Le recteur de Corse Jean-Philippe Agresti. (Photo Michel Luccioni)
- Ces derniers jours qui ont suivi l'assassinat de Dominique Bernard à Arras, vous avez multiplié les échanges auprès de la communauté éducative de Corse. Que retenez-vous de ces échanges ?
- J'ai eu deux types d'échanges. Je me suis d'abord rendu dans huit établissements depuis lundi, en Haute-Corse et en Corse du Sud. Et puis j'ai reçu aujourd'hui (mercredi) toutes les organisations syndicales, celles qui représentent les personnels de direction, les enseignants, ainsi que les représentants de parents d'élèves. Ce qui est remonté, c'est une grande émotion face à ce qui s'est passé, une grande unité face à cette émotion et un comportement d'une grande dignité. Deuxièmement, il y a eu ce besoin de parler de notre académie tout particulièrement, donc j'ai expliqué tout ce qui avait été fait depuis vendredi pour rehausser le niveau de protection urgence attentats.
- Qu'avez-vous mis en place, dans le détail ?
- Nous avons déployé 170 personnels en soutien dans les premiers jours afin d'accompagner les équipes dans les établissements pour le retour des professeurs, puis des élèves dans un contexte particulier. Nous avons travaillé avec les deux préfectures corses et les effectifs de gendarmerie afin de mettre en place des équipes statiques ou mobiles, qui veillent à la fois dans le rural, le péri-urbain et l'urbain, sur les écoles. Nous avons également réuni le corps des inspecteurs d'académie afin de travailler sur la question plus pédagogique des outils à transmettre pour parler de la situation. J'ai réuni dimanche les chefs d'établissements et directeurs d'écoles afin de leur donner les consignes relatives au rehaussement du plan Vigipirate, et notamment tous les contrôles des accès de personnes extérieures. On a mis en place un groupe de travail qui va se pencher sur la sécurisation la plus urgente, là où il y a des besoins concernant les bâtiments, par exemple une porte qui ne se fermerait pas, pour avoir une idée très précise d'une situation pouvant présenter un risque immédiat.
- Tout cela répondait à une demande du corps enseignant et des élèves ?
- Oui. Je n'ai pas entendu de volonté différente que celle de sécuriser les lieux d'exercice des professions. J'ai ressenti malgré tout une certaine sérénité dans l'académie. Il y a de l'émotion, mais pas de crainte particulière, car pas de menace particulière dans notre région. Les équipes étaient plutôt contentes que nous ayons pris en compte cette vigilance d'accompagnement, de travail autour des signaux faibles, tout en rappelant les procédures de signalement en cas de risque attentat, Mais au-delà, toutes les formes de violences qui pourraient s'exprimer dans les établissements ou aux abords.
- La sérénité à laquelle vous faites référence, c'est le sentiment général que ce qui est arrivé à Arras ne peut pas se produire en Corse ?
- Non, ce n'est pas exactement ça. Le corps enseignant et les parents ne ressentent pas de menace immédiate, il n'y a pas de panique. Mais comme rien n'est à exclure, il serait fou dans ma situation de dire que rien n'arrivera jamais. Il y a quand même cette demande et cette exigence de vigilance.
- Au quotidien en Corse, comment se passe la cohabitation entre élèves de différentes confessions religieuses, compte tenu du principe de laïcité qui est tenu de s'appliquer ?
- Aujourd'hui dans l'académie, nous avons eu très peu d'incidents de ce type. Quand elles se sont produites, ces atteintes à la laïcité étaient signalées, ce qui avait abouti à des prises de décision et, éventuellement, des sanctions.
- Elles étaient de quelles natures, ces atteinte à la laïcité ?
- Le dernier cas que nous avons eu, c'est une jeune femme qui était rentrée avec un voile au lycée de Porto-Vecchio, il y a plus d'un an. J'étais descendu à Porto-Vecchio pour accompagner les équipes et gérer cette histoire. Il y avait eu un cas de témoin de Jehovah, dans un contexte de refus de participer à des activités physiques. Il y a eu un cas d'un enfant dans une école du premier degré qui avait mimé le geste d'une prière dans la cour. Les parents avaient été convoqués, il n'y avait pas de signe de radicalisation particulier, les parents n'étaient pas du tout dans une démarche religieuse et la situation s'était réglée totalement.
- J'ai eu deux types d'échanges. Je me suis d'abord rendu dans huit établissements depuis lundi, en Haute-Corse et en Corse du Sud. Et puis j'ai reçu aujourd'hui (mercredi) toutes les organisations syndicales, celles qui représentent les personnels de direction, les enseignants, ainsi que les représentants de parents d'élèves. Ce qui est remonté, c'est une grande émotion face à ce qui s'est passé, une grande unité face à cette émotion et un comportement d'une grande dignité. Deuxièmement, il y a eu ce besoin de parler de notre académie tout particulièrement, donc j'ai expliqué tout ce qui avait été fait depuis vendredi pour rehausser le niveau de protection urgence attentats.
- Qu'avez-vous mis en place, dans le détail ?
- Nous avons déployé 170 personnels en soutien dans les premiers jours afin d'accompagner les équipes dans les établissements pour le retour des professeurs, puis des élèves dans un contexte particulier. Nous avons travaillé avec les deux préfectures corses et les effectifs de gendarmerie afin de mettre en place des équipes statiques ou mobiles, qui veillent à la fois dans le rural, le péri-urbain et l'urbain, sur les écoles. Nous avons également réuni le corps des inspecteurs d'académie afin de travailler sur la question plus pédagogique des outils à transmettre pour parler de la situation. J'ai réuni dimanche les chefs d'établissements et directeurs d'écoles afin de leur donner les consignes relatives au rehaussement du plan Vigipirate, et notamment tous les contrôles des accès de personnes extérieures. On a mis en place un groupe de travail qui va se pencher sur la sécurisation la plus urgente, là où il y a des besoins concernant les bâtiments, par exemple une porte qui ne se fermerait pas, pour avoir une idée très précise d'une situation pouvant présenter un risque immédiat.
- Tout cela répondait à une demande du corps enseignant et des élèves ?
- Oui. Je n'ai pas entendu de volonté différente que celle de sécuriser les lieux d'exercice des professions. J'ai ressenti malgré tout une certaine sérénité dans l'académie. Il y a de l'émotion, mais pas de crainte particulière, car pas de menace particulière dans notre région. Les équipes étaient plutôt contentes que nous ayons pris en compte cette vigilance d'accompagnement, de travail autour des signaux faibles, tout en rappelant les procédures de signalement en cas de risque attentat, Mais au-delà, toutes les formes de violences qui pourraient s'exprimer dans les établissements ou aux abords.
- La sérénité à laquelle vous faites référence, c'est le sentiment général que ce qui est arrivé à Arras ne peut pas se produire en Corse ?
- Non, ce n'est pas exactement ça. Le corps enseignant et les parents ne ressentent pas de menace immédiate, il n'y a pas de panique. Mais comme rien n'est à exclure, il serait fou dans ma situation de dire que rien n'arrivera jamais. Il y a quand même cette demande et cette exigence de vigilance.
- Au quotidien en Corse, comment se passe la cohabitation entre élèves de différentes confessions religieuses, compte tenu du principe de laïcité qui est tenu de s'appliquer ?
- Aujourd'hui dans l'académie, nous avons eu très peu d'incidents de ce type. Quand elles se sont produites, ces atteintes à la laïcité étaient signalées, ce qui avait abouti à des prises de décision et, éventuellement, des sanctions.
- Elles étaient de quelles natures, ces atteinte à la laïcité ?
- Le dernier cas que nous avons eu, c'est une jeune femme qui était rentrée avec un voile au lycée de Porto-Vecchio, il y a plus d'un an. J'étais descendu à Porto-Vecchio pour accompagner les équipes et gérer cette histoire. Il y avait eu un cas de témoin de Jehovah, dans un contexte de refus de participer à des activités physiques. Il y a eu un cas d'un enfant dans une école du premier degré qui avait mimé le geste d'une prière dans la cour. Les parents avaient été convoqués, il n'y avait pas de signe de radicalisation particulier, les parents n'étaient pas du tout dans une démarche religieuse et la situation s'était réglée totalement.