- Quel est l’objet de votre visite au Musée de Merusaglia ?
- Nous avons développé un projet d’ouverture de boutiques dans les sites et les musées de Corse qui soient le fruit d’un travail de création avec des artistes ou des artisans locaux pour proposer des objets qualitatifs valorisant notre artisanat et nos savoir-faire. Pour cela, nous avons lancé, avec le FabLab de l’Université de Corse, des résidences d’artistes dans chacun de nos musées. Seront mis en vente, dans ces boutiques, des objets pour enfants et des objets pour adultes. Cela répond à une volonté de la Collectivité de Corse de diffuser nos musées hors les murs par cette logique de boutique, comme il en existe dans tous les musées du monde.
- Comment fonctionnent ces résidences d’artistes ?
- Un artiste reste un mois en résidence dans chaque musée pour réinterpréter des objets des collections, les détourner et en faire des prototypes qui pourront ensuite être déclinés et fabriqués par des artisans locaux. La première résidence avait eu pour cadre, en septembre dernier, le Musée de la Corse où un jeune ébéniste tourneur sur bois, Damien Duval-Filippi, a choisi de revisiter deux objets traditionnels : « u spechju », le miroir de poche qu’utilisaient les bergers, a été modernisé, et « a zucca », la gourde en courge, est devenue une tirelire pour enfants. A Merusaglia, c’est une photographe, Léa Eouzan, qui a présenté ses réalisations.
- Les boutiques ne sont-elles pas encore mises en place ?
- Pour l’instant, malheureusement, les musées sont fermés. Néanmoins, les créateurs sont entrés en production. Nous espérons que leurs créations pourront être proposées à la vente dès cet été. En attendant l’ouverture des boutiques, ces objets seront mis en dépôt dans des lieux que nous allons spécialement aménager dans les musées pour les accueillir.
- Nous avons développé un projet d’ouverture de boutiques dans les sites et les musées de Corse qui soient le fruit d’un travail de création avec des artistes ou des artisans locaux pour proposer des objets qualitatifs valorisant notre artisanat et nos savoir-faire. Pour cela, nous avons lancé, avec le FabLab de l’Université de Corse, des résidences d’artistes dans chacun de nos musées. Seront mis en vente, dans ces boutiques, des objets pour enfants et des objets pour adultes. Cela répond à une volonté de la Collectivité de Corse de diffuser nos musées hors les murs par cette logique de boutique, comme il en existe dans tous les musées du monde.
- Comment fonctionnent ces résidences d’artistes ?
- Un artiste reste un mois en résidence dans chaque musée pour réinterpréter des objets des collections, les détourner et en faire des prototypes qui pourront ensuite être déclinés et fabriqués par des artisans locaux. La première résidence avait eu pour cadre, en septembre dernier, le Musée de la Corse où un jeune ébéniste tourneur sur bois, Damien Duval-Filippi, a choisi de revisiter deux objets traditionnels : « u spechju », le miroir de poche qu’utilisaient les bergers, a été modernisé, et « a zucca », la gourde en courge, est devenue une tirelire pour enfants. A Merusaglia, c’est une photographe, Léa Eouzan, qui a présenté ses réalisations.
- Les boutiques ne sont-elles pas encore mises en place ?
- Pour l’instant, malheureusement, les musées sont fermés. Néanmoins, les créateurs sont entrés en production. Nous espérons que leurs créations pourront être proposées à la vente dès cet été. En attendant l’ouverture des boutiques, ces objets seront mis en dépôt dans des lieux que nous allons spécialement aménager dans les musées pour les accueillir.
- Est-ce l’un des points forts de votre nouvelle stratégie muséale que vous avez présentée, il y a quelques mois, à l’assemblée de Corse ?
- Oui ! Nous avons vraiment eu la volonté de repenser l’ensemble de la politique des musées et donc le programme scientifique, cela veut dire changer la destination des musées, les moderniser, définir un objectif commun, un prix unique... Le but est de mettre en œuvre de nouveaux programmes scientifiques, de nouvelles salles d’exposition, de nouvelles scénographies, de nouveaux équipements, de nouveaux lieux... Par exemple, à Aléria, où nous avons fait l’acquisition de propriétés, notamment la maison Rossi qui va devenir un centre d’accueil et de visites virtuelles afin de proposer des dispositifs de réalité augmentée. C’est, donc, un travail de fond qui est mené, depuis déjà un moment, et qui nous permet, aujourd’hui, de porter une nouvelle politique muséale, mais aussi une nouvelle stratégie pour ancrer les musées corses dans des réseaux européens et méditerranéens et nouer ainsi des partenariats internationaux. Notre volonté est vraiment de donner un nouveau visage aux musées de la Corse.
- Merusaglia est au cœur d’A Strada Paolina. Où en est-elle ?
- Ça y est ! Elle va trouver son opérationnalité, cette année. Ma visite à Merusaglia a été l’occasion d’une réunion là-dessus. Cette Strada Paolina permettra la mise en valeur de lieux symboliques de l’époque paoline et de dérouler des itinéraires sur les territoires sur lesquels ils sont situés. Parmi ces lieux, il y a le musée de Merusaglia et les couvents… Nous avons fait l’acquisition du couvent des Capucins à Corti et nous sommes en discussion pour la mise en valeur du couvent de Piedicroce. A Strada permettra aussi une valorisation de Ponte Novu plus qu’il ne l’est aujourd’hui. Nous avons, également, la volonté de faire sortir cette Strada Paolina de la Corse et, en suivant le parcours de Pasquale Paoli, de renouer des liens avec la Toscane et au-delà. Le but est, donc, d’inscrire cette Strada Paolina en Corse et au-delà des frontières de notre île.
- Pourra-t-on marcher sur cette Strada dès cet été ?
- Oui ! On pourra marcher sur la Strada dès cet été ! Nous l’avons bien préparée. Des logiques d’itinéraire ont été travaillées pour proposer un ensemble de parcours aux visiteurs. L’identité visuelle sera présentée prochainement. Des panneaux seront posés devant chaque haut-lieu. Nous allons présenter, dans quelque temps, une visite par drone de la Strada Paolina et développer des procédés numériques, des procédés de réalité augmentée, pour la faire entrer dans ce qu’il se fait de mieux, aujourd’hui, en termes de stratégie de valorisation muséale et de sites patrimoniaux.
- Oui ! Nous avons vraiment eu la volonté de repenser l’ensemble de la politique des musées et donc le programme scientifique, cela veut dire changer la destination des musées, les moderniser, définir un objectif commun, un prix unique... Le but est de mettre en œuvre de nouveaux programmes scientifiques, de nouvelles salles d’exposition, de nouvelles scénographies, de nouveaux équipements, de nouveaux lieux... Par exemple, à Aléria, où nous avons fait l’acquisition de propriétés, notamment la maison Rossi qui va devenir un centre d’accueil et de visites virtuelles afin de proposer des dispositifs de réalité augmentée. C’est, donc, un travail de fond qui est mené, depuis déjà un moment, et qui nous permet, aujourd’hui, de porter une nouvelle politique muséale, mais aussi une nouvelle stratégie pour ancrer les musées corses dans des réseaux européens et méditerranéens et nouer ainsi des partenariats internationaux. Notre volonté est vraiment de donner un nouveau visage aux musées de la Corse.
- Merusaglia est au cœur d’A Strada Paolina. Où en est-elle ?
- Ça y est ! Elle va trouver son opérationnalité, cette année. Ma visite à Merusaglia a été l’occasion d’une réunion là-dessus. Cette Strada Paolina permettra la mise en valeur de lieux symboliques de l’époque paoline et de dérouler des itinéraires sur les territoires sur lesquels ils sont situés. Parmi ces lieux, il y a le musée de Merusaglia et les couvents… Nous avons fait l’acquisition du couvent des Capucins à Corti et nous sommes en discussion pour la mise en valeur du couvent de Piedicroce. A Strada permettra aussi une valorisation de Ponte Novu plus qu’il ne l’est aujourd’hui. Nous avons, également, la volonté de faire sortir cette Strada Paolina de la Corse et, en suivant le parcours de Pasquale Paoli, de renouer des liens avec la Toscane et au-delà. Le but est, donc, d’inscrire cette Strada Paolina en Corse et au-delà des frontières de notre île.
- Pourra-t-on marcher sur cette Strada dès cet été ?
- Oui ! On pourra marcher sur la Strada dès cet été ! Nous l’avons bien préparée. Des logiques d’itinéraire ont été travaillées pour proposer un ensemble de parcours aux visiteurs. L’identité visuelle sera présentée prochainement. Des panneaux seront posés devant chaque haut-lieu. Nous allons présenter, dans quelque temps, une visite par drone de la Strada Paolina et développer des procédés numériques, des procédés de réalité augmentée, pour la faire entrer dans ce qu’il se fait de mieux, aujourd’hui, en termes de stratégie de valorisation muséale et de sites patrimoniaux.
Josépha Giacometti, conseillère exécutive, en charge de la culture, l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche à la Collectivité de Corse (CdC).
- Au-delà des musées, c’est toute une nouvelle stratégie patrimoniale qui se concrétise ?
- Tout à fait ! C’est la concrétisation des projets qui ont mis quelques mois, voire quelques années, à émerger. Cette année, nous voyons vraiment toute notre nouvelle stratégie patrimoniale prendre forme. Nous avons été un peu retardés par le Covid, mais nous espérons vraiment montrer ce que nous voulons faire des musées de la Corse, comme plus globalement au niveau culturel où émerge un certain nombre de dispositifs que nous avons menés et qui, aujourd’hui, prennent corps sur l’ensemble de l’île.
- Avez-vous pu mesurer l’impact du Covid sur les musées et plus généralement sur la culture en Corse ?
- Aujourd’hui, cet impact est-il mesurable ? Il y a, de fait puisqu’ils sont fermés, des chutes considérables sur la fréquentation des musées. Nous n’avons, pour notre part, pas voulu, à double titre, nous contenter de les fermer. Nous avons profité de cette période pour travailler sur nos collections et entamer des procédés de restauration, notamment sur le musée de Merusaglia où il n’y avait jamais eu d’inventaire. Nous avons récupéré ce musée en 2018 et nous avons mis en œuvre un inventaire. Maintenant, nous voulons ouvrir. J’ai saisi les autorités préfectorales sur cette question de la réouverture des sites et des musées de Corse. La crise, que nous traversons depuis plus d’un an, a fermé tous les lieux de culture, et nous voulons adresser un message qui a du sens.
- C’est-à-dire ?
- On ne peut pas dire à toute une partie de la population qu’elle est non-essentielle et, dans ce non-essentiel, mettre les acteurs culturels, les lieux de culture et de patrimoine tout en ayant une stratégie de confinement et de déconfinement qui n’est plus à une incohérence près ! Je crois qu’il important de montrer une volonté d’amorcer cette réouverture, de la préparer. Nous avons rouvert les sites d’Aleria et de Cucuruzzu la semaine dernière, mais leurs musées restent toujours fermés. Les directeurs de musée ont préparé un protocole sanitaire renforcé que nous avons présenté aux autorités préfectorales et que nous sommes en capacité de mettre en œuvre dans nos établissements et sur nos sites. Nous voulons amorcer la réouverture de l’ensemble des musées de l’île et faire, à la cinémathèque de Corse, une représentation test avec des artistes pour finaliser au mieux cette réouverture des lieux de culture.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Tout à fait ! C’est la concrétisation des projets qui ont mis quelques mois, voire quelques années, à émerger. Cette année, nous voyons vraiment toute notre nouvelle stratégie patrimoniale prendre forme. Nous avons été un peu retardés par le Covid, mais nous espérons vraiment montrer ce que nous voulons faire des musées de la Corse, comme plus globalement au niveau culturel où émerge un certain nombre de dispositifs que nous avons menés et qui, aujourd’hui, prennent corps sur l’ensemble de l’île.
- Avez-vous pu mesurer l’impact du Covid sur les musées et plus généralement sur la culture en Corse ?
- Aujourd’hui, cet impact est-il mesurable ? Il y a, de fait puisqu’ils sont fermés, des chutes considérables sur la fréquentation des musées. Nous n’avons, pour notre part, pas voulu, à double titre, nous contenter de les fermer. Nous avons profité de cette période pour travailler sur nos collections et entamer des procédés de restauration, notamment sur le musée de Merusaglia où il n’y avait jamais eu d’inventaire. Nous avons récupéré ce musée en 2018 et nous avons mis en œuvre un inventaire. Maintenant, nous voulons ouvrir. J’ai saisi les autorités préfectorales sur cette question de la réouverture des sites et des musées de Corse. La crise, que nous traversons depuis plus d’un an, a fermé tous les lieux de culture, et nous voulons adresser un message qui a du sens.
- C’est-à-dire ?
- On ne peut pas dire à toute une partie de la population qu’elle est non-essentielle et, dans ce non-essentiel, mettre les acteurs culturels, les lieux de culture et de patrimoine tout en ayant une stratégie de confinement et de déconfinement qui n’est plus à une incohérence près ! Je crois qu’il important de montrer une volonté d’amorcer cette réouverture, de la préparer. Nous avons rouvert les sites d’Aleria et de Cucuruzzu la semaine dernière, mais leurs musées restent toujours fermés. Les directeurs de musée ont préparé un protocole sanitaire renforcé que nous avons présenté aux autorités préfectorales et que nous sommes en capacité de mettre en œuvre dans nos établissements et sur nos sites. Nous voulons amorcer la réouverture de l’ensemble des musées de l’île et faire, à la cinémathèque de Corse, une représentation test avec des artistes pour finaliser au mieux cette réouverture des lieux de culture.
Propos recueillis par Nicole MARI.