin ont niché à Urbinu. « Nous verrons, cette année, s’il y a une augmentation des Sternes Pierregarin et si d’autres espèces nichent. L’an dernier, nous avons enregistré beaucoup de pertes d’oisillons qui se sont noyés en essayant de voler ou qui ont été prédatés par des goélands. Le radeau dispose d’un système de grille qui empêche les oisillons de se noyer », assure Cyril Cros. L’objectif est d’augmenter de manière significative le taux de poussins à l’envol. Des résultats dépendra la suite des opérations : « Si les résultats sont à la hauteur des espérances escomptées, on pourrait, sous le contrôle des scientifiques, renouveler ou multiplier ce type d’opération. Le bilan, que nous tirerons de ces premiers investissements, permettra de décider si nous devons poursuivre ou non, voire diversifier ce programme », prévient François Orlandi.
La nidification se faisant au printemps, les résultats de ce programme européen seront rapidement vérifiables. L’an dernier, sur une expérience plus petite, seules les Sternes Pierregarin ont niché à Urbinu. « Nous verrons, cette année, s’il y a une augmentation des Sternes Pierregarin et si d’autres espèces nichent. L’an dernier, nous avons enregistré beaucoup de pertes d’oisillons qui se sont noyés en essayant de voler ou qui ont été prédatés par des goélands. Le radeau dispose d’un système de grille qui empêche les oisillons de se noyer », assure Cyril Cros. L’objectif est d’augmenter de manière significative le taux de poussins à l’envol. Des résultats dépendra la suite des opérations : « Si les résultats sont à la hauteur des espérances escomptées, on pourrait, sous le contrôle des scientifiques, renouveler ou multiplier ce type d’opération. Le bilan, que nous tirerons de ces premiers investissements, permettra de décider si nous devons poursuivre ou non, voire diversifier ce programme », prévient François Orlandi.
Une double richesse
Le plan d’eau d’Urbinu étant situé sur la commune de Ghisonaccia, pour Francis Giudici, Maire et conseiller départemental, ce programme offre, aussi, une opportunité de développer le site : « Trois familles de pêcheurs vivent à l’année sur le site d’Urbinu. Différents aménagements ont déjà été réalisés. Nous essayons, au niveau économique, de le mettre en valeur ainsi que la forêt de Pinia. Tous deux sont une richesse pour Ghisonaccia. Concernant la forêt de Pinia, par exemple, nous avons, par le biais du PRMF, Plan régional des massifs forestiers, élaboré tout un plan d’aménagement avec des replantations, des parcours de santé, des chemins de randonnée pour VTT et autres… Concernant l’étang d’Urbinu, nous avons un projet d’aménagement de la presqu’île avec la création d’un sentier piétonnier qui en fera le tour avec vue sur l’étang. Juste en face, le balcon d’Urbinu sera mis en valeur. Le projet est déjà bien ficelé, nous attendons les accords de financements européens ».
Rendez-vous, donc, fin juin pour vérifier si les oiseaux ont apprécié la plateforme et construit leurs nids.
N.M.
Le plan d’eau d’Urbinu étant situé sur la commune de Ghisonaccia, pour Francis Giudici, Maire et conseiller départemental, ce programme offre, aussi, une opportunité de développer le site : « Trois familles de pêcheurs vivent à l’année sur le site d’Urbinu. Différents aménagements ont déjà été réalisés. Nous essayons, au niveau économique, de le mettre en valeur ainsi que la forêt de Pinia. Tous deux sont une richesse pour Ghisonaccia. Concernant la forêt de Pinia, par exemple, nous avons, par le biais du PRMF, Plan régional des massifs forestiers, élaboré tout un plan d’aménagement avec des replantations, des parcours de santé, des chemins de randonnée pour VTT et autres… Concernant l’étang d’Urbinu, nous avons un projet d’aménagement de la presqu’île avec la création d’un sentier piétonnier qui en fera le tour avec vue sur l’étang. Juste en face, le balcon d’Urbinu sera mis en valeur. Le projet est déjà bien ficelé, nous attendons les accords de financements européens ».
Rendez-vous, donc, fin juin pour vérifier si les oiseaux ont apprécié la plateforme et construit leurs nids.
N.M.