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Jean Frédéric Poisson : "Le quinquennat de Macron n’a à peu près rien fait évoluer sur la Corse"


Nicole Mari le Vendredi 18 Février 2022 à 07:33

Jean-Frédéric Poisson, Président de « VIA - La Voie du peuple » (Ex Parti Chrétien Démocrate) et porte-parole de la campagne Zemmour 2022, est en Corse du Sud ces 18 et 19 février dans le cadre de la campagne présidentielle. Cet ancien député des Yvelines & Vice-Président de la Commission des Lois, qui s’est retiré de la course à la présidentielle pour rallier Eric Zemmour, connait bien l’île. Il avait, lors des Primaires de la Droite en 2016, au nom du principe de subsidiarité, défendu l’idée d’une loi sur l’autonomie, le bilinguisme, la lutte contre la spéculation immobilière, le transfert des compétences, les dérogations fiscales, et l’application du droit en matière de rapprochement des prisonniers. Il précise, pour Corse Net Infos, ses positions actuelles, tant au niveau local que national.



Jean-Frédéric Poisson, Président de « VIA - La Voie du peuple » (Ex Parti Chrétien Démocrate) et porte-parole de la campagne Zemmour 2022. Copyright F. Ayroulet.
Jean-Frédéric Poisson, Président de « VIA - La Voie du peuple » (Ex Parti Chrétien Démocrate) et porte-parole de la campagne Zemmour 2022. Copyright F. Ayroulet.
- Vous êtes le porte-parole d’Eric Zemmour. Pourquoi avez-vous choisi de vous retirer de la course à la présidentielle pour le soutenir ?
- « Via - La Voix du peuple » est un parti indépendant, il l’a toujours été. Il a changé de nom il y a un an et demi, mais il existe depuis 21 ans. Nous avons rejoint la candidature d’Eric Zemmour pour deux raisons. Premièrement, le projet politique, qu’il porte, est similaire à celui que nous portons, et il est mieux placé que nous pour le porter. Par souci d’efficacité et pour voir nos idées gagner, nous avons fait le choix raisonnable de soutenir un candidat qui est mieux armé que nous pour le défendre, et de l’aider dans ce sens. Deuxièmement, c’est le seul de tous les candidats, peut-être à l’exception de Jean-Luc Mélenchon, qui, à la fois, porte, un véritable projet politique, pas simplement un projet de gestion, et qui place l’enjeu politique de cette élection présidentielle au bon niveau, c’est-à-dire au niveau d’un enjeu de civilisation. C'est exactement la question qui est posée au peuple français à l’occasion de cette élection présidentielle. Un troisième élément un peu moins pesant, mais tout de même politiquement signifiant, c’est qu’Éric Zemmour est, comme nous, favorable au rassemblement de toutes les personnes de bonne volonté, quelque soit leur origine politique. Cette volonté de rassembler une diversité d’engagements, de cultures, d’histoires politiques personnelles, est quelque chose à quoi nous travaillons, nous aussi, depuis longtemps. Il y a, donc, une cohérence d’actions politiques qui rejoint la cohérence des préoccupations et la cohérence des projets.

- Vous avez cependant mis des conditions à votre ralliement, notamment plus de justice sociale. Avez-vous été entendu par Eric Zemmour ?
- Il y avait effectivement deux conditions. La première que je viens d’évoquer, c’est la constitution d’une coalition pour être dans une logique de rassemblement, y compris dans la perspective des scrutins au-delà de la présidentielle. La deuxième est que nous sommes persuadés - en tout cas, c’est notre ADN chez Via - La voix du peuple - que, même si on règle correctement et énergiquement les questions qui touchent aux flux migratoires et les questions patrimoniales, culturelles, identitaires, économiques et régaliennes, cela ne suffira pas. Beaucoup de fragilités, que subissent les Français, ne seront pas traitées parce que tout ne peut pas être expliqué par la faillite de l’État et la dissolution de notre patrimoine culturel ou de notre civilisation. Il y a des gens qui vivent dans des conditions extrêmement précaires, très compliquées. Je pense, de manière très particulière, aux mamans qui élèvent seule un ou plusieurs enfants et qui n’ont pas de perspective de ressources supplémentaires autre que leur salaire avec des conditions de garde d’enfants ou d’organisation matérielle affreusement complexes. Elles sont dans une spirale qui ne leur permet pas de s’en sortir. Je pense également à ces familles qui ont des enfants handicapés ou autistes, et qui ne trouvent pas de quoi les héberger correctement ou les faire accompagner dans des conditions normales. Je pense à ceux qui sont victimes d’addiction, qu’ils en soient ou non pleinement responsables, et qui sont empêchés d’exercer leur liberté. Je pense aux salariés qui sont massacrés par leur organisation, qui entrent en dépression et dont personne ne s'occupe. La question de l’isolement dans le monde rural est aussi un problème sur lequel il faut travailler et fournir une solution à nos compatriotes. Il y a plein de fragilités comme celles-là, et, de manière très légitime, une attente des Français sur leur prise en compte. Nous voulons que chacun soit convaincu que le projet politique, que nous défendons, s’adresse à tous et qu’il a la volonté d’améliorer concrètement le sort des Français au quotidien. Voilà ce que nous avons fixé comme préalable, et nous avons été entendus puisque nous finalisons ce volet social qui sera présenté dans les semaines qui viennent.
 
- Le rapport de la Cour des Comptes pointe les dérives du surendettement de la France, et appelle l’Etat à assainir les dépenses publiques. Comment réagissez-vous ?
- Je prends simplement le discours du ministre de l’économie Bruno Le Maire qui nous dit : « C’est formidable ! Nous avons une croissance de 7 %, nous avons rattrapé le retard de 2020 ». C’est arithmétiquement faux ! Je vais me garder de dire que c'est un mensonge, mais comme nous avons affaire à un gouvernement menteur de manière structurelle, je ne suis pas loin de penser que c’est le cas. La décroissance était de 8% en 2020, si on ne récupère que 7 %, il manque 1 %, cela veut dire une trentaine de milliards qui ne rentrent pas dans la richesse nationale. Et avec 30 milliards, on fait quand même deux ou trois choses ! On a donc dépensé 500 milliards de dette supplémentaire pour acquérir 7 points de croissance, c’est-à-dire 210 milliards de richesses. Voilà quel est le bilan économique de ce pays ! Nous avons endetté notre pays qui l’était déjà passablement. Mr Macron n’est pas l’inventeur de la dette publique. Mais tout de même ! Entre le modèle social français d’un côté et ce que veut nous faire faire Mr Macron et sa majorité, ce hiatus-là va s’exprimer, c’est ma conviction, dans la campagne présidentielle. Et Mr Macron va devoir rendre des comptes sur sa gestion et ses intentions. J’attends avec impatience qu’il se déclare candidat pour qu’enfin, on puisse avoir un débat sur les différents projets politiques.
 
- Depuis plusieurs années, vous militez pour l’union des droites, mais vu la tournure de cette campagne, c'est plutôt la guerre déclarée ?
- Cela dépend de ce que l’on entend par le mot « droite ». Je milite, c’est vrai, pour le rassemblement des personnes de bonne volonté, mais j’ai déclaré à plusieurs reprises que l’union des droites, pour moi, n’était pas une fin en soi. C’est un moyen, ce n’est pas l’horizon d’une action politique, même pas sur le plan militant. Si on entend par l’union des droites, une coalition des différentes formations politiques qui constituent la droite française aujourd’hui, alors là, vous avez raison, ce n’est pas pour demain ! Si en revanche on entend par l’union des droites, le fait de rassembler autour du même projet politique ou d’un socle commun, un certain nombre de personnes qui viennent de tous les horizons, de tous les partis de la droite française, c’est exactement ce qu’est en train de réaliser Éric Zemmour. Pourquoi cela ne se passe-t-il pas ailleurs ? Pour la raison simple que lui, le veut, les autres ne le veulent pas. Les Républicains ne le veulent pas. Marine Le Pen ne le veut pas. C’est un fait, dont acte ! On voit bien qu’il va, à la fin du compte, manquer quelque chose ! A défaut des partis politiques, les électeurs, eux, n’attendent que ça depuis longtemps. Dans une large mesure, cela vaut pour toutes les régions de France et de Navarre, y compris pour la Corse. Cette volonté de rassemblement existe aussi dans l’électorat de droite en Corse. Et c’est parce qu’Eric Zemmour est en train de la réaliser qu’il bénéficie de cette dynamique de campagne parfaitement inédite et inattendue. Je suis persuadé que c’est une des conditions et des clés du succès politique qui est devant nous.

Eric Zemmour et Jean Frédéric Poisson. Copyright F. Ayroulet.
Eric Zemmour et Jean Frédéric Poisson. Copyright F. Ayroulet.
- Justement quel est l’objet de votre voyage en Corse ?
- L’objet, c’est de venir à la rencontre des maires. Je participe activement à la campagne et à la propagation de notre projet politique. Je poursuis, comme beaucoup de mes camarades, la quête des parrainages, des signatures et des soutiens des électeurs et je me déplace dans beaucoup d’autres départements. Je vais aussi simplement à la rencontre des Français pour essayer de convaincre le plus possible de personnes, de comprendre un peu mieux un certain nombre de réalités locales pour préciser davantage le projet politique. Je viens dans l’île pour des raisons politiques au moins une fois par an et jamais moins d’une semaine, et, avec mon épouse, depuis très longtemps. Je commence à comprendre un peu comment elle fonctionne, même si j'ai encore des progrès à faire. C’est une île que j’apprécie énormément et avec laquelle, je crois, nous avons des choses à partager avec les habitants.
 
- En 2016, vous aviez dit que l’Etat devait faire évoluer ses positions sur la Corse, l’autonomie, le bilinguisme, la culture, la lutte contre la spéculation... Etes-vous toujours dans cet état d’esprit ?
- Ah oui ! Je n’ai pas changé d’avis ! C’est, pour moi, une question de principe. Je ne vais pas changer de point de vue sans raison proportionnée. Le quinquennat de Macron n’a à peu près rien fait évoluer sur les différents sujets corses. Il les a plutôt aggravés. J’ai été très meurtri de voir la manière dans le président Simeoni a été humilié par le président de la République lorsque celui-ci est venu en Corse, il y a quatre ans. Ce n’était pas supportable ! Je l’aurais dit d’ailleurs pour n’importe quel président de collectivité, de région ou de département. Quand on est chef de l’État, on ne traite pas comme ça des personnes qui sont élues et qui accèdent de manière parfaitement démocratique aux responsabilités qu’elles exercent, que vous soyez d’accord ou pas avec eux ! Mr Macron ne l’aurait fait nulle part ailleurs. Cela en dit long sur le mode dégradé selon lequel il envisage, la plupart du temps, ses relations avec la Corse ! Je pense que la classe politique française ne comprend pas la Corse, ne comprend pas la volonté de l’île de vouloir préserver un certain nombre de ses traditions, les transmettre aux générations futures, tout en s’ouvrant à la modernité. J’ai été très bluffé par toutes les activités que la génération des trentenaires développent dans les villages, la production alimentaire, le développement du tourisme en s’aidant des supports numériques. Des tas de choses se passent un peu partout. Les Corses travaillent beaucoup. On ne comprend pas que c’est une île qui veut continuer de vivre comme elle vit et dans laquelle les traditions sont fortes. Et comme avec Mr Macron, nous avons affaire à un pouvoir exécutif qui considère qu’il n’y a pas de culture française, il n’y a pas de raison qu’il considère qu’il y a une culture corse, ni de raison particulière de la respecter ou d’aider ceux qui veulent la transmettre. C’est très cohérent, mais très brutal et très violent pour les Corses.
 
- Vous vous étiez également prononcé, dès 2016, pour le rapprochement des prisonniers politiques…
- Je n’ai évidemment pas changé d’avis. Là encore, c’est une question de principe. Pour moi, les choses sont très claires. Cela fait des années que je milite pour qu’à chaque fois que c’est possible - c’est-à-dire dans la plupart des cas, il y a très peu d’exception en réalité - les prisonniers se rapprochent de leur famille. Cela fait partie des conditions normales de réinsertion. La peine de prison est privative de liberté, c’est déjà beaucoup. Je ne comprends pas que le rapprochement n’ait pas eu lieu. Et si je comprends bien la situation, sous bénéfice d’inventaire, sont maintenus aujourd’hui en détention des gens qui ont purgé leurs peines, ce qui me paraît absolument insupportable ! Sur le plan du droit et de la justice, on ne peut pas exiger des citoyens français qu’ils respectent la loi, si l’État lui-même ne la respecte plus quand ça l’arrange.
 
- Vous disiez aussi qu’il fallait entendre la demande des Corses sur le bilinguisme. Ce n’est pas la position de Mr Zemmour ?
- Je n’ai pas changé d’avis ! Cela fait partie de mon point de vue sur le patrimoine à transmettre, il n’y a pas d’ambiguïté là-dessus. L’enseignement de la langue corse dans les écoles est une chose qui est acquise maintenant, même à l’université. Beaucoup d’efforts ont été faits dans ce sens. La transmission de ce patrimoine est réelle. Toute la question est de savoir quel est le caractère officiel de la langue, au-delà d’un certain nombre d’actes ordinaires de l’administration. C’est là toute la difficulté ! La langue de la République, c’est le français. Nous ne connaissons qu'une langue officielle. C'est difficile d'imaginer que dans les actes officiels ou administratifs, on puisse considérer que la langue corse soit au même niveau que la langue française. C’est cet équilibre-là qu’il faut trouver et qui n’est pas facile à trouver. Mais il me semble que, petit à petit, les choses s’apaisent sous ce rapport.
 
- Mr Zemmour est un nationaliste français qui défend la culture, l’identité et la façon de vivre françaises. Peut-il comprendre que des Nationalistes corses défendent la culture, l’identité et la façon de vivre corses ?
- Je ne vois pas, chez lui, d’hostilité particulière à ce que la culture corse se propage et se transmette. Vous dites que Mr Zemmour est un nationaliste français, je dirais que c’est un patriote, cela évitera des ambiguïté sémantiques. Je pense qu’il peut parfaitement comprendre la volonté des Corses de maintenir leurs traditions et leur patrimoine. La question n’est pas là. La question, c’est toujours la même chose au fond, c’est le statut de l’île. Mr Zemmour est attaché, comme moi, à ce que la Corse demeure française. Je crois que l’immense majorité des Corses le sont de la même manière. Maintenant, ce qu’il faut se demander, c’est la raison pour laquelle un certain nombre de Corses se disent que le maintien de la Corse dans le giron français empêche la transmission de leur patrimoine et de leur culture. C’est ça la question qui est posée ! Si effectivement les mouvements nationalistes sont animés d’autres intentions que celle de la transmission et de la préservation de leur patrimoine et de leur culture, cela devient un problème politique institutionnel. Ce n’est plus un problème culturel. Et là, est la limite de ma propre compréhension personnelle.

Copyright F. Ayroulet;
Copyright F. Ayroulet;
- Pourtant en 2016, vous disiez : « Il y a, en Corse, un peuple, il y a un besoin d'autonomie. Il faut l'entendre ». Entendez-vous la demande corse d’une autonomie de plein droit et de plein d’exercice que Région de France a inscrite dans son livre blanc ?
- Cela dépend de ce que l’on met dedans ! Il y a différents degrés de fonctionnement et d’autonomie dans la République française. On a traité jusqu’ici la Corse comme un département métropolitain dans le sens où elle n’a pas le statut de territoire d’Outre-mer, ni celui de la Polynésie française, ni celui de la nouvelle Calédonie, pour des tas de raisons. Il y a, en Corse, un certain nombre d'avancées, un système politique spécifique qui n'existe pas ailleurs... Je sais qu’il y a aussi des revendications sociales et fiscales, sur des taux de TVA différenciés, la capacité de lever d’autres impôts... La question fiscale, c’est une affaire affreusement compliquée. J’ai surveillé de près la situation en Nouvelle-Calédonie avec l’histoire des trois référendums. Je pense qu’il y a une forme de fragilité à entrer dans une autonomie élargie ou dans quelque chose qui serait plus vaste que ce qui existe aujourd’hui. Cela pourrait fragiliser beaucoup de liens entre la Corse et la métropole, je n’y tiens pas. Après, si compte tenu des spécificités de l’île, il fallait trouver d’autres ajustements, pourquoi pas ! La limite, pour moi, est que la Corse demeure française, même avec une liberté de manœuvre accrue par rapport à d’autres régions, mais elle en bénéficie déjà.
 
- Vous êtes un partisan de la décentralisation. A quoi donc faut-il s’attendre avec Eric Zemmour s’il était élu ?
- Je me retrouve assez facilement dans le projet défendu par Éric Zemmour sur le plan de la décentralisation, en particulier en ce qui concerne l’organisation des groupements de communes ou des collectivités territoriales. J’ai été président de la Communauté d’agglomération de Rambouillet dans les Yvelines. J’ai vécu les transformations des lois 2010 et 2015, la loi sur le regroupement des communes et la loi NOTRe, si funeste. Eric Zemmour a la volonté de remettre tout à plat et de redonner aux communes des prérogatives qu’elles ont perdues dans ces grands rassemblements dont, de temps en temps, on se demande quelle est l’utilité. Il n’est pas hostile au fait de répartir de nouveau les compétences entre les collectivités. Je ne vois pas de jacobinisme forcené pointer son nez si Mr Zemmour était élu président de la République. Je vois la perspective d’un État régalien recentré sur ses prérogatives régaliennes, Éric Zemmour est peut-être jacobin en ce sens, mais ce n’est pas un centralisateur forcené comme l’est Mr Macron. Mr Macron a purement et simplement confisqué le pouvoir, ce ne sera pas le cas d’Eric Zemmour ! À l’occasion de ce qui devra être la redéfinition des pouvoirs et des relations entre les communes, les groupements de communes et les territoires au-delà, il y a matière à une réflexion sur une nouvelle répartition des compétences territoriales. C’est en tout cas ce que je prône et ce que j’ai écrit dans mon livre « La voix du peuple » qui a été publié, il y a un an et demi maintenant.
 
- Pour revenir sur une question cruciale, Éric Zemmour obtiendra-t-il ses 500 parrainages ?
- Oui ! Je ne peux pas imaginer qu’ils ne les obtiennent pas ! Ce serait tout de même une forme de faillite institutionnelle que d’avoir mis en place un système et des mœurs politiques qui conduiraient à ce qu’un candidat, qui est crédité de 15 % des intentions de vote, ce qui représente quasiment 6 millions d’électeurs, ne puisse pas se présenter, faute d’avoir obtenu les parrainages. Ce serait quand même baroque, c’est le moins que l’on puisse dire ! On sait que pour les candidats qui ne sont pas présentés par des partis politiques dits de gouvernement, c’est toujours difficile. C’est vrai à chaque fois, donc ça ne change pas, ce sera tendu. Éric Zemmour est un candidat des électeurs plutôt qu’un candidat des partis politiques. Il est à la tête d’un parti politique très récent, qui n’a pas d’antériorité sur le territoire et qui est composé de personnes qui viennent pour la première fois dans un parti ou qui viennent d’autres formations politiques. Il n’a pas l’implantation locale qui assurent à d’autres un solide matelas de parrainages. Nathalie Arthaud, une des candidates trotskystes, a dépassé hier le cap des 500 signatures. Je suis tout à fait ravi que la France permette à des candidats trotskystes d’aller à l’élection présidentielle, mais entre le 1 % de intentions de vote pour Madame Arthaud et ses 502 parrainages, et Monsieur Zemmour qui doit être à la moitié des parrainages avec 15 fois plus d’intentions de vote, il y a une distorsion sur laquelle nous devons réfléchir pour faire évoluer le système d’une manière ou d’une autre.
 
- Eric Zemmour va-t-il revenir en Corse avant la fin de la campagne ?
- A ma connaissance, ce n’est pas à l’ordre du jour. Il y a beaucoup d’autres territoires dans lesquels il n’est pas encore allé. Je pense pouvoir dire aujourd’hui que ce n’est pas prévu.
 
Propos recueillis par Nicole MARI.