- Vendredi dernier, à Vizzavona, vous avez présenté une alliance inédite pour les prochaines élections à la nouvelle Chambre d’agriculture régionale de Corse qui rassemble à la fois la FDSEA 2B, la FDSEA 2A, mais aussi les Jeunes Agriculteurs. Comment s’est-elle construite ?
- Cela fait deux ans que je cours derrière cette union. Pour moi c’est une alliance assez logique, car on est sur la création d’une nouvelle entité, et il me semble évident que les deux syndicats qui ont la majorité dans les Chambres d’agriculture de Haute-Corse et de Corse-du-Sud, la FDSEA de Haute-Corse et la FDSEA de Corse-du-Sud, aient la responsabilité de la mise en œuvre de la chambre régionale, parce que c’est de notre volonté spécifique qu’elle s’est mise en place. L’union n’est pas si inédite, même si elle a mis du temps à se concrétiser car il y avait la volonté de l’élargir au maximum, et notamment aux Jeunes Agriculteurs.
- Pourtant, on se souvient que par le passé, y compris il y a encore quelques semaines, les Jeunes Agriculteurs ont parfois eu des antagonismes forts avec la FDSEA, notamment en Haute-Corse…
Les antagonismes ont existé. Peut-être qu’ils persistent encore. Le but du jeu va être de clarifier certaines choses. Mais moi j’ai l’impression que les personnes qui portaient ce problème ne font plus partie des Jeunes Agriculteurs. Lors des dernières élections en Haute-Corse, la liste des Jeunes Agriculteurs était notamment portée par un candidat qui aujourd’hui se revendique de la Coordination Rurale.
- La Coordination Rurale avait justement dans un premier temps annoncé qu’elle s’allierait avec les Jeunes Agriculteurs pour ces prochaines élections. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Ils ont fait marche arrière au moment où ils ont été convaincus qu’ils ne pouvaient plus empêcher l’union avec la FDSEA de Haute-Corse.
- Quel est le sens de cette démarche commune ?
C’est d’avoir à maitriser un outil à partir d’une assise la plus large possible. Cette Chambre régionale d’agriculture doit être un contre-pouvoir, une représentation de la profession agricole indépendante aussi bien de l’État que des politiques. Très clairement, notre démarche se veut exclusivement professionnelle, même si l’État et les politiques locaux, au premier rang desquels la Collectivité de Corse (CdC), sont des partenaires indispensables, puisqu’ils sont les décideurs de la politique agricole en Corse. Si nous ne sommes que force de proposition et force de mise en œuvre, nous tenons à garder notre autonomie vis-à-vis de ces organismes. Nous ne voulons pas que la Chambre régionale soit ni un appendice de l’Office de Développement Agricole et Rural de la Corse, ni une annexe de la CdC.
- Quel accord a été trouvé pour la présidence, dans le cas votre liste emporte les élections ?
Nous aurons une présidence tournante. Je ferai les deux premières années car c’est la période où nous allons essuyer les plâtres de la mise en œuvre de la chambre régionale et il y a un suivi technique à avoir. Ce sont aussi les deux ans où nous allons être confrontés au processus d’autonomie. Et il est vrai que nous avons le projet le plus abouti et le plus fini à proposer, y compris sur la gouvernance. Les deux années suivantes, ce serait Stéphane Paquet, l’actuel président de la chambre d’agriculture de Corse-du-Sud qui prendrait le relais. Et enfin, les deux dernières années on veut donner sa chance à un jeune, en espérant que dans six ans ce soit lui qui puisse reprendre le flambeau et continuer à avoir cette double casquette à la fois syndicale et institutionnelle.
- Jean-Baptiste Arena, votre seul opposant aujourd’hui déclaré, est soutenu de son côté par Via Campagnola et Mossa Paisana. Pourquoi les électeurs devraient à nouveau choisir de vous faire confiance ?
Il ne faut pas oublier que l’on parle d’être force de proposition face aux décideurs que sont la CdC et l’État. De notre côté, on peut dire que nous avons travaillé, et que nous avons mis en place des projets. Pour l’instant, les projets de Jean-Baptiste Arena je les connais à travers les deux syndicats qu’il représente. Et pour moi, les projets de Via Campagnola sont trop élitistes pour la Corse. Le produit corse doit certes être un produit d’exception, mais pas que. Il faut aussi produire pour nourrir le peuple corse, produire pour toutes les bourses. C’est une nuance qui est extrêmement importante. À mes yeux, cela permet de pouvoir tendre vers l’autonomie alimentaire, car si on est que sur des produits d’exception on ne pourra pas nourrir la population. Via Campagnola n’a pas vraiment de proposition pour associer un produit accessible à toutes les bourses, tout en conservant une production locale qui assure un revenu à l’agriculteur, qui porte un respect à l’environnement, qui puisse être produit sur tout le territoire et qui puisse être produit aussi par des exploitations de type familial. Ce discours moi je le porte depuis toujours : nous disons qu’avec 70% des Espaces Stratégiques Agricoles en friche, avec 150 000 hectares de terres pastorales déclarés être utilisés sur 350 000 hectares, on voit qu’il y a une grosse marge. Je ne dis pas qu’on va atteindre 100% d’autonomie alimentaire, mais un objectif de 20% comme les DOM-TOM d’ici 2050 est possible, à condition de s’y mettre maintenant. Or on ne le fait pas. Je pensais que le processus de Beauvau allait être l’occasion de créer un électrochoc chez nos politiques pour se concerter et produire un véritable projet agricole avec un objectif, des principes, une gouvernance et des moyens, et je m’aperçois que rien n’a été fait.
- Cela fait deux ans que je cours derrière cette union. Pour moi c’est une alliance assez logique, car on est sur la création d’une nouvelle entité, et il me semble évident que les deux syndicats qui ont la majorité dans les Chambres d’agriculture de Haute-Corse et de Corse-du-Sud, la FDSEA de Haute-Corse et la FDSEA de Corse-du-Sud, aient la responsabilité de la mise en œuvre de la chambre régionale, parce que c’est de notre volonté spécifique qu’elle s’est mise en place. L’union n’est pas si inédite, même si elle a mis du temps à se concrétiser car il y avait la volonté de l’élargir au maximum, et notamment aux Jeunes Agriculteurs.
- Pourtant, on se souvient que par le passé, y compris il y a encore quelques semaines, les Jeunes Agriculteurs ont parfois eu des antagonismes forts avec la FDSEA, notamment en Haute-Corse…
Les antagonismes ont existé. Peut-être qu’ils persistent encore. Le but du jeu va être de clarifier certaines choses. Mais moi j’ai l’impression que les personnes qui portaient ce problème ne font plus partie des Jeunes Agriculteurs. Lors des dernières élections en Haute-Corse, la liste des Jeunes Agriculteurs était notamment portée par un candidat qui aujourd’hui se revendique de la Coordination Rurale.
- La Coordination Rurale avait justement dans un premier temps annoncé qu’elle s’allierait avec les Jeunes Agriculteurs pour ces prochaines élections. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Ils ont fait marche arrière au moment où ils ont été convaincus qu’ils ne pouvaient plus empêcher l’union avec la FDSEA de Haute-Corse.
- Quel est le sens de cette démarche commune ?
C’est d’avoir à maitriser un outil à partir d’une assise la plus large possible. Cette Chambre régionale d’agriculture doit être un contre-pouvoir, une représentation de la profession agricole indépendante aussi bien de l’État que des politiques. Très clairement, notre démarche se veut exclusivement professionnelle, même si l’État et les politiques locaux, au premier rang desquels la Collectivité de Corse (CdC), sont des partenaires indispensables, puisqu’ils sont les décideurs de la politique agricole en Corse. Si nous ne sommes que force de proposition et force de mise en œuvre, nous tenons à garder notre autonomie vis-à-vis de ces organismes. Nous ne voulons pas que la Chambre régionale soit ni un appendice de l’Office de Développement Agricole et Rural de la Corse, ni une annexe de la CdC.
- Quel accord a été trouvé pour la présidence, dans le cas votre liste emporte les élections ?
Nous aurons une présidence tournante. Je ferai les deux premières années car c’est la période où nous allons essuyer les plâtres de la mise en œuvre de la chambre régionale et il y a un suivi technique à avoir. Ce sont aussi les deux ans où nous allons être confrontés au processus d’autonomie. Et il est vrai que nous avons le projet le plus abouti et le plus fini à proposer, y compris sur la gouvernance. Les deux années suivantes, ce serait Stéphane Paquet, l’actuel président de la chambre d’agriculture de Corse-du-Sud qui prendrait le relais. Et enfin, les deux dernières années on veut donner sa chance à un jeune, en espérant que dans six ans ce soit lui qui puisse reprendre le flambeau et continuer à avoir cette double casquette à la fois syndicale et institutionnelle.
- Jean-Baptiste Arena, votre seul opposant aujourd’hui déclaré, est soutenu de son côté par Via Campagnola et Mossa Paisana. Pourquoi les électeurs devraient à nouveau choisir de vous faire confiance ?
Il ne faut pas oublier que l’on parle d’être force de proposition face aux décideurs que sont la CdC et l’État. De notre côté, on peut dire que nous avons travaillé, et que nous avons mis en place des projets. Pour l’instant, les projets de Jean-Baptiste Arena je les connais à travers les deux syndicats qu’il représente. Et pour moi, les projets de Via Campagnola sont trop élitistes pour la Corse. Le produit corse doit certes être un produit d’exception, mais pas que. Il faut aussi produire pour nourrir le peuple corse, produire pour toutes les bourses. C’est une nuance qui est extrêmement importante. À mes yeux, cela permet de pouvoir tendre vers l’autonomie alimentaire, car si on est que sur des produits d’exception on ne pourra pas nourrir la population. Via Campagnola n’a pas vraiment de proposition pour associer un produit accessible à toutes les bourses, tout en conservant une production locale qui assure un revenu à l’agriculteur, qui porte un respect à l’environnement, qui puisse être produit sur tout le territoire et qui puisse être produit aussi par des exploitations de type familial. Ce discours moi je le porte depuis toujours : nous disons qu’avec 70% des Espaces Stratégiques Agricoles en friche, avec 150 000 hectares de terres pastorales déclarés être utilisés sur 350 000 hectares, on voit qu’il y a une grosse marge. Je ne dis pas qu’on va atteindre 100% d’autonomie alimentaire, mais un objectif de 20% comme les DOM-TOM d’ici 2050 est possible, à condition de s’y mettre maintenant. Or on ne le fait pas. Je pensais que le processus de Beauvau allait être l’occasion de créer un électrochoc chez nos politiques pour se concerter et produire un véritable projet agricole avec un objectif, des principes, une gouvernance et des moyens, et je m’aperçois que rien n’a été fait.