Jean-Martin Mondoloni, chef de file de la droite régionaliste et de la liste « A Strada di l' Avvene », entouré de trois de ses colistiers : Francis Guidici, maire de Ghisonnacia, Annette Pieri, notaire, et Marie Thérèse Mariotti, maire de Taglio-Isolaccio.
- Pourquoi dites-vous que le PADDUC a ruiné les Corses ?
- Parce qu’il est confiscatoire. Il préempte des dizaines de milliers d’hectares dont la vocation agricole n’est pas déterminée. Il y a des aberrations en termes de cartographie. Par exemple des terrains sont considérés comme « Espace stratégique agricole », alors que ce sont des parkings de supermarché. Non seulement, on n’a pas installé d’agriculteurs, mais on a privé d’un petit patrimoine des milliers de Corses qui ne souhaitaient pas spéculer. C’est, donc, à la fois, contreproductif au motif que la valeur des biens agronomiques n’est pas reconnue, mais surtout parce qu’on a privé des gens modestes qui n’avaient pour seul patrimoine, pour seule richesse que ce terrain, de pouvoir le transmettre à leurs enfants.
- Vous affirmez que la sanctuarisation des Espaces stratégiques agricoles bloquent le développement des communes et de la Corse. Etes-vous contre la sanctuarisation agricole ?
- Nous assumons de dire que ce document ne répond pas à l’objectif qui était recherché, c’est-à-dire de créer les conditions pour que des agriculteurs s’installent. Il n’y a pas, depuis qu’on a préempté tant d’hectares, beaucoup plus d’agriculteurs. Avant d’arriver à la préemption, il fallait, d’abord, définir quel modèle agricole, on voulait pour la Corse en fonction des ressources en eau. Ensuite, éventuellement, préempter des hectares dont la valeur agronomique était évidente. Ce n’est pas le cas aujourd’hui ! Pire encore, le PADDUC a induit l’effet inverse que celui qui était recherché dans la mesure où le but était de faire baisser les prix du foncier pour donner aux primo-accédant l’accès à la propriété. Ce n’est pas le cas aujourd’hui parce que mécaniquement, à partir du moment où des biens sont gelés, en vertu de la loi de l’offre et de la demande, le prix du bien augmente. C’est ce qu’il s’est passé !
- Que proposez-vous de faire ?
- Il faut sortir de cette spirale. La majorité territoriale, elle-même, reconnaît que ce document est difficilement exécutable. Notre priorité, si nous sommes élus, sera d’engager une procédure de révision du PADDUC tout en maintenant des équilibres. Oui, il faut protéger des espaces. Nous avons vocation à déléguer au Conservatoire du littoral 50% de terres en plus, de façon à donner des gages. Nous ne sommes pas moins environnementalistes, pas moins protecteurs que les autres ! Nous le sommes davantage. Nous souhaitons protéger des espaces remarquables et donner des terres aux agriculteurs, mais, en même temps, nous souhaitons, aussi, faire en sorte que les maires redeviennent des aménageurs du territoire et qu’ils répondent à la question essentielle : comment faire pour donner un toit aux administrés qui souhaitent, ni plus, ni moins, qu’un logement ? Ce sera notre premier acte symbolique.
- Camille de Rocca Serra, 7ème sur votre liste, voulait dé-sanctuariser la Corse. N’êtes-vous pas dans cet esprit-là ??
- C’est moi qui porte la ligne politique de la liste. Il n’est pas question, aujourd’hui, de tomber dans ce piège grossier qui consiste à faire des gens qui m’accompagnent, du 63è au 1er de la liste, des spéculateurs ! Tout cela est une caricature qui a fait son chemin dans les années 2000 ! Nous sommes en 2017. J’assume ma fibre sociale. Je veux créer les conditions pour que les foyers les plus modestes aient un toit, que les maires redeviennent des aménageurs du territoire, que l’on protège notre Louvre à nous, c’est-à-dire notre environnement. Je veux créer les conditions pour qu’à la faveur d’un modèle agricole repensé, revisité, on puisse installer réellement des agriculteurs. C’est ce subtil équilibre auquel je m’attacherais, si je suis élu président du Conseil exécutif, comme je le crois, et ce, dès les premiers jours de mes fonctions.
- Vous semblez rendre le PADDUC responsable de tout, mais l’empilement des lois Littoral, Montagne, ALUR… n’est-il pas tout aussi bloquant ?
- Oui ! Sauf que le PADDUC, c’est nous qui le faisons, qui en avons la responsabilité et qui est venu aggraver cet état de fait ! Oui, il y a des règlements nationaux qui sont contraints ! Oui, il y a des lois qui empêchent, engoncent les perspectives de développement, c’est la raison pour laquelle ce n’était pas la peine d’en rajouter ! Aujourd’hui, le préfet, quand on se retourne vers lui pour lui signifier à quel point l’ambition de développement est contrainte, il répond : « Oui, mais le PADDUC, c’est quand même vous qui l’avez voté ! ». Une raison au moins unique de revisiter le document et de redonner aux maires leur véritable mission première d’aménagement du territoire.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Parce qu’il est confiscatoire. Il préempte des dizaines de milliers d’hectares dont la vocation agricole n’est pas déterminée. Il y a des aberrations en termes de cartographie. Par exemple des terrains sont considérés comme « Espace stratégique agricole », alors que ce sont des parkings de supermarché. Non seulement, on n’a pas installé d’agriculteurs, mais on a privé d’un petit patrimoine des milliers de Corses qui ne souhaitaient pas spéculer. C’est, donc, à la fois, contreproductif au motif que la valeur des biens agronomiques n’est pas reconnue, mais surtout parce qu’on a privé des gens modestes qui n’avaient pour seul patrimoine, pour seule richesse que ce terrain, de pouvoir le transmettre à leurs enfants.
- Vous affirmez que la sanctuarisation des Espaces stratégiques agricoles bloquent le développement des communes et de la Corse. Etes-vous contre la sanctuarisation agricole ?
- Nous assumons de dire que ce document ne répond pas à l’objectif qui était recherché, c’est-à-dire de créer les conditions pour que des agriculteurs s’installent. Il n’y a pas, depuis qu’on a préempté tant d’hectares, beaucoup plus d’agriculteurs. Avant d’arriver à la préemption, il fallait, d’abord, définir quel modèle agricole, on voulait pour la Corse en fonction des ressources en eau. Ensuite, éventuellement, préempter des hectares dont la valeur agronomique était évidente. Ce n’est pas le cas aujourd’hui ! Pire encore, le PADDUC a induit l’effet inverse que celui qui était recherché dans la mesure où le but était de faire baisser les prix du foncier pour donner aux primo-accédant l’accès à la propriété. Ce n’est pas le cas aujourd’hui parce que mécaniquement, à partir du moment où des biens sont gelés, en vertu de la loi de l’offre et de la demande, le prix du bien augmente. C’est ce qu’il s’est passé !
- Que proposez-vous de faire ?
- Il faut sortir de cette spirale. La majorité territoriale, elle-même, reconnaît que ce document est difficilement exécutable. Notre priorité, si nous sommes élus, sera d’engager une procédure de révision du PADDUC tout en maintenant des équilibres. Oui, il faut protéger des espaces. Nous avons vocation à déléguer au Conservatoire du littoral 50% de terres en plus, de façon à donner des gages. Nous ne sommes pas moins environnementalistes, pas moins protecteurs que les autres ! Nous le sommes davantage. Nous souhaitons protéger des espaces remarquables et donner des terres aux agriculteurs, mais, en même temps, nous souhaitons, aussi, faire en sorte que les maires redeviennent des aménageurs du territoire et qu’ils répondent à la question essentielle : comment faire pour donner un toit aux administrés qui souhaitent, ni plus, ni moins, qu’un logement ? Ce sera notre premier acte symbolique.
- Camille de Rocca Serra, 7ème sur votre liste, voulait dé-sanctuariser la Corse. N’êtes-vous pas dans cet esprit-là ??
- C’est moi qui porte la ligne politique de la liste. Il n’est pas question, aujourd’hui, de tomber dans ce piège grossier qui consiste à faire des gens qui m’accompagnent, du 63è au 1er de la liste, des spéculateurs ! Tout cela est une caricature qui a fait son chemin dans les années 2000 ! Nous sommes en 2017. J’assume ma fibre sociale. Je veux créer les conditions pour que les foyers les plus modestes aient un toit, que les maires redeviennent des aménageurs du territoire, que l’on protège notre Louvre à nous, c’est-à-dire notre environnement. Je veux créer les conditions pour qu’à la faveur d’un modèle agricole repensé, revisité, on puisse installer réellement des agriculteurs. C’est ce subtil équilibre auquel je m’attacherais, si je suis élu président du Conseil exécutif, comme je le crois, et ce, dès les premiers jours de mes fonctions.
- Vous semblez rendre le PADDUC responsable de tout, mais l’empilement des lois Littoral, Montagne, ALUR… n’est-il pas tout aussi bloquant ?
- Oui ! Sauf que le PADDUC, c’est nous qui le faisons, qui en avons la responsabilité et qui est venu aggraver cet état de fait ! Oui, il y a des règlements nationaux qui sont contraints ! Oui, il y a des lois qui empêchent, engoncent les perspectives de développement, c’est la raison pour laquelle ce n’était pas la peine d’en rajouter ! Aujourd’hui, le préfet, quand on se retourne vers lui pour lui signifier à quel point l’ambition de développement est contrainte, il répond : « Oui, mais le PADDUC, c’est quand même vous qui l’avez voté ! ». Une raison au moins unique de revisiter le document et de redonner aux maires leur véritable mission première d’aménagement du territoire.
Propos recueillis par Nicole MARI.