Jean-Nicolas Antoniotti, président de l'incubateur corse Inizià.
- L'aventure Inizia a débuté il y a dix ans, qu'est-ce qui lui a permis de trouver sa place dans l'écosystème corse ?
- Parce que faire de l'innovation, c'est une nécessité en terme économique et en terme de développement. Et les entreprises qui innovent ont besoin, plus que les autres, de tuteurs.
- Qu'est-ce que l'innovation au sens où vous l'entendez et comment cette innovation est-elle de nature à servir les intérêts de la Corse ?
- C'est vrai que c'est un mot qui est à la mode, qu'on prononce un peu n'importe comment... L'innovation, ça ne veut pas dire forcément "invention". Innover, c'est contribuer à améliorer systématiquement des produits ou des usages. Ne pas innover, c'est se condamner à rétrograder. Et je ne parle pas seulement du numérique ou des start-up mais aussi d'innovation dans les entreprises traditionnelles.
- C'est-à-dire ? Quels secteurs en Corse se doivent d'être à la pointe de l'innovation ?
- L'agroalimentaire par exemple. Parce que nourrir la planète de manière qualitative et quantitative, c'est l'un des grands enjeux de notre avenir. Et avec le changement climatique, il y a des zones en Corse où certaines cultures sont condamnées. C'est le cas de la pêche en Casinca, où il va falloir trouver des cultures de substitution. Ensuite, on ne peut pas rester sur des modèles de production énergétique obsolètes, il faut les renouveler. Et en Corse, on a un mix énergétique très intéressant sur les énergies renouvelables, Sur les 77 entreprises qu'on a accompagnées en dix ans, il y a des réussites majeures, y compris sur ces secteurs-là.
- Vous pensez à qui ?
- Une qui me semble importante à relever, c'est DRIVECO. Avec son déploiement sur le solaire, c'est une enteprise corse qui a pris une dimension nationale et européenne, qui a levé 250 millions d'euros pour faire de l'installation et des équipements de prise électrique pour les voitures, au niveau national. C'est une entreprise qui a été accompagnée et pensée en Corse. Car Il ne peut pas y avoir d'innovation sans une recherche forte sur un territoire et sans formations de qualité. Or aujourd'hui l'université, à travers la plate-forme MYRTE qui est un outil de production photovoltaïque à partir de combustibles d'hydrogène, des entreprises ont pu se déployer, y compris en Corse.
- Quels outils mettez-vous à la disposition des chefs d'entreprise ?
- Le facteur temps est fondamental. Plus vous réussissez à aller vite, mieux vous réussissez. Un incubateur ne va pas remplacer la qualité de l'idée du chef d'entreprise, mais il va aider à faire éclore l'idée plus rapidement. Ça passe par du coaching, on apporte des moyens d'étude juridique quand il faut consolider des projets, des études de marché et surtout un accompagnement permanent du porteur de projet.
- La Corse n'est pas une terre d'industrie, est-ce un handicap selon vous ?
- Aujourd'hui, le développement économique n'est pas que industriel. Il y a une économie importante de la connaissance. Donc, développer des filières d'ingénierie en Corse, c'est très important et on y contribue. La désindustrialisation de la France, on a pu la mesurer. Mais nous, on a des avantages : n'ayant pas été abîmés par une industrialisation qui aurait pu être négative en terme d'environnement, on a des capacités à nous orienter très fortement vers le défi économique de l'environnement. Et on a des laboratoires à l'université qui travaillent sur l'économie bleue, comme Stella Mare.
- De quoi permettre à la Corse de tirer son épingle du jeu économiquement dans ce secteur ?
- On est en Méditerranée occidentale, on a 1 200 kilomètres de côtes et on est sur un paradis. Si on n'arrive pas à s'en sortir... L'isolement était notre handicap jusqu'à maintenant. Mais aujourd'hui avec le numérique et les moyens de transports, cet isolement on peut le rompre. On l'a bien vu avec le Covid : des gens trouvent un intérêt à venir ici pour travailler.
- Parce que faire de l'innovation, c'est une nécessité en terme économique et en terme de développement. Et les entreprises qui innovent ont besoin, plus que les autres, de tuteurs.
- Qu'est-ce que l'innovation au sens où vous l'entendez et comment cette innovation est-elle de nature à servir les intérêts de la Corse ?
- C'est vrai que c'est un mot qui est à la mode, qu'on prononce un peu n'importe comment... L'innovation, ça ne veut pas dire forcément "invention". Innover, c'est contribuer à améliorer systématiquement des produits ou des usages. Ne pas innover, c'est se condamner à rétrograder. Et je ne parle pas seulement du numérique ou des start-up mais aussi d'innovation dans les entreprises traditionnelles.
- C'est-à-dire ? Quels secteurs en Corse se doivent d'être à la pointe de l'innovation ?
- L'agroalimentaire par exemple. Parce que nourrir la planète de manière qualitative et quantitative, c'est l'un des grands enjeux de notre avenir. Et avec le changement climatique, il y a des zones en Corse où certaines cultures sont condamnées. C'est le cas de la pêche en Casinca, où il va falloir trouver des cultures de substitution. Ensuite, on ne peut pas rester sur des modèles de production énergétique obsolètes, il faut les renouveler. Et en Corse, on a un mix énergétique très intéressant sur les énergies renouvelables, Sur les 77 entreprises qu'on a accompagnées en dix ans, il y a des réussites majeures, y compris sur ces secteurs-là.
- Vous pensez à qui ?
- Une qui me semble importante à relever, c'est DRIVECO. Avec son déploiement sur le solaire, c'est une enteprise corse qui a pris une dimension nationale et européenne, qui a levé 250 millions d'euros pour faire de l'installation et des équipements de prise électrique pour les voitures, au niveau national. C'est une entreprise qui a été accompagnée et pensée en Corse. Car Il ne peut pas y avoir d'innovation sans une recherche forte sur un territoire et sans formations de qualité. Or aujourd'hui l'université, à travers la plate-forme MYRTE qui est un outil de production photovoltaïque à partir de combustibles d'hydrogène, des entreprises ont pu se déployer, y compris en Corse.
- Quels outils mettez-vous à la disposition des chefs d'entreprise ?
- Le facteur temps est fondamental. Plus vous réussissez à aller vite, mieux vous réussissez. Un incubateur ne va pas remplacer la qualité de l'idée du chef d'entreprise, mais il va aider à faire éclore l'idée plus rapidement. Ça passe par du coaching, on apporte des moyens d'étude juridique quand il faut consolider des projets, des études de marché et surtout un accompagnement permanent du porteur de projet.
- La Corse n'est pas une terre d'industrie, est-ce un handicap selon vous ?
- Aujourd'hui, le développement économique n'est pas que industriel. Il y a une économie importante de la connaissance. Donc, développer des filières d'ingénierie en Corse, c'est très important et on y contribue. La désindustrialisation de la France, on a pu la mesurer. Mais nous, on a des avantages : n'ayant pas été abîmés par une industrialisation qui aurait pu être négative en terme d'environnement, on a des capacités à nous orienter très fortement vers le défi économique de l'environnement. Et on a des laboratoires à l'université qui travaillent sur l'économie bleue, comme Stella Mare.
- De quoi permettre à la Corse de tirer son épingle du jeu économiquement dans ce secteur ?
- On est en Méditerranée occidentale, on a 1 200 kilomètres de côtes et on est sur un paradis. Si on n'arrive pas à s'en sortir... L'isolement était notre handicap jusqu'à maintenant. Mais aujourd'hui avec le numérique et les moyens de transports, cet isolement on peut le rompre. On l'a bien vu avec le Covid : des gens trouvent un intérêt à venir ici pour travailler.