La revendication ?
Le prolongement de ces aides jusqu’à la date qui avait été fixée, à savoir 2020 sur les surfaces peu productives mais aussi l’application par l’Etat, d’une clause qui permettrait d’intervenir en cas de déclaration de surface abusive.
Notre production est reconnue…
Pour Joseph Colombani, président de la Chambre d’agriculture, était sur place pour rappeler au préfet pour bien faire savoir au préfet que l’Etat est là pour défendre la profession et que les parcours ancestraux ont une grande importance :
« Cela, pas seulement pour capter des aides et faire du social mais aussi et surtout défendre un modèle de production qui correspond à de petites fermes, à des petites productions qui ont leur place simplement parce que la production est reconnues par des certifications. Nous sommes à l’opposé d’un système productiviste qui connait des problèmes comme par exemple les Bretons, les céréaliers et bien d’autres, alors que nous sommes sur des niches de productions bien identifiées et certifiées. Donc, on peut le faire parce que nous avons des bêtes qui sont adaptées à ce type de parcours et que nous avons bien travaillé sur des productions qui sont faites sur ces parcours et de ce fait sont reconnues à travers des certifications. »
- A croire qu’on ignore généralement le rôle de l’agriculteur selon les régions ?
- « On comprend le rôle de certains agriculteurs mais, force est de le constater, pas de tous. D’autant que nous avons su qu’un référentiel scientifique, à partir de photos, démontrait que sur chaque plante trouvée dans le maquis, sa qualité, sa valeur nutritive auprès de chaque type d’animaux - ovins, bovins, caprins - ce référentiel là, nous avons appris récemment que l’Europe n’en avait pas été destinataire. On peut donc se poser la question de savoir comment l’Europe peut choisir, décider, alors que la France, chargée de relayer les informations et notamment nos problématiques, si l’Etat ne fait pas remonter ces informations scientifiques alors même que l’Europe juge sur la base de ces informations scientifiques ? Il y a le côté politique, financier, social, mais il y cet aspect scientifique que nous avons démontré et qui n’est jamais arrivé à Bruxelles ! »
- C’est le message au préfet ?
- « Nous allons demander au préfet de nous défendre à la hauteur de ce que représente le parcours corse et toute notre économie basée sur cette reconnaissance spécifique. »
J.F.
Les précisions de la préfecture
Le préfet a rappelé le caractère national du contentieux entre la France et la Commission européenne à la suite d’un audit sur les surfaces peu productives. Ce n’est pas une question spécifique à la Corse.
L’enveloppe pour les aides surfaciques du 1er pilier (droits à paiement de base ou DPB) étant fermée pour la Corse, le montant global des aides pour la Corse sera maintenu.
Le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, qui défend une agriculture diversifiée, adaptée aux territoires avec des systèmes agricoles complémentaires et non pas opposés, négocie activement pour que les mesures correctives imposées par la Commission soient acceptables pour tous, sans mettre en péril les exploitations pastorales.
Le préfet a rappelé son attachement à accompagner les projets structurants pour un développement de l’agriculture en Corse. Il s’est engagé à communiquer dès que possible les résultats de la négociation toujours en cours entre le ministre de l’agriculture et de l’alimentation et la Commission européenne.