La présidente du collectif a aussi rappelé que ses membres avaient été reçus le 15 Janvier à Paris dans le cadre de l'exposition des "Fantômes de la République" et que la campagne qui est menée depuis quelques temps est destinée à obtenir "une réhabilitation en droit et pas seulement morale" comme on le préconise.
Dominique Renucci a également souligné l'excellent travail accompli par le général André Bach. L'ancien responsables des archives historique de l'armée a entre autres choses permis à Jackie Poggioli de réaliser son film et à la Ligue des droits de l'homme, représentée samedi à Bastia par son délégué régional André Paccou, de proposer une motion, adoptée à l'unanimité, à l'assemblée demandant la réhabilitation des soldats corses fusillés pour l'exemple.
Avec la création du collectif, sa présence à Paris avec trois grandes familles - celles de Sylvestre Marchetti, Virgo Luigi et Tomasi - et tout ce qu'il a accompli depuis 2010 ont fait, justement dire, à Dominique Renucci que la Corse était dans ce domaine "très avance dans la démarche".
Une commission et la Cour de Cassation
André Paccou a pour sa part a rappelé quelles étaient les exigences du collectif : "la réhabilitation en droit de tous les fusillés corses mais aussi pour l'ensemble des fusillés pour l'exemple de France quelles que soient leurs origines, des régiments nationaux ou coloniaux."
Pas question pour autant de faire des procès mais plutôt user de la même procédure qui a permis de réhabiliter la capitaine Dreyfus. "A partir du moment où on un certain nombre d'éléments concernant des fusillés qui prouvent qu'il y a eu une injustice. Dès lors une commission composée d'historiens et d'associations étudierait ces documents puis prononcerait la réhabilitation qui dès lors serait être soumise à la Cour de Cassation. Le jugement pourrait alors être cassé."
Sur ce plan André Paccou estime que les éléments apportés dans son film par Jackie Poggioli sont de nature à entraîner cette réhabilitation.
"Une réparation pour les familles" mais aussi une façon pour André Paccou d'acter des comportements "indignes de l'armée".
Mais pas question d'être antimilitariste pour autant. Le collectif, qui a rendu public un manifeste (voir ci-dessous) qu'il va demander au plus grand nombre de signer afin que cette démarche de réhabilitation remonte jusqu'au plus haut niveau de l'Etat, a vu non sans satisfaction des anciens combattants assister à ces dernières manifestations.
Parce que sans doute l'on commence à comprendre que la démarche de réhabilitation, en cours, n'est pas collective mais qu'elle ne concerne que le cas par cas.
Manifeste "Pour la réhabilitation en droit des fusillés pour l’exemple de la guerre 14-18"
Ces trois dernières années, en Corse, plusieurs actions citoyennes, initiées par les associations « En mémoire de Sylvestre Marchetti » à Tagliu-Isulacciu, « Tutti in paesi » à Aude, « François Guidicelli » à Santa Reparata di Balagna, « Per Luigi Virgo » à Casabianca, ont permis de rappeler l’injustice faite aux centaines de soldats fusillés pour l’exemple pendant la guerre 14-18.
En juillet 2011, à la demande de la Ligue des Droits de l’Homme, soutenue par le Président Dominique Bucchini, l’Assemblée de Corse adopte, à l’unanimité, une délibération demandant la réhabilitation de quatre soldats corse fusillés pour l’exemple ; César-Antoine Bozzi-Colonna, François Guidicelli, Luigi Virgo et Sylvestre Marchetti ; ainsi que la réhabilitation des autres soldats de l’Armée française, victimes de l’arbitraire de la justice militaire pendant la Grande Guerre.
Le 11 novembre 2013, à l’occasion de l’ouverture des cérémonies du centenaire du déclenchement de cette guerre, un Collectif « Pour la réhabilitation en droit des fusillés de la guerre 14-18 » se constitue.
Il se donne pour objectif de contribuer à la mobilisation pour l’adoption d’une loi permettant la création d’une commission permanente, chargée d’établir certains faits concernant le sort de tous les soldats fusillés pour l’exemple non réhabilités, afin de leur rendre leur honneur, à l’instar des éléments apportés par la journaliste Jackie Poggioli, dans son documentaire « Fucilati in prima ligna ».
Le Collectif appelle les citoyennes et les citoyens qui veulent participer à cette œuvre de justice et au rétablissement de l’histoire conformément à la réalité des faits, à le rejoindre, et à participer aux actions qu’il organisera ou soutiendra.
Le Collectif « Pour la réhabilitation en droit des fusillés pour l’exemple de 14-18 »
▪ Associations :
« En mémoire de Sylvestre Marchetti »,
« François Guidicelli »,
« Per Luigi Virgo »
Famille Tomasini ;
▪ Dominique Bucchini, président de l’Assemblée de Corse ;
▪ Joseph Castelli, président du Conseil général de Haute-Corse ;
▪ Paul Giacobbi, président du Conseil exécutif de Corse ;
▪ Ligue des Droits de l’Homme - section de Corse ;
▪ Marc Luciani, maire de Monacia d’Aullène, et Pierre Castellani, maire d’Aullène, communes de Joseph Tomasini, fusillé pour l’exemple ;
▪ Jules Etienne Mari, maire de Taglio Isolaccio, commune de Sylvestre Marchetti, fusillé pour l’exemple ;
▪ Joselyne Mattei Fazi, présidente de l’association des maires de Corse-du-Sud ;
▪ Jean Jacques Panunzi, président du Conseil général de Corse-du-Sud ;
▪ Jackie Poggioli, auteure du documentaire « Fucilati in prima ligna » ;
▪ Dominique Vannucci, conseiller général du Bustanico, maire de Pietraserena, commune de Joseph Gabrielli, fusillé pour l’exemple ;
▪ Ange François Vincentelli, maire de Santa Reparata di Balagna, commune de François Marie Guidicelli, fusillé pour l’exemple ;
▪ Fernand Vincentelli, maire de Casabianca, commune de Luigi Virgo, fusillé pour l’exemple ;
▪ Ange-Pierre Vivoni, président de l’association des maires de Haute-Corse
Contact : LDH, 2 rue Gabriel PERI, 20000 Ajaccio, ldhcorsica.blogspot.com/