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François Orlandi et la majorité départementale apportent leur soutien à Paul Giacobbi


Nicole Mari le Vendredi 24 Juillet 2015 à 00:17

Le président du Conseil départemental de Haute-Corse, François Orlandi, a présenté, jeudi matin, en pleine session préfectorale, au nom de la majorité départementale, une motion de soutien à son ami et mentor, Paul Giacobbi. Le président de l’Exécutif de Corse et député de la 2ème circonscription du Nord vient d’être mis en examen pour « détournements de fonds publics », liés à l’affaire des gites ruraux, au détriment du Conseil général qu’il présidait entre 2008 et 2010. La mise en examen a fait l’effet d’un coup de massue dans le camp Giacobbiste. L’opposition n’a soufflé mot. Les deux élus d’Inseme per Bastia ont réagi dans un communiqué, en refusant de s’associer à la motion.



François Orlandi, président du Conseil départemental de Haute-Corse.
François Orlandi, président du Conseil départemental de Haute-Corse.
L’ambiance était lourde, jeudi matin, sur les bancs de la majorité giaccobiste. Certains visages étaient graves, d’autres tentaient de donner le change, mais le cœur n’y était visiblement pas ! Il suffisait de voir le visage fermé du président du Conseil départemental, François Orlandi, pour mesurer l’ampleur de l’onde de choc qu’a suscité la mise en examen de Paul Giacobbi. Il est vrai que juste avant que le couperet ne tombe, personne n’y croyait ou ne semblait y croire. Le coup de massue est d’autant plus brutal qu’il n’était pas prévu ! On s’attendait à une réaction du président du Conseil départemental comme il est d’usage depuis que les gardes à vue et les mises en examen se succèdent au sein de cette vénérable institution, mais le ton, le temps, la forme et le contenu ont quelque peu surpris plus d’un !
 
La Gauche serre les rangs
Fait inhabituel. François Orlandi a attendu pour délivrer son message que le Préfet de Haute-Corse, Alain Thirion, s’assoit à ses côtés pour présenter, aux conseillers départementaux, le rapport sur l’activité de l’Etat dans le département en 2014 et entame ses salutations. Profitant d’une pause qui avait du être négociée avec le représentant de l’Etat, François Orlandi a fait l’apologie de Paul Giacobbi : « Sa probité morale est à la mesure des compétences qu’il met au service de la Corse depuis de nombreuses années. S’il appartient, une nouvelle fois, à la justice de faire son travail, le traitement de ce dossier s’étale sur près de cinq années. On peut peut-être s’interroger, à quelques mois d’une échéance politique fondamentale pour notre île, sur le calendrier quand à la mise en cause d’un homme qui devrait être à l’abri de tout soupçon. Que Paul Giacobbi soit donc assuré de l’entier soutien de toute la majorité départementale et d’autres élus, de notre reconnaissance et de notre certitude en sa rectitude et en son honnêteté dans cette épreuve difficile qu’il surmontera très certainement. Les éléments du dossier devraient lui permettre d’envisager les péripéties politiques avec une grande sérénité ».
 
Le refus des Nationalistes
Ces étranges réflexions sur une procédure judiciaire en cours n’ont fait sourciller, ni le Préfet qui est resté impassible, ni la droite qui, sourire aux lèvres, ne semblait pas concernée. Par contre, elles ne furent pas du goût des trois conseillers nationalistes d’Inseme per Bastia, Joseph Gandolfi, Anne Avenoso et Vanina Le Bomin qui, à l’issue de la session, dans un bref communiqué, ont réagi sèchement : « Le groupe Inseme ne s’associe pas au soutien apporté par la majorité du Conseil départemental à Paul Giacobbi. président du Conseil Exécutif de Corse, mis en examen pour détournements de fonds publics. La présomption d’innocence prévaut, bien entendu pour lui, comme pour toutes les autres personnes mises en cause. Pour autant, nous ne pouvons que dénoncer le fond de cette affaire pour ce que l’on en connaît. Si les faits étaient avérés, ils apparaîtraient comme les pires conséquences d’un système que nous dénonçons depuis des décennies, système à l’origine de l’état de non-développement et d’assistanat perpétuel de notre île. Les citoyens ont le droit de savoir comment est utilisé l’argent public. C’est pourquoi nous attendons, aujourd’hui, de la justice que toute la lumière soit faite sur les responsabilités de chacun dans cette affaire. Afin que, demain, la démocratie et la transparence soient les véritables fondements de la société corse ».
 
N.M.