L'opération a été un succès et la récolte de dons à la hauteur de leurs attentes. En décembre dernier, Joël Bazzali et Isabelle Maurizi se sont mobilisés pour l'association Arc-en-ciel (lire ici) dans le salon de coiffure de la rue Gaudin à Bastia. Une telle journée à vu le jour à l'initiative de Joël : « J'ai rencontré les membres de cette association quand j'étais à la Timone à Marseille. En rentrant en Corse : je me suis dit, il faut que j'arrive à réaliser une action pour tous ces enfants qui sont hospitalisés, qui méritent notre soutient. » Isabelle a alors immédiatement rebondi en proposant son salon, ses salariés pour organiser, le 1er décembre, une journée de coupes "gratuites", afin de récolter un maximum de dons. L'effet boule de neige a été immédiat. Les dons ont afflué de toute la Corse et les insulaires ont découvert cette association et ses actions. La suite s'est écrite ce mardi 9 janvier, à Bastia : « Je tenais à ce que Monique et une partie de l'équipe d'Arc-en-ciel viennent en Corse pour remercier tous ces gens qui se sont mobilisés, pour présenter la concrétisation de l'ensemble des rêves réalisés grâce à la générosité des donneurs, insiste Joël Bazzali. Ces rêves permettent à l'enfant de penser à autre chose qu'à la maladie et ainsi mieux appréhender son traitement. C'est une véritable bouffée d'air pur, un moment d'évasion face à la souffrance ! »
Réaliser les rêves des enfants
Arc-en-ciel a vu le jour il y a 32 ans. « Nous avons créé cette association en 1991, avec mon mari. Souvent hospitalisé, il a eu l'idée, à force de croiser des enfants malades, de réaliser un de leurs rêves pour les sortir de leur quotidien à l'hôpital. Après son décès, en 2008, les enfants et leurs parents, que j'avais rencontrés, m'ont poussé à continuer », précise la présidente Monique Nesme. Aujourd'hui, l'association compte douze bénévoles. Deux membres du conseil d'administration l'ont d'ailleurs accompagné en Corse : « Une des mamans et un enfant qui avait 7 ans quand il a réalisé son rêve. Aujourd'hui, il est vice-président de l'association. Quatre autres membres sont là depuis le début de l'aventure, ce sont des piliers. » Monique a accepté l'invitation de Joël et Isabelle : « Ils ont été formidables. Nous sommes bien décidées à revenir trois jours à Bastia, mais avec des enfants cette fois. » Le contact, l'humain est au cœur de leurs actions : « Nous réalisons les rêves d'enfants avec des pathologies lourdes comme le cancer, la mucoviscidose ou une myopathie. Les associations qui sont prêtes à les prendre en charge ne sont pas légion. » Au-delà de cette respiration, certains rêves sont également une source de motivation pour plus tard. Ainsi, Monique donne l'exemple d'un jeune de 13 ans qui rêvait d'être pilote de chasse. Arc-en-ciel lui a permis de visiter une base aérienne à Istres. « Ils lui ont même fait faire un tour d'hélicoptère. En descendant de l'engin, sourire aux lèvres, il a dit à mon mari qui l'accompagnait : je sais ce que je veux faire. Aujourd'hui, il a trois enfants et il est médecin », sourit Monique. Elle garde les contacts avec chacun d'eux et son association permet de mettre en relation des enfants et des parents qui sont dans le même cas. « C'est important de pouvoir parler, de mettre des mots et de se rendre compte que l'on n’est pas seul, que d'autres vivent la même chose » ajoute le vice-président de l'association. « On se sent moins seul, précise la maman qui accompagne Monique. Si on n'a pas vécu ce quotidien avec un enfant malade, on ne peut pas imaginer. » Cette dernière raconte alors son histoire : « Mon fils avait un cancer des os, une tumeur au bassin. Pratiquement condamné, il a bénéficié d'un traitement unique en Europe. Immobilisé pendant des mois, je rencontre Monique. Dans un premier temps, je refuse de l'écouter. Mon seul rêve était qu'il s'en sorte. Elle est revenue à la charge en insistant sur son rêve à lui, pas le mien. Du haut de ses 5 ans, il voulait voir le Roi Lion. Arc-en-ciel l'a emmené à Disney. J'ai vu mon enfant heureux de sortir, enfin, après des mois à l'hôpital. Lui, qui ne devait plus jamais marcher, a fait ses premiers pas ce jour-là, au parc d'attractions. » Aujourd'hui, son fils est ergothérapeute. Le nouvel exemple d'un enfant qui a choisi d'aider les autres. Monique confirme : « La réalisation de ces rêves, c'est un départ, pas un aboutissement, ça leur donne la force de continuer. » La maman ajoute : « Les enfants n'oublient pas. C'est une association de bénévoles avec un seul siège en France et reconnue d'utilité publique. On est tous très unis ». Arc-en-ciel bénéficie aussi du soutient de deux parrains : Sophie Marceau et Christophe Willem. « On est un peu comme une famille, conclut Monique Nesme. C'est ainsi qu'on l'imaginait Arc-en-ciel en la créant avec mon mari. »