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Femu a Corsica : "Il faut élargir la mobilisation populaire à toute la société corse"


Pierre-Manuel Pescetti le Mercredi 30 Mars 2022 à 12:52

Le Cunsigliu Naziunale de Femu a Corsica s'est réuni à Corte ce mardi 29 mars pour évoquer les évènements insulaires des semaines passées tout en regardant vers l'avenir. Quelle place prendra le parti nationaliste majoritaire dans la mobilisation populaire ? Ses élus disent ne pas vouloir quitter la rue tout en élargissant le processus initié avec le gouvernement à toute la société corse.



François Martinetti au congrès de Femu en décembre 2021
François Martinetti au congrès de Femu en décembre 2021
Le Cunsigliu Naziunale de Femu a Corsica s’est réuni mardi soir, le 29 mars, à Corte. Au programme, « rendre un hommage appuyé à Yvan Colonna, débriefer sur les évènements des dernières semaines et envisager la suite », explique la vice-secrétaire nationale de Femu a Corsica, Livia Ceccaldi Volpei.

Les discussions, réalisées à huis-clos, ont été menées sous le regard de la présidente de l’Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, et du président de l’Exécutif corse, Gilles Simeoni, « pour avoir des éléments de réflexion sur le plan institutionnel », confie Livia Ceccaldi Volpei, même si elle l’avoue, les discussions ne se sont pas cantonnées « à ce plan-là ».

La veille de la réunion du collectif dit « de Corte », qui se tiendra dans la cité universitaire ce 30 mars, l’enjeu de ce Cunsigliu Naziunale était aussi de décider de la place que prendra le parti nationaliste majoritaire dans la mobilisation populaire qui a été initiée après l’assassinat d’Yvan Colonna, le 2 mars dernier à la prison d’Arles.

Comment poursuivre la mobilisation ?

Poursuivre la mobilisation ? Sous quelle forme ? S’emparer de la rue est-il la meilleure manière de faire valoir les arguments populaires ?

Autant de questions auxquelles devront répondre les différentes composantes du collectif réuni ce 30 mars. « La mobilisation doit clairement continuer », assume le secrétaire national de Femu a Corsica, François Martinetti. Pour autant, l’enjeu sera ce soir de définir sous quelles modalités. « Nous suivrons le collectif et si de nouvelles mobilisations sont envisagées, alors nous irons. Femu ne quitte pas la rue », précise François Martinetti, gardant à l’esprit les violences qui ont émaillé les deux manifestations de Corte, le 6 mars, et de Bastia, le 13 mars. Une grande manifestation pourrait se tenir à Ajaccio ce dimanche 3 avril, à l’appel de Stéphane Colonna, le frère d’Yvan Colonna.  


Eviter à tout prix un drame
« Nous voulons à tout prix éviter un drame »
, explique François Martinetti. Pour ce dernier, la priorité est « de transformer ce cycle de mobilisations populaires en une véritable victoire politique majeure ». Et pour cela, Femu a Corsica compte bien « faire converger les forces nationalistes et élargir la mobilisation à toute la société corse, non nationalistes compris ». Le rassemblement sous une même bannière condition sine qua non pour réussir le processus de négociation avec l’Etat initié par la venue du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en Corse à la mi-mars ? « On ne peut pas se cantonner qu’à des logiques de partis politiques », pose Livia Ceccaldi Volpei. Transcender les courants et les tumultes du jeu politique pour faire bloc ? L’appel est lancé et pour François Martinetti, « c’est le seul moyen d’avoir un rapport de force politique et institutionnel avec l’État ».  
 

Femu a Corsica veut une solution politique globale construite par l'ensemble de la société corse

Dans un communiqué partagé ce 30 mars, Femu a Corsica parle d’initier « dès cette semaine une série de rencontres avec les forces politiques, syndicales, associatives pour rechercher là encore une convergence sur les positions de la Corse dans la discussion avec l’Etat, notamment dans les domaines économiques, sociaux, culturels, et linguistiques ».

Outre la construction d’une autonomie de plein droit et de plein exercice, l’un des points centraux des négociations entamées avec l’Etat, Femu a Corsica ouvre la porte a l’ensemble de la société civile insulaire pour « mettre en place la solution politique globale pour laquelle notre peuple s’est battu depuis des décennies ». Selon le parti nationaliste, « le début du processus de négociations […] doit être concrètement initié lors de la première semaine d’avril ».