
La fracture entre Femu a Corsica et U Partitu di a Nazione Corsa se creuse encore un peu plus. Lundi 10 mars, François Martinetti, secrétaire national de Femu a Corsica, a évoqué dans une interview accordée à Corse Net Infos le positionnement du PNC, ancien allié de Femu, aujourd’hui engagé dans une autre voie. Interrogé sur le refus du PNC de répondre favorablement à l’appel lancé par Gilles Simeoni pour un dialogue entre les forces nationalistes, François Martinetti a répondu :"Maintenant, le PNC, qui est idéologiquement proche de nous, semble prendre un autre chemin, celui dit d’une alternative. Pour nous, les alternatives, qui recyclent les pires ennemis du nationalisme corse, qui recyclent les amis de la France la plus rétrograde au monde et la plus opposée à toute évolution institutionnelle de la Corse, les amis de la CFR et des officines, n’est pas le bon chemin. C’est celui que le PNC s’est choisi."
Une déclaration qui n’a pas tardé à faire réagir le PNC. Dans un communiqué publié ce mardi, le parti nationaliste estime que ces propos sont une remise en cause inacceptable de son engagement et une atteinte à l’intégrité de ses militants. "Comparer d’autres nationalistes corses à des tenants de la CFR, au prétexte de désaccords fondés puis exprimés, pour notre part, dans le constant respect des hommes et de leurs idées, est proprement inacceptable."
Le parti insiste sur le fait que nombre de ses militants ont combattu ces "officines" par le passé, et que les associer à ces réseaux est une attaque directe contre leur engagement. "De nombreux militants du PNC, notamment parce qu’ils ont combattu ces «officines» par le passé, vivent aujourd’hui ces propos comme une insulte à leur intégrité et à leur engagement."
Le PNC déplore une méthode qui, selon lui, écarte toute forme de débat démocratique en disqualifiant les voix dissidentes. Il affirme refuser "ces pratiques indignes, qui consistent à diffamer tout ce qui n’est pas 'aligné', à traiter la différence d’appréciation par le mépris, les rumeurs, la caricature et aujourd’hui, la diffamation."
Une demande d’excuses immédiates
Dans ce contexte, le parti exige des excuses publiques de François Martinetti, estimant que de telles déclarations ne peuvent rester sans réponse. "Nous demandons donc à M. Martinetti, par respect pour nos militants, électeurs ou soutiens, et au nom de notre histoire commune, des excuses immédiates et publiques."
S’il assume son opposition à Femu a Corsica, le PNC rappelle qu’il le fait dans un cadre démocratique et dans le respect du débat politique. Il insiste sur une vision où les divergences doivent être exprimées sans attaques personnelles. "Nous sommes en effet opposés à Femu a Corsica, à sa stratégie et à son 'projet' politique. Mais nous le sommes dans le respect des idées, même les plus éloignées, des femmes et hommes qui les expriment, conformément à notre idéal de toujours, celui d’une Corse libre et démocratique."
Le PNC attend désormais une réponse de François Martinetti. "Que M. Martinetti s’excuse donc, sans délai. Tel est aujourd’hui notre souhait."