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Face à la perspective de fermetures de classes en Haute-Corse, la contestation s’organise


le Mardi 4 Mars 2025 à 15:25

Alors que la carte scolaire doit être publiée dans les prochains jours, parents d'élèves et syndicats s'alertent de potentielles suppressions de postes qui pourraient conduire à une détérioration des conditions de travail des enfants et des enseignants. Des mobilisations sont organisées devant plusieurs établissements bastiais.



Face à la perspective de fermetures de classes en Haute-Corse, la contestation s’organise
Elle devrait être présentée très prochainement. Mais alors que des points restent encore à fignoler avant sa validation, la future carte scolaire provoque déjà quelques remous en Haute-Corse. En effet, inquiets face à la perspective de potentielles suppressions de postes et d’une détérioration des conditions de travail des enfants et des enseignants qui en découlerait, parents et syndicats organisent depuis quelques jours des mobilisations devant des établissements bastiais. À l’école maternelle de l’Annonciade, comme à l’école Georges Charpak de Toga, ou encore à l’école primaire Marie Reynoard, on craint en effet une surcharge des effectifs des classes dès l’année prochaine.
 
En ce début de semaine, la mobilisation importante des parents de cette école des quartiers sud de la ville a toutefois d’ores et déjà permis d’obtenir des garanties de la part du rectorat sur le maintien du poste d’enseignant qui semblait menacé. Mais les inquiétudes demeurent jusqu’à la publication de la carte scolaire. « On ne comprend pas pourquoi il était prévu d’enlever un moyen à l’école Marie Reynoard », s’interroge Fabien Mineo, le secrétaire départemental du SNUIPP-FSU de Haute-Corse. « La semaine dernière, l’Assemblée de Corse a eu un long débat sur la mafia et sur les moyens pour lutter contre ces dérives. On attend beaucoup de l’Éducation nationale dans ces quartiers populaires socialement très défavorisés où on sait que l’école a énormément de travail à réaliser », pose-t-il en parallèle.
 
Dans la même ligne, il regrette que le Directeur Académique des Services de l’Éducation Nationale (DASEN) – qui a de plus quitté son poste en cours d’année - se soit « arcbouté sur certains points » dans le cadre des travaux préparatoires de cette nouvelle carte scolaire départementale. « Il y a des endroits concernés par des mesures de fermeture avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord », souligne le secrétaire départemental du SNUIPP-FSU en regrettant « un manque de dialogue » sur des situations spécifiques, telles que l’école U Rustincu à Furiani où un poste serait menacé. « Nous n’avons pas la même vision des chiffres que le DASEN. Puisque cette école est en REP, normalement il doit y avoir des classes de CP et CE1 dédoublées à 12 élèves. Le DASEN veut des classes dédoublées à 15, 33 élèves, ce qui permettrait de récupérer un poste », expose le représentant syndical. Par ailleurs, il pointe aussi un risque de fermeture de l’Unité Locale d’Inclusion Scolaire (ULIS) du collège de Corte. « Nous sommes totalement contre car il y aura 9 élèves l’année prochaine dans ce dispositif. Ces enfants ont besoin de cela pour continuer leur scolarisation dans un milieu ordinaire », indique-t-il.
 
Enfin, Fabien Mineo relève également un point de vigilance sur les écoles du Venacais. « Le DASEN a demandé aux écoles de Vivario, Venaco, Riventosa et Santo Petro di Venaco de monter un projet pour travailler davantage ensemble. Nous avons donc craint que cela n’augure la fermeture d’une des écoles, alors qu’elles ont toutes les effectifs nécessaires », explique-t-il. Si cette hypothèse semble pour l’heure avoir été écartée, elle reste l’objet de l’attention du syndicaliste.  « Nous sommes vigilants aux décisions qui pourraient être prises pour les écoles rurales car ce sont des équilibres extrêmement fragiles », souligne-t-il.
 
Pour l’heure, les syndicats et parents d’élèves attendent désormais la validation de la carte scolaire en espérant « que des décisions au plus près de ce que nous avons fait remonter soient prises ». Avec une incompréhension : « Sur l’ensemble de l’académie, nous avons globalement une perte de 200 élèves l’année prochaine. Pour autant, le ministère de l’Éducation nationale a été relativement clément avec nous, puisqu’on ne nous enlève qu’un poste en Haute-Corse et un poste en Corse-du-Sud. Nous sommes quand même dans une année assez favorable au niveau de la dotation budgétaire. Pour nous, ce n’était pas une année où nous aurions dû nous faire entendre comme nous le faisons à l’heure actuelle », glisse Fabien Mineo.
 
De leur côté, « les autorités départementales ne communiqueront pas avant la réunion des instances » prévue dans les jours qui viennent a fait savoir le rectorat.