Les premières flèches ont été décochées par Marina Luciani. Jean-François Paoli a pris ensuite le relais. Mais ils n'ont pas fait que cela. L'un et l'autre ont dit, aussi, toute leur confiance dans le scrutin de dimanche. Dans la confiance que, forts du bilan de la municipalité sortante, leur accorderont les bastiais.
Après cette double entrée en matière, pleine de conviction, ce fut au tour de Eric Fraticelli de décocher ses flèches. Trempées dans le vitriol. Toutes des destinées à François Tatti, Jean-Louis Milani, Emmanuelle de Gentili et surtout Gilles Simeoni.
"Fallait pas me chercher"
En tout cas le "M. Loyal" de la soirée s'est départi de son rôle d'animateur pour entrer dans la peau de l'acteur qui aurait intitulé son sketch, qui a régulièrement soulevé des applaudissement de la salle,"Fallait pas me chercher."
"J'en ai marre de me faire traiter de tout sur internet par les amis de Gilles Simeoni". Dès lors, sur le ton de la dérision corrosive, il a visé à l'envi et pendant un bon moment, les principaux animateurs de la liste adverse avant de se concentrer ses lancers sur le leader de "Bastia", dénonçant notamment son nationalisme "light comme le coca" qui n'a rien à voir avec celui, le vrai, même s'il ne l'approuve pas, de Corsica LIbera qui fait "preuve de bien plus de courage politique" que "M. Simeoni."
En prenant le relais, Marie-Paule Houdemer ne s'est pas privée d'enfoncer le clou non sans rappeler tout ce que la majorité sortante avait mis à son actif. Et tous les projets qu'elle a, déjà, concocté alors qu'en face Gilles Simeoni n'a qu'un seul programme : " son ambition personnelle". "Nous, nous faisons, nous, nous avançons, nous nous construisons" a-t-elle martelé. François Tatti n'a pas davantage trouvé grâce à ses yeux lorsqu'elle a posé la question de savoir quel Bastia on laisserait à nos enfants au cours de six prochaines année : " Une ville où l'on aura montré que dans la vie on peut arriver à ses fins, satisfaire sa soit de pouvoir en trahissant les siens, en retournant sa veste , en foulant aux pieds tous ses idéaux, en envoyant valser tout ce en quoi l'on croyait, en plantant un couteau dans le dos de ses frères ? Ce n'est pas le Bastia que nous voulons ! "
"Dimanche vous aurez le choix : soit vous donnez un blanc-seing vers un boulevard à une violence politique sans précédent, élevez en exemple les vices telles les ambitions personnelles, la trahison et la jalousie, donnez à les clefs de Bastia à une majorité complètement ingouvernable pour les six prochaines années; ou bien alors mettre ce bulletin dans l'urne qui montre que, comme nous, vous avez une ligne directrice, que vous avez des opinions, que vous ne retournerez pas votre veste, que vous ne ferez pas demi-tour à la première difficulté venue. Ce bulletin est celui d'un homme qui préfère s'élever contre tous mais avec ses idées et ses idéaux auxquels nous croyons tous et qui existent encore et que vous allez porter très haut dans le ciel avec nous, des idéaux d'amour, d'égalité, de fraternité, de paix portés par la liste Jean Zuccarelli" !"
"Le candidat que nous avons désigné"
Troisième tir de barrage : celui de Juliette Dominici.
"Jean n'est pas un candidat de substitution. Jean est le candidat naturel et légitime que nous avons désigné. Avec les instances locales et nationales du PRG" a-t-elle souligné d'emblée.
"Jean s'appelle Jean Zuccarelli. Jean n'est pas un inconnu. Il a le même prénom que son grand-père : Jean Zuccarelli. Jean c'est celui que nous avons préféré. Jean c'est celui que nous avons voulu. Ce n'est pas un inconnu."
Or "des jaloux, des aigris, des ambitieux veulent ternir son image. Jean est un homme droit. Honnête. Sincère. Discret. Trop discret. C'est un peu la marque familiale."
Puis Juliette Dominici est revenue, elle aussi, sur ceux qui dénoncent aujourd'hui son activité à la municipalité et qui à l'époque se battaient, a-t-elle dit, "pour être à ses côtés pour participer aux inaugurations de parkings, de zones piétonnes, de chaussées rénovées, des arrêts-minutes etc. "A l'époque ils ne se voulaient pas seulement solidaires de l'équipe municipale mais aussi co-organisateurs, initiateurs, à l'origine de l'ensemble des projets réalisés par la ville et quelle continuera à réaliser sans eux."
"Inseme, car ce mot nous appartient aussi, inseme, tutti inseme vinceremu ! "
"Un coup politicien"
Francis Riolacci, qui a pris le relais, a commencé par rappeler que dimanche les Bastiais ont placé la liste de Jean Zuccarelli en tête du premier tour consacrant, ainsi, le bilan porté par la liste de rassemblement de gauche et des démocrates de progrès. Pour lui les Bastiais ont aussi indiqué quelles sont les forces qui devraient constituer le rassemblement majoritaire pour le second tour, comme le prouvait un sondage que l'on a caché aux Bastiais au dernier moment. " A la question une alliance Jean Zuccarelli-François Tatti : quelle serait votre préférence ? Le sondage donnait 55% de votes, preuve que le seul rassemblement naturel était celui de gauche…"
Mais Francis Rolacci l'a rappelé : ce rassemblement existait, déjà, au premier tour. Et il aurait dû conduire la gauche à la victoire. Or "un coup politicien, comme on en avait jamais vu, a été monté."
"Un coup fait, selon Francis Riolacci, en une nuit et dans le dos des Bastiais.
Mais cette alliance qui a surpris les Bastiais n'est pas le fruit du hasard. "Certains y ont, déjà, pensé" a souligné Francis Riolacci. "Il y a dans notre région certains hommes de gauche qui veulent mettre en marche la machine à perdre " a-t-il dénoncé. Et de citer Jean-Charles Orsucci, Vincent Carlotti. "Ceux-là ont comme objectif d'aller vers des rassemblements opportunistes où les valeurs de gauche seraient évacuées et où un prétendu rassemblement au nom de l'intérêt de la Corse sacrifierait les intérêts populaires et démocratiques. Et le premier test aura lieu, pour eux, à Bastia."
Pour Francis Riolacci il faudra donc "se rassembler, résister, s'indigner : c'est un grande œuvre que nous avons à accomplir pour sauver la démocratie à Bastia, pour sauver les intérêts populaires."
"Gens de gauche, démocrates de progrès, républicains, gaullistes mobilisez !"
Jean Zuccarelli quant à lui, a tenu avant toute chose à rendre hommage à Jean Leccia. Mais après une minute de silence, unanimement observée par toute l'assistance, il a tenu une fois encore à souligner "le rejet, l'indignation qui remonte des profondeurs de la ville" en faisant allusion à l'union "de la honte" que venait, une fois encore, de stigmatiser Francis Riolacci. "Sentez-vous monter cette vague qui va les submerger ? Alors gens de gauche, démocrates de progrès, républicains, gaullistes mobilisez autour de vous : oui notre détermination est grande et autour de nous nous arracherons un par un tous les suffrages" a promis le leader de la liste de rassemblement de gauche et des démocrates de progrès.
Jean Zuccarelli l'a rappelé lui aussi : " Nous ferons tout pour relever le défi lancé par Simeoni, Tatti, de Gentili, Milani, une liste et quatre trahisons".
Puis il a une fois encore rappelé que Gilles Simeoni qui devait "le submerger, l'a, à peine, effleuré, que François Tatti qui s'auto-proclamait leader de la gauche n'a pas réussi à recueillir la moitié des suffrages de sa liste et que Jean-Louis Milani a réalisé le plus faible score enregistré par la droite au plan national."
Pour lui Gilles Simeoni n'a réussi "qu'un rassemblement de gens qui sont contre Bastia. Une coalition contre nature au plus grand mépris des électeurs. Une incroyable combinaison politicienne" a-t-il dit.
Mais le PS nous a accordé son soutien. Les Verts ont retiré leur investiture à ce drôle d'attelage. Et l'UMP, devant le malaise de nombre de ses cadres, ne lui a accordé qu'un timide soutien".
Jean Zuccarelli a continué longtemps sur ce ton à l'égard de Gilles Simeoni, Jean-Louis Milani et François Tatti en reprenant les thèmes et les phrases prononcés les uns et les autres dans le cadre de la campagne.
"Ils ont bricolé leur union autour de la somme de leurs ambitions personnelles et d'un appétit de pouvoir" a répété Jean Zuccarelli qui est sûr que les Bastiais se posent les bonnes questions et apportent les bonnes réponses.
"Et au premier coup de Libecciu l'équipe Simeoni deviendrait l'équipe de France de Raymond Domenech" a t-il ironisé. Dès lors seule la victoire de sa liste porteuse "d'une démarche claire et loyale sauvera Bastia des conséquences désastreuses de la faillite annoncée de l'entreprise de démolition Simeoni-Tatti-Milani."