Camille de Rocca Serra, député, et Georges Mela, maire de Porto-Vecchio, à Bastia à l'arrivée du Tour de France.
- Etait-ce important que Porto-Vecchio soit la ville départ du Tour de France ?
- Etre ville départ était, bien entendu, quelque chose d’essentiel pour nous. Nous avons tout fait pour l’obtenir. Nous avons lié des relations particulières avec ASO (Amaury Sport Organisation) dans le domaine de l’organisation d’une compétition cycliste internationale que cette société avait coutume d’organiser dans les Ardennes. En 2009, j’ai voulu l’organiser à Porto-Vecchio. Ce qui a montré à ASO que Porto-Vecchio aimait le cyclisme et que la ville souhaitait organiser une compétition internationale de même caractère, même si le Tour de France et sa caravane ne sont pas comparables.
- Comment avez-vous finalement décroché le grand départ ?
- La stratégie a été longtemps murie et a progressivement pris corps. Quand la société ASO a décidé, avec le président Giacobbi et l’équipe de l’Assemblée de Corse, que la 100ème édition du Tour de France démarrerait en Corse, elle n’a pas pu imaginer un autre départ que celui de Porto-Vecchio. C’est, donc, une grande satisfaction car si le Tour de France était un rêve, le départ de Porto-Vecchio était véritablement utopique dans l’esprit des uns et des autres. Ce sont, donc, au final, ces liens et cette dynamique, que nous avons créés autour du cyclisme, qui nous ont permis de décrocher le grand départ.
- L’affluence sur Porto-Vecchio, comme ailleurs en Corse, a été très moyenne et l’engouement bien moindre qu’espéré. Etes-vous déçu ?
- Nous visions le grand départ parce qu’il génère une anticipation au niveau des hôtels et de l’activité économique qui en profitent avant le jour du départ. Dans une ville étape comme Bastia, l’attractivité peut exister, mais par ceux qui composent déjà l’agglomération de Bastia, pas par ceux qui viennent et sont sensibilisés à un grand départ. Pour autant, pour avoir suivi le Tour, j’ai vu des visages émerveillés par ce qu’ils voyaient. Beaucoup me disaient : « Pourquoi avoir tant tardé à faire venir le Tour de France en Corse ? ».
- Pensez-vous, après coup, que les retombées économiques seront à la hauteur de ce qui a été annoncé ?
- Avec 3,5 milliards de téléspectateurs, il y aura forcément des retombées. On sait que tous ceux qui regardent le Tour de France ne sont pas sensibilisés à la discipline cycliste, 40 % des téléspectateurs regardent le Tour pour les paysages. Les retombées ne seront très certainement pas immédiates. Elles ne sont immédiates que pour une ville départ. J’ai discuté avec tous ceux qui, étant maire, ont eu cette chance d’organiser le grand départ et avec le gouverneur de Liège, la troisième ville de Belgique, qui était notre invité à Porto-Vecchio. Toutes ces villes reconnues pour leur activité cycliste ont, bien entendu, eu des retombées économiques directes. Ces retombées peuvent être quantifiées pour une ville départ, avec l’expérience qui est celle d’ASO, autour de 15 millions €.
- Escomptez-vous un tel montant sur Porto-Vecchio ?
- Je ne sais si nous en sommes à ce montant-là au niveau de Porto-Vecchio. Ce que je peux vous dire, c’est que la fréquentation n’a fait que grandir chaque année depuis l’organisation du Critérium en 2010, notamment au niveau des touristes belges. A cette démarche s’est ajoutée notre volonté de nous tourner vers l’Europe du Nord qui détient le pouvoir d’achat. Les Hollandais, les Néerlandais et les Belges ont un très fort pouvoir d’achat. Ils représentent une clientèle essentielle et captive, tellement captive que la ville de Porto-Vecchio a souhaité subventionner l’activité low cost vers ces destinations-là à hauteur de 200 000 €. Nous avons préparé tout cela avec une volonté très forte.
- La Corse est une destination estivale déjà saturée. Comment pourrait-elle gérer un afflux supplémentaire de touristes pendant ces deux mois ?
- Justement, mon objectif n’est pas de continuer à vanter les mérites et les qualités que possède Porto-Vecchio durant la saison estivale, c’est déjà largement fait, même si rien n’est jamais acquis. Il faut être persévérant et, chaque fois, s’adapter à de nouvelles clientèles. L’objectif, que je recherche avec le Tour de France, c’est de faire de Porto-Vecchio une terre d’accueil de sportifs en dehors de la saison estivale. D’ailleurs, depuis le 1er Critérium international, la totalité des hôtels de Porto-Vecchio n’ouvrent plus le 10 ou le 15 avril, comme ils avaient coutume de le faire, mais ouvrent le 15 mars à cause du Critérium.
- Existe-t-il réellement la possibilité d’élargir la saison à l’année ?
- Depuis le Critérium, certains hôtels restent ouverts jusqu’au 15 février parce qu’entre le 1er janvier et le 15 février, quatre équipes cyclistes sont fidèles à Porto-Vecchio, notamment la Française des jeux que j’ai reçue à deux reprises en mairie, Europe Car et Cofidis. Cela montre que la Corse a la possibilité de faire bien autre chose que ce qui est fait et de valoriser la totalité de son territoire durant l’année.
Propos recueillis par Nicole MARI
- Etre ville départ était, bien entendu, quelque chose d’essentiel pour nous. Nous avons tout fait pour l’obtenir. Nous avons lié des relations particulières avec ASO (Amaury Sport Organisation) dans le domaine de l’organisation d’une compétition cycliste internationale que cette société avait coutume d’organiser dans les Ardennes. En 2009, j’ai voulu l’organiser à Porto-Vecchio. Ce qui a montré à ASO que Porto-Vecchio aimait le cyclisme et que la ville souhaitait organiser une compétition internationale de même caractère, même si le Tour de France et sa caravane ne sont pas comparables.
- Comment avez-vous finalement décroché le grand départ ?
- La stratégie a été longtemps murie et a progressivement pris corps. Quand la société ASO a décidé, avec le président Giacobbi et l’équipe de l’Assemblée de Corse, que la 100ème édition du Tour de France démarrerait en Corse, elle n’a pas pu imaginer un autre départ que celui de Porto-Vecchio. C’est, donc, une grande satisfaction car si le Tour de France était un rêve, le départ de Porto-Vecchio était véritablement utopique dans l’esprit des uns et des autres. Ce sont, donc, au final, ces liens et cette dynamique, que nous avons créés autour du cyclisme, qui nous ont permis de décrocher le grand départ.
- L’affluence sur Porto-Vecchio, comme ailleurs en Corse, a été très moyenne et l’engouement bien moindre qu’espéré. Etes-vous déçu ?
- Nous visions le grand départ parce qu’il génère une anticipation au niveau des hôtels et de l’activité économique qui en profitent avant le jour du départ. Dans une ville étape comme Bastia, l’attractivité peut exister, mais par ceux qui composent déjà l’agglomération de Bastia, pas par ceux qui viennent et sont sensibilisés à un grand départ. Pour autant, pour avoir suivi le Tour, j’ai vu des visages émerveillés par ce qu’ils voyaient. Beaucoup me disaient : « Pourquoi avoir tant tardé à faire venir le Tour de France en Corse ? ».
- Pensez-vous, après coup, que les retombées économiques seront à la hauteur de ce qui a été annoncé ?
- Avec 3,5 milliards de téléspectateurs, il y aura forcément des retombées. On sait que tous ceux qui regardent le Tour de France ne sont pas sensibilisés à la discipline cycliste, 40 % des téléspectateurs regardent le Tour pour les paysages. Les retombées ne seront très certainement pas immédiates. Elles ne sont immédiates que pour une ville départ. J’ai discuté avec tous ceux qui, étant maire, ont eu cette chance d’organiser le grand départ et avec le gouverneur de Liège, la troisième ville de Belgique, qui était notre invité à Porto-Vecchio. Toutes ces villes reconnues pour leur activité cycliste ont, bien entendu, eu des retombées économiques directes. Ces retombées peuvent être quantifiées pour une ville départ, avec l’expérience qui est celle d’ASO, autour de 15 millions €.
- Escomptez-vous un tel montant sur Porto-Vecchio ?
- Je ne sais si nous en sommes à ce montant-là au niveau de Porto-Vecchio. Ce que je peux vous dire, c’est que la fréquentation n’a fait que grandir chaque année depuis l’organisation du Critérium en 2010, notamment au niveau des touristes belges. A cette démarche s’est ajoutée notre volonté de nous tourner vers l’Europe du Nord qui détient le pouvoir d’achat. Les Hollandais, les Néerlandais et les Belges ont un très fort pouvoir d’achat. Ils représentent une clientèle essentielle et captive, tellement captive que la ville de Porto-Vecchio a souhaité subventionner l’activité low cost vers ces destinations-là à hauteur de 200 000 €. Nous avons préparé tout cela avec une volonté très forte.
- La Corse est une destination estivale déjà saturée. Comment pourrait-elle gérer un afflux supplémentaire de touristes pendant ces deux mois ?
- Justement, mon objectif n’est pas de continuer à vanter les mérites et les qualités que possède Porto-Vecchio durant la saison estivale, c’est déjà largement fait, même si rien n’est jamais acquis. Il faut être persévérant et, chaque fois, s’adapter à de nouvelles clientèles. L’objectif, que je recherche avec le Tour de France, c’est de faire de Porto-Vecchio une terre d’accueil de sportifs en dehors de la saison estivale. D’ailleurs, depuis le 1er Critérium international, la totalité des hôtels de Porto-Vecchio n’ouvrent plus le 10 ou le 15 avril, comme ils avaient coutume de le faire, mais ouvrent le 15 mars à cause du Critérium.
- Existe-t-il réellement la possibilité d’élargir la saison à l’année ?
- Depuis le Critérium, certains hôtels restent ouverts jusqu’au 15 février parce qu’entre le 1er janvier et le 15 février, quatre équipes cyclistes sont fidèles à Porto-Vecchio, notamment la Française des jeux que j’ai reçue à deux reprises en mairie, Europe Car et Cofidis. Cela montre que la Corse a la possibilité de faire bien autre chose que ce qui est fait et de valoriser la totalité de son territoire durant l’année.
Propos recueillis par Nicole MARI