« Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes » clamait, en son temps, Maître Pangloss dans Candide, une œuvre de Voltaire. Un adage qui pourrait, devrait s’appliquer aux Jardins de l’Empereur qui, au lendemain des événements de décembre 2015, semblait avoir retrouvé la paix. Saisis des problématiques de ce quartier sensible -il avait déjà fait l’objet de tensions en décembre 2008 -, l’Etat, par la voix de Bernard Cazeneuve, alors premier Ministre et la municipalité avaient décidé, dans la foulée, de prendre le taureau par les cornes.
Ainsi, une coursive flambant neuve où une médiathèque a vu le jour afin d’ouvrir la jeunesse du quartier – mais pas que - à la culture, un coordonnateur chargé de faire le lien avec le terrain et, un peu plus tard, un Conseil Citoyen ayant, pour sa part, pour mission de faire remonter les doléances des habitants du quartier étaient installés. Un quartier qui a, tout de même quelque peu avancé de ce point de vue.
Les langues se délient
Pourtant, force est de constater que les récents événements – coups échangés entre quelques individus et les forces de l’ordre la semaine dernière - aient fait avancer les choses… dans l’autre sens. L’une des personnes en cause, déjà impliquée dans l’affaire de décembre 2015, a écopé en comparution immédiate, d’un an ferme et de cinq ans d’interdiction de se rendre dans le quartier.
Peu à peu, les langues se délient et l’omerta cède place à un ras-le-bol général. « On se demande pourquoi quelqu’un qui intente à la vie d’autrui écope de trente mois dont 10 ferme, il fait appel et sort avec un bracelet quand, d’un autre côté, un jeune écope de 8 ans ferme pour avoir défoncé la grille d’une sous-préfecture. Il y a deux poids et deux mesures. D’autant que le jeune en question, impliqué en 2015, récidive. »
« Rien n’a changé sauf en apparence »
Ces récents événements démontrent, en fait, que malgré la volonté et les moyens mis en œuvre par les pouvoirs publics, le problème reste entier. « On nous parle de « Vivre ensemble », ajoute F… mais comment voulez-vous vivre ensemble quand plus de 60% de la population du quartier est étrangère. Pour preuve, il y 5% d’enfants européens à l’école dont la grille reste ouverte toute la journée malgré le plan Vigipirate. »
Si les langues se délient, la colère vient s’ajouter. « Nous avons aperçu des jeunes dans un garage, peste un autre habitant, outre le bruit, on ignore ce qu’il s’y passe et surtout s’ils squattent le lieu ou s’ils disposent d’un bail leur permettant de le louer. »
Et la liste de se poursuivre. Cette fois, c’est la propreté du quartier qui est mise en cause. « On nous dit qu’Ajaccio a été élue ville la plus propre de France, qu’elle a, à ce titre, obtenu un label. Regardez devant vous ! Une cinquantaine d’épaves, des poubelles jetées à même le sol, un fauteuil pourri devant l’école. On se fout de nous. Rien n’a changé sauf en apparence. »
« La réalité, nous la vivons au quotidien »
Ces « apparences » pointent du doigt la coursive, élément phare du quartier. Censés l’ouvrir sur l’extérieur et y favoriser une certaine cohésion sociale, « elle n’est que l’arbre qui cache la forêt, s’inquiète G. personne ne va sur le terrain ou ne fait remonter les problèmes. Comme s’il n’y en avait plus ! Je vis ici depuis 59 ans. On y était si bien tous ensemble. Aujourd’hui, regardez ce qu’il est devenu ! On attendait tellement de ces nouvelles mesures. On nous a vendu du vent. La réalité, personne ne la connaît. Mais nous, nous la vivons au quotidien… »
Pourtant, le quartier s’est doté d’un coordonnateur chargé de travailler sur les différentes problématiques, d’un Conseil Citoyen qui lui emboite le pas et dispose, par ailleurs, d’un responsable de la cohésion sociale mandaté par l’Etat. « Rien n’a changé pour autant ! Pire encore, la situation s’aggrave. »
Aborder le problème de fond
L’association de quartier et, plus récemment la création d’une autre association sportive, celle-là, ne semblent pas donner les résultats escomptés face à une situation qui inquiète, de plus en plus, les habitants.
« On nous parle beaucoup de communauté de destin mais nous restons confrontés à des problèmes qui, pour l’heure, ne trouvent pas encore de solutions. Nous croyons à la nouvelle majorité territoriale mais il faut savoir que nous avons besoin d’eux. Les quartiers font aussi partie de la Corse. Pourtant, on a l’impression que nous sommes, encore une fois « oubliés »…
La visite, ce lundi au quartier, de Jean-François Casalta, élu PNC de la majorité territoriale aura au moins permis de relayer, via les réseaux sociaux, certaines informations. « Ce que j’y ai vu est édifiant, souligne ce dernier, il y a, certes, l’incivisme mais c’est loin d’être le seul problème. Le quartier est un site fabuleux mais enclavé, il souffre de problèmes communautaires. Depuis décembre 2015 et le contrat de Ville, il a certes bénéficié de beaucoup d’attentions de l’Etat et de la municipalité. La question à se poser est de savoir si les problèmes sont, pour autant, réglés. La médiathèque, le conseil citoyen et les associations sont une très bonne chose mais de l’avis des habitants, le climat du quartier reste malsain. C’est un quartier ajaccien et donc le quartier de tous les Ajacciens. Ce n’est pas seulement du fait d’une famille politique. »
Il semblerait, pour que ce lieu, représentatif de tous les quartiers de l’île, retrouve la paix, que tout le monde s’assoit autour d’une table et prenne, enfin, ces problèmes très au sérieux. Pour une vraie mixité sociale, éviter tout renfermement et surtout ce ces lieux ne s’apparentent aux banlieues…
Ainsi, une coursive flambant neuve où une médiathèque a vu le jour afin d’ouvrir la jeunesse du quartier – mais pas que - à la culture, un coordonnateur chargé de faire le lien avec le terrain et, un peu plus tard, un Conseil Citoyen ayant, pour sa part, pour mission de faire remonter les doléances des habitants du quartier étaient installés. Un quartier qui a, tout de même quelque peu avancé de ce point de vue.
Les langues se délient
Pourtant, force est de constater que les récents événements – coups échangés entre quelques individus et les forces de l’ordre la semaine dernière - aient fait avancer les choses… dans l’autre sens. L’une des personnes en cause, déjà impliquée dans l’affaire de décembre 2015, a écopé en comparution immédiate, d’un an ferme et de cinq ans d’interdiction de se rendre dans le quartier.
Peu à peu, les langues se délient et l’omerta cède place à un ras-le-bol général. « On se demande pourquoi quelqu’un qui intente à la vie d’autrui écope de trente mois dont 10 ferme, il fait appel et sort avec un bracelet quand, d’un autre côté, un jeune écope de 8 ans ferme pour avoir défoncé la grille d’une sous-préfecture. Il y a deux poids et deux mesures. D’autant que le jeune en question, impliqué en 2015, récidive. »
« Rien n’a changé sauf en apparence »
Ces récents événements démontrent, en fait, que malgré la volonté et les moyens mis en œuvre par les pouvoirs publics, le problème reste entier. « On nous parle de « Vivre ensemble », ajoute F… mais comment voulez-vous vivre ensemble quand plus de 60% de la population du quartier est étrangère. Pour preuve, il y 5% d’enfants européens à l’école dont la grille reste ouverte toute la journée malgré le plan Vigipirate. »
Si les langues se délient, la colère vient s’ajouter. « Nous avons aperçu des jeunes dans un garage, peste un autre habitant, outre le bruit, on ignore ce qu’il s’y passe et surtout s’ils squattent le lieu ou s’ils disposent d’un bail leur permettant de le louer. »
Et la liste de se poursuivre. Cette fois, c’est la propreté du quartier qui est mise en cause. « On nous dit qu’Ajaccio a été élue ville la plus propre de France, qu’elle a, à ce titre, obtenu un label. Regardez devant vous ! Une cinquantaine d’épaves, des poubelles jetées à même le sol, un fauteuil pourri devant l’école. On se fout de nous. Rien n’a changé sauf en apparence. »
« La réalité, nous la vivons au quotidien »
Ces « apparences » pointent du doigt la coursive, élément phare du quartier. Censés l’ouvrir sur l’extérieur et y favoriser une certaine cohésion sociale, « elle n’est que l’arbre qui cache la forêt, s’inquiète G. personne ne va sur le terrain ou ne fait remonter les problèmes. Comme s’il n’y en avait plus ! Je vis ici depuis 59 ans. On y était si bien tous ensemble. Aujourd’hui, regardez ce qu’il est devenu ! On attendait tellement de ces nouvelles mesures. On nous a vendu du vent. La réalité, personne ne la connaît. Mais nous, nous la vivons au quotidien… »
Pourtant, le quartier s’est doté d’un coordonnateur chargé de travailler sur les différentes problématiques, d’un Conseil Citoyen qui lui emboite le pas et dispose, par ailleurs, d’un responsable de la cohésion sociale mandaté par l’Etat. « Rien n’a changé pour autant ! Pire encore, la situation s’aggrave. »
Aborder le problème de fond
L’association de quartier et, plus récemment la création d’une autre association sportive, celle-là, ne semblent pas donner les résultats escomptés face à une situation qui inquiète, de plus en plus, les habitants.
« On nous parle beaucoup de communauté de destin mais nous restons confrontés à des problèmes qui, pour l’heure, ne trouvent pas encore de solutions. Nous croyons à la nouvelle majorité territoriale mais il faut savoir que nous avons besoin d’eux. Les quartiers font aussi partie de la Corse. Pourtant, on a l’impression que nous sommes, encore une fois « oubliés »…
La visite, ce lundi au quartier, de Jean-François Casalta, élu PNC de la majorité territoriale aura au moins permis de relayer, via les réseaux sociaux, certaines informations. « Ce que j’y ai vu est édifiant, souligne ce dernier, il y a, certes, l’incivisme mais c’est loin d’être le seul problème. Le quartier est un site fabuleux mais enclavé, il souffre de problèmes communautaires. Depuis décembre 2015 et le contrat de Ville, il a certes bénéficié de beaucoup d’attentions de l’Etat et de la municipalité. La question à se poser est de savoir si les problèmes sont, pour autant, réglés. La médiathèque, le conseil citoyen et les associations sont une très bonne chose mais de l’avis des habitants, le climat du quartier reste malsain. C’est un quartier ajaccien et donc le quartier de tous les Ajacciens. Ce n’est pas seulement du fait d’une famille politique. »
Il semblerait, pour que ce lieu, représentatif de tous les quartiers de l’île, retrouve la paix, que tout le monde s’assoit autour d’une table et prenne, enfin, ces problèmes très au sérieux. Pour une vraie mixité sociale, éviter tout renfermement et surtout ce ces lieux ne s’apparentent aux banlieues…