- Pourquoi les CFC ont-ils décidé de mettre en place une offre alternative pendant la fermeture du tunnel de Bastia ?
- Le point de départ a été un accident dans le tunnel routier de Bastia qui, en septembre dernier, a provoqué des embouteillages spectaculaires et paralysé la ville pendant des heures. En vue des travaux du tunnel et de sa fermeture pendant trois semaines, cet événement a suscité de vives craintes auprès de la population qui s’inquiète des conséquences sur son quotidien. Face à ces inquiétudes, il était important pour les Chemins de fer de la Corse, en tant qu’acteurs de la mobilité, de proposer des solutions alternatives à la voiture afin de limiter l’impact de cette fermeture temporaire. Nous avons, donc, réalisé une enquête digitale assez détaillée auprès de l’ensemble de la population afin d’anticiper et de mieux connaître ses différents besoins de déplacement. Grâce à une large diffusion sur les réseaux sociaux, site Web et médias, nous avons recueilli 906 participations. C’est un nombre de réponses assez conséquent, collecté en l’espace de deux semaines, si l’on fait un parallèle avec l’enquête de la Collectivité de Corse qui, en deux mois, a recueilli 700 réponses.
- Qu’a révélé cette enquête ?
- Elle révèle un fort engouement pour le train et une forte attente de la population pour se déplacer autrement qu’en voiture individuelle sur le périurbain. Plus de 50 % des réponses proviennent de gens qui n’utilisent pas le train actuellement. Plus de 70% des gens, qui ont répondu, se déplacent dans le sens Sud-Nord, ils prendraient le train plutôt à Casamozza ou Furiani pour aller à Bastia. Le reste, ce sont des déplacements dans le sens Nord-Sud avec des gens qui se dirigeraient essentiellement vers Furiani. Les résultats de l’enquête ont fait également ressortir des inquiétudes sur le stationnement des véhicules. Nous nous sommes rendus compte qu’il y aurait un problème de stationnement dans nos parkings. Celui de Casamozza est déjà saturé, donc il fallait réfléchir à proposer d’autres parkings relais où les automobilistes pourraient laisser gratuitement leur voiture pendant ces trois semaines. Les équipes des CFC ont travaillé sur tous ces aspects pour bâtir et proposer une offre de transport la plus adaptée possible. Nous sommes tout à fait conscients que nous ne pourrons pas, seuls, répondre à cette problématique et absorber la totalité des flux routiers, à savoir 50 000 véhicules qui transitent, chaque jour, par le tunnel. C’est une somme d’actions qui permettra à cette fermeture d’avoir le moins d’impact sur la population.
- Avez-vous identifié le supplément potentiel de voyageurs ?
- C’est encore une inconnue qui se déclinera en trois étapes. La première semaine correspond aux vacances scolaires. Les scolaires et les étudiants formant le gros de notre clientèle, le surplus sera gérable et permettra de réajuster si nécessaire. La deuxième semaine, la reprise des cours des étudiants rendra la gestion un peu plus compliquée. La troisième semaine tombera en zone rouge avec la reprise des scolaires, nous devrons, donc, gérer les usagers habituels et les usagers supplémentaires. Dans cette perspective, durant ces trois semaines, en étroite concertation avec la présidente de l’Office des transports de la Corse (OTC), notre président Hyacinthe Vanni a décidé d’augmenter notre capacité de transport de + 69 % et de mettre en place un cadencement à la demi-heure entre Bastia et Casamozza, quasiment toute la journée du lundi au vendredi.
- Le point de départ a été un accident dans le tunnel routier de Bastia qui, en septembre dernier, a provoqué des embouteillages spectaculaires et paralysé la ville pendant des heures. En vue des travaux du tunnel et de sa fermeture pendant trois semaines, cet événement a suscité de vives craintes auprès de la population qui s’inquiète des conséquences sur son quotidien. Face à ces inquiétudes, il était important pour les Chemins de fer de la Corse, en tant qu’acteurs de la mobilité, de proposer des solutions alternatives à la voiture afin de limiter l’impact de cette fermeture temporaire. Nous avons, donc, réalisé une enquête digitale assez détaillée auprès de l’ensemble de la population afin d’anticiper et de mieux connaître ses différents besoins de déplacement. Grâce à une large diffusion sur les réseaux sociaux, site Web et médias, nous avons recueilli 906 participations. C’est un nombre de réponses assez conséquent, collecté en l’espace de deux semaines, si l’on fait un parallèle avec l’enquête de la Collectivité de Corse qui, en deux mois, a recueilli 700 réponses.
- Qu’a révélé cette enquête ?
- Elle révèle un fort engouement pour le train et une forte attente de la population pour se déplacer autrement qu’en voiture individuelle sur le périurbain. Plus de 50 % des réponses proviennent de gens qui n’utilisent pas le train actuellement. Plus de 70% des gens, qui ont répondu, se déplacent dans le sens Sud-Nord, ils prendraient le train plutôt à Casamozza ou Furiani pour aller à Bastia. Le reste, ce sont des déplacements dans le sens Nord-Sud avec des gens qui se dirigeraient essentiellement vers Furiani. Les résultats de l’enquête ont fait également ressortir des inquiétudes sur le stationnement des véhicules. Nous nous sommes rendus compte qu’il y aurait un problème de stationnement dans nos parkings. Celui de Casamozza est déjà saturé, donc il fallait réfléchir à proposer d’autres parkings relais où les automobilistes pourraient laisser gratuitement leur voiture pendant ces trois semaines. Les équipes des CFC ont travaillé sur tous ces aspects pour bâtir et proposer une offre de transport la plus adaptée possible. Nous sommes tout à fait conscients que nous ne pourrons pas, seuls, répondre à cette problématique et absorber la totalité des flux routiers, à savoir 50 000 véhicules qui transitent, chaque jour, par le tunnel. C’est une somme d’actions qui permettra à cette fermeture d’avoir le moins d’impact sur la population.
- Avez-vous identifié le supplément potentiel de voyageurs ?
- C’est encore une inconnue qui se déclinera en trois étapes. La première semaine correspond aux vacances scolaires. Les scolaires et les étudiants formant le gros de notre clientèle, le surplus sera gérable et permettra de réajuster si nécessaire. La deuxième semaine, la reprise des cours des étudiants rendra la gestion un peu plus compliquée. La troisième semaine tombera en zone rouge avec la reprise des scolaires, nous devrons, donc, gérer les usagers habituels et les usagers supplémentaires. Dans cette perspective, durant ces trois semaines, en étroite concertation avec la présidente de l’Office des transports de la Corse (OTC), notre président Hyacinthe Vanni a décidé d’augmenter notre capacité de transport de + 69 % et de mettre en place un cadencement à la demi-heure entre Bastia et Casamozza, quasiment toute la journée du lundi au vendredi.
- Combien proposez-vous de places supplémentaires ?
- Nous proposons aujourd’hui 5 200 places assises par jour. Avec ce plan, nous passerons à 8 800, sans compter les places debout qui représentent environ la moitié. Cela correspond à 25 % de rotations en plus chaque jour, soit une trentaine de trains en tout. Nous avons rajouté des trains supplémentaires, mais surtout des unités multiples, c’est-à-dire que nous avons couplé des autorails. Nous passerons de 6 unités multiples par jour à 36 sur les créneaux horaires où nous risquons d’être saturés. L’enquête nous dit que les gens partiraient plus tôt travailler, vers 7 heures, ou peut-être plus tard. Ils adapteraient leurs horaires de travail aux contraintes. Nous avons été contactés par les personnels de santé, par exemple de la clinique Maymard, qui souhaitent avoir des trains plus tard, au départ de Bastia, pour pouvoir rentrer chez eux. Nous avons été aussi sollicités par les associations de commerçants et le centre pénitentiaire de Borgo afin de prendre en compte au mieux leurs besoins en matière de déplacement. Tous attendent beaucoup de nous durant cette période-là. Nous avons essayé d’écouter les demandes de chacun et de proposer un plan de transport avec des horaires spécifiques, mais tout cela en fonction de nos moyens et de nos contraintes. C’est important aussi de le dire.
- C’est-à-dire ?
- D’abord, nos moyens matériels et nos contraintes liées au matériel roulant : nous n’avons que douze autorails, dont deux sont en maintenance. Les dix restants effectuent 90 rotations par jour. Des contraintes aussi liées à l’infrastructure. Le rail est à voie unique sur le périurbain, ce qui signifie fort peu de points d’entrecroisements possibles. Et bien sûr, une contrainte liée à la règlementation spécifique à la Corse : on ne peut pas transporter plus de 400 voyageurs dans un même train sous un tunnel. Il a fallu tenir compte de tout cela, ce qui nous a demandé une importante réorganisation en interne avec des changements sur les prises de service du personnel, mais aussi des conséquences sur la ligne centrale du réseau ferroviaire. Compte tenu de la situation exceptionnelle, les CFC ont été dans l’obligation de mettre en place des moyens de substitution par autocar entre Casamozza et Corte du lundi au vendredi, et sur la Balagne du lundi au dimanche entre Ile Rousse et Ponte Leccia. Nous avons gardé la circulation ferroviaire le week-end entre Casamozza et Corte pour assurer le retour des 1400 étudiants que nous transportons habituellement. Cette décision nous permet de récupérer deux à trois autorails et de délocaliser des agents de Corse-du-Sud pour les redéployer sur le périurbain de Bastia. Nous avons également déplacé la maintenance journalière du matériel roulant d'Ajaccio à Casamozza.
- Au niveau du besoin de parkings-relais, avez-vous trouvé des solutions pour pallier une éventuelle saturation des parkings des gares ?
- Oui ! Nous avons sollicité la mairie de Borgu pour qu’elle mette à disposition le parking municipal à proximité de la gare. J’en profite pour remercier Madame la maire qui nous a répondu rapidement et favorablement. Nous avons également demandé à la Collectivité de Corse d’aménager un parking relais à Tragone sur l’esplanade en terre à côté du giratoire du Numéro 4 pour disposer de 50 places supplémentaires. Nous avons de même reçu une réponse favorable. Enfin, nous avons demandé à la Communauté d’agglomération de Bastia (CAB) de mettre à disposition le parking Sud du stade Armand Cesari - bien sûr, hors jours de match - pour bénéficier de places supplémentaires de stationnement situées juste en face de la gare. Nous disposons déjà à Furiani d’un parking de 100 places, actuellement sous-utilisé, mais l’enquête a démontré qu’un minimum de 100 usagers laisseront leur voiture là, il sera donc, lui aussi, vite saturé. Nous tenons aussi à remercier la CDC et la CAB pour ces mises à disposition.
- Nous proposons aujourd’hui 5 200 places assises par jour. Avec ce plan, nous passerons à 8 800, sans compter les places debout qui représentent environ la moitié. Cela correspond à 25 % de rotations en plus chaque jour, soit une trentaine de trains en tout. Nous avons rajouté des trains supplémentaires, mais surtout des unités multiples, c’est-à-dire que nous avons couplé des autorails. Nous passerons de 6 unités multiples par jour à 36 sur les créneaux horaires où nous risquons d’être saturés. L’enquête nous dit que les gens partiraient plus tôt travailler, vers 7 heures, ou peut-être plus tard. Ils adapteraient leurs horaires de travail aux contraintes. Nous avons été contactés par les personnels de santé, par exemple de la clinique Maymard, qui souhaitent avoir des trains plus tard, au départ de Bastia, pour pouvoir rentrer chez eux. Nous avons été aussi sollicités par les associations de commerçants et le centre pénitentiaire de Borgo afin de prendre en compte au mieux leurs besoins en matière de déplacement. Tous attendent beaucoup de nous durant cette période-là. Nous avons essayé d’écouter les demandes de chacun et de proposer un plan de transport avec des horaires spécifiques, mais tout cela en fonction de nos moyens et de nos contraintes. C’est important aussi de le dire.
- C’est-à-dire ?
- D’abord, nos moyens matériels et nos contraintes liées au matériel roulant : nous n’avons que douze autorails, dont deux sont en maintenance. Les dix restants effectuent 90 rotations par jour. Des contraintes aussi liées à l’infrastructure. Le rail est à voie unique sur le périurbain, ce qui signifie fort peu de points d’entrecroisements possibles. Et bien sûr, une contrainte liée à la règlementation spécifique à la Corse : on ne peut pas transporter plus de 400 voyageurs dans un même train sous un tunnel. Il a fallu tenir compte de tout cela, ce qui nous a demandé une importante réorganisation en interne avec des changements sur les prises de service du personnel, mais aussi des conséquences sur la ligne centrale du réseau ferroviaire. Compte tenu de la situation exceptionnelle, les CFC ont été dans l’obligation de mettre en place des moyens de substitution par autocar entre Casamozza et Corte du lundi au vendredi, et sur la Balagne du lundi au dimanche entre Ile Rousse et Ponte Leccia. Nous avons gardé la circulation ferroviaire le week-end entre Casamozza et Corte pour assurer le retour des 1400 étudiants que nous transportons habituellement. Cette décision nous permet de récupérer deux à trois autorails et de délocaliser des agents de Corse-du-Sud pour les redéployer sur le périurbain de Bastia. Nous avons également déplacé la maintenance journalière du matériel roulant d'Ajaccio à Casamozza.
- Au niveau du besoin de parkings-relais, avez-vous trouvé des solutions pour pallier une éventuelle saturation des parkings des gares ?
- Oui ! Nous avons sollicité la mairie de Borgu pour qu’elle mette à disposition le parking municipal à proximité de la gare. J’en profite pour remercier Madame la maire qui nous a répondu rapidement et favorablement. Nous avons également demandé à la Collectivité de Corse d’aménager un parking relais à Tragone sur l’esplanade en terre à côté du giratoire du Numéro 4 pour disposer de 50 places supplémentaires. Nous avons de même reçu une réponse favorable. Enfin, nous avons demandé à la Communauté d’agglomération de Bastia (CAB) de mettre à disposition le parking Sud du stade Armand Cesari - bien sûr, hors jours de match - pour bénéficier de places supplémentaires de stationnement situées juste en face de la gare. Nous disposons déjà à Furiani d’un parking de 100 places, actuellement sous-utilisé, mais l’enquête a démontré qu’un minimum de 100 usagers laisseront leur voiture là, il sera donc, lui aussi, vite saturé. Nous tenons aussi à remercier la CDC et la CAB pour ces mises à disposition.
- Concernant les billets, proposez-vous des tarifs particuliers ?
- Il a été décidé d’appliquer la gratuité durant ces trois semaines pour l’ensemble des insulaires souhaitant se déplacer sur le périurbain entre Bastia et Casamozza. La Collectivité de Corse prendra intégralement en charge le transport. Les usagers devront quand même avoir un titre de transport, un pass à la semaine. Ils pourront, soit le récupérer en ligne, via notre site Internet, ou directement en gare à partir de début février. Nous avons édité un livret horaire qui informe aussi sur les bons réflexes à avoir pour que les gens, qui n’ont jamais utilisé le train, puissent voyager en toute sécurité. Un QRcode, que les gens pourront scanner, sera disponible dans les haltes et dans les trains pour obtenir directement les horaires. Durant cette période, nous appelons chacun à faire preuve de responsabilité individuelle et collective et de compréhension.
- Pourquoi ?
- Nous mettons en place un plan de transport novateur qui peut-être nécessitera quelques réajustements à la suite de la première semaine. Je tiens à souligner tout le travail, notamment d’analyse, fait par les cheminots qui démontrent, encore une fois, leur capacité d’adaptation. Nous l’avons déjà démontré pendant la crise sanitaire. Durant le premier confinement, nous avons maintenu notre activité, un service minimum, malgré le climat très anxiogène, pour pouvoir transporter du matériel médical et des personnes qui devaient aller travailler. Aujourd’hui encore, nous aurions pu nous cantonner sur ce qui nous est demandé dans la Délégation de service public, mais en tant qu’acteur de mobilité insulaire, nous ne pouvions pas être spectateur, nous devions être acteur. C’est quand même un sacré défi que nous relevons ! Je salue aussi la forte implication des cheminots qui sont prêts à surseoir à leurs congés pour répondre présents pendant les vacances scolaires. Je suis sûr que, tous ensemble, face à un objectif collectif, nous pouvons devenir une référence en termes de service public dans notre île.
- Cette fermeture de tunnel n’est-elle pas une formidable opportunité pour le train ?
- Tout à fait ! Nous souhaitons transformer cette contrainte qu’est la fermeture du tunnel routier de Bastia en opportunité, c’est-à-dire de permettre aux insulaires de découvrir le train et de faire évoluer leurs habitudes de déplacement. Nos cheminots démontrent tous les jours l’utilité publique de ce mode de transport collectif. Il reste à le moderniser avec l’acquisition de nouveaux matériels roulants et la création d’entrecroisements à Bassanese, à 2,5 km de Bastia, ce qui permettra d’améliorer les cadencements horaires. Ce plan de transport, que nous proposons là, préfigure l’avenir. A moyen terme, nous envisageons de le maintenir toute l’année. Ce sera notre objectif cible sur l’ensemble du réseau périurbain, que ce soit à Bastia, à Ajaccio ou en Balagne. Nous voulons proposer une offre fiable, performante qui soit un axe structurant de l’intermodalité, mais, qui, pour nous, doit se construire avec les autocars. Le but est d’avoir, sur les ports et les aéroports, des modes de transports complémentaires et connectés avec un seul ticket. Nous pensons que les solutions peuvent être mises en place facilement et dans un délai assez court. Nous allons y travailler farouchement pour faciliter le déplacement des insulaires.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Il a été décidé d’appliquer la gratuité durant ces trois semaines pour l’ensemble des insulaires souhaitant se déplacer sur le périurbain entre Bastia et Casamozza. La Collectivité de Corse prendra intégralement en charge le transport. Les usagers devront quand même avoir un titre de transport, un pass à la semaine. Ils pourront, soit le récupérer en ligne, via notre site Internet, ou directement en gare à partir de début février. Nous avons édité un livret horaire qui informe aussi sur les bons réflexes à avoir pour que les gens, qui n’ont jamais utilisé le train, puissent voyager en toute sécurité. Un QRcode, que les gens pourront scanner, sera disponible dans les haltes et dans les trains pour obtenir directement les horaires. Durant cette période, nous appelons chacun à faire preuve de responsabilité individuelle et collective et de compréhension.
- Pourquoi ?
- Nous mettons en place un plan de transport novateur qui peut-être nécessitera quelques réajustements à la suite de la première semaine. Je tiens à souligner tout le travail, notamment d’analyse, fait par les cheminots qui démontrent, encore une fois, leur capacité d’adaptation. Nous l’avons déjà démontré pendant la crise sanitaire. Durant le premier confinement, nous avons maintenu notre activité, un service minimum, malgré le climat très anxiogène, pour pouvoir transporter du matériel médical et des personnes qui devaient aller travailler. Aujourd’hui encore, nous aurions pu nous cantonner sur ce qui nous est demandé dans la Délégation de service public, mais en tant qu’acteur de mobilité insulaire, nous ne pouvions pas être spectateur, nous devions être acteur. C’est quand même un sacré défi que nous relevons ! Je salue aussi la forte implication des cheminots qui sont prêts à surseoir à leurs congés pour répondre présents pendant les vacances scolaires. Je suis sûr que, tous ensemble, face à un objectif collectif, nous pouvons devenir une référence en termes de service public dans notre île.
- Cette fermeture de tunnel n’est-elle pas une formidable opportunité pour le train ?
- Tout à fait ! Nous souhaitons transformer cette contrainte qu’est la fermeture du tunnel routier de Bastia en opportunité, c’est-à-dire de permettre aux insulaires de découvrir le train et de faire évoluer leurs habitudes de déplacement. Nos cheminots démontrent tous les jours l’utilité publique de ce mode de transport collectif. Il reste à le moderniser avec l’acquisition de nouveaux matériels roulants et la création d’entrecroisements à Bassanese, à 2,5 km de Bastia, ce qui permettra d’améliorer les cadencements horaires. Ce plan de transport, que nous proposons là, préfigure l’avenir. A moyen terme, nous envisageons de le maintenir toute l’année. Ce sera notre objectif cible sur l’ensemble du réseau périurbain, que ce soit à Bastia, à Ajaccio ou en Balagne. Nous voulons proposer une offre fiable, performante qui soit un axe structurant de l’intermodalité, mais, qui, pour nous, doit se construire avec les autocars. Le but est d’avoir, sur les ports et les aéroports, des modes de transports complémentaires et connectés avec un seul ticket. Nous pensons que les solutions peuvent être mises en place facilement et dans un délai assez court. Nous allons y travailler farouchement pour faciliter le déplacement des insulaires.
Propos recueillis par Nicole MARI.