- J'ai été sollicité pour figurer en position éligible (5ème place ) sur une liste sur laquelle figurent des personnalités éminentes de l’écologie comme le philosophe Dominique Bourg, ancien président du Conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot, Delphine Batho, député des 2 Sèvres et ancienne Ministre de l'environnement et Antoine Waechter, figure de l'écologie politique indépendante, ancien Président de Commission au Parlement européen - J'y été choisi pour y représenter les Corses et y apporter mes compétences européennes – C’est une grande fierté pour moi. Si nous atteignons les 5 % fatidiques, je serais élu .
- Qu'elles sont les priorités de la liste Urgence Ecologie pour la Corse ?
- Parce que notre île a pu, grâce aux Corses eux mêmes , être largement préservée des destructeurs nous voulons en faire un exemple ! Laissez moi citer quelques unes de nos préconisations : nous voulons en faire une Ile autonome en matière énergétique , grâce par exemple à des micro installations hydrauliques et l'utilisation de la biomasse notamment ! Nous sommes opposés ainsi à cette folle idée d’un gazoduc.
Nous voulons réduire la production de déchets à la source en imposant la fin du plastique dans la distribution et la production (par exemple pour les aux minérales). Nous sommes résolument hostiles au projet de nouveau centre d’enfouissement de Moltifao et à cette attitude qui consiste à rejeter dans la rural les poubelles de la côte. Chaque micro région devrait être aidée pour trouver des solutions, en particulier par le recyclage ; N’avons-nous pas honte de voir que la Sardaigne recycle jusqu’à 70% de ses déchets alors que c’est à peine 20% pour la Corse ?
Notre modèle de développement ce sont les circuits courts , l'agriculture et la viticulture bios et l'arrêt immédiat des ouvertures de grandes surfaces .
Je fonde de grands espoirs sur les recherches entreprises par l'Université de Corse à Stella Mare, en concertation avec les pêcheurs pour que nous retrouvions la richesse passée de nos fonds marins grâce à un équilibre entre prélèvements et restauration de la bio diversité
Nous sommes aux côtés des agriculteurs, des pêcheurs, des petits commerçants et des acteurs du tourisme car, sans eux nous ne réussirons pas à faire de la Corse un Exemple !
Nous ne sommes pas des ayatollahs qui voulons opposer les uns contre les autres mais notre projet est d'amener tout le monde à comprendre l'urgence
- Quelle est la position de votre liste par rapport à la question corse
- Tous les membres de notre liste sont des ennemis du jacobinisme parisien. Il n'y a pas plus engagé dans ce combat que mon ami l'alsacien Antoine Waechter qui est reconnu et apprécié des autonomistes de sa Région. Nul n’a le monopole du combat pour l’identité singulière de la Corse. Je porterai au parlement européen la voix de la Corse. L’engagement à mes cotés de mes amis de Pensà l’Avvene, de Presenza Paolina et d’autres Patriotes est là pour en témoigner.
Nous pensons avec mes amis que la question institutionnelle est importante mais que les sujets sociaux, économiques et écologiques le sont tout autant. L’émancipation des Corses est ma priorité, sans chauvinisme ni repli identitaire. La dimension européenne nous apporte de très nombreuses opportunités pour tisser des liens concrets et durables avec d’autres territoires d’Europe. Il ne faut pas se limiter à de la COM. Par exemple, je voudrais relancer le projet que le Président de l’assemblée de Corse et moi-même avions imaginé de retour d’une mission à Malte d’organiser des échanges linguistiques pour quelques centaines de jeunes corses et de jeunes maltais. L’Europe vit de projets concrets .
- Quelles sont les différences entre la liste Urgence Ecologie et celle des Verts (EELV) ?
-Il y a 3 différences essentielles. La première est que notre Liste croit au risque d’effondrement du vivant, brillamment démontré par Dominique Bourg et de très nombreux scientifiques du monde entier. Vous avez vu, il y a quelques jours, le rapport international qui prédit la disparition de plus d’un million d’espèces à horizon très rapproché. Il ne peut y avoir de compromis ou de délais quand c’est notre vie et celle de nos enfants qui est en jeu. Ce n’est pas la planète qu’il faut sauver mais l’humanité.
La seconde est politique. Les verts français ont toujours été très à gauche, voir à l’extrême gauche. Génération Ecologie, à laquelle j’appartiens et le Mouvement écologique Indépendant ne peuvent être classés à gauche. Nous venons de sensibilités différentes, le centre droit pour ma part. Notre ambition est d’être majoritaire, pas de servir d’appoints aux partis de gauche. Nous nous sentons à ce titre plus proches des Verts allemands qui sont, dans certains Länder, alliés de la droite modérée.
Enfin, je porte aussi le combat pour un changement radical en Europe pour en finir avec la dictature de la technocratie et l’influence néfaste des grands lobbys. Les verts français ont été tentés un moment par une attitude « euro-béate » . Certains d’ailleurs se retrouvent aujourd’hui sur la liste ou en soutien de « Renaissance » d’Emmanuel Macron. Je rêve d’une Europe confédérale, un peu sur le modèle de la Suisse, avec une très grande autonomie de ses territoires. Je refuse tout centralisme, qu’il soit parisien ou bruxellois.