Stéphanie Lambert-Mesguich sera en dédicace à Ajaccio le samedi 3 août chez Cultura et le 10 août à la FNAC.
Née en Auvergne il y a 49 ans et après avoir pas mal bougé à travers le pays, l’écrivaine habite désormais à Bordeaux. « J'ai vécu en Corse, à Bastelicaccia de 2007 et 2011 et mes enfants y ont passé de superbes années » souligne Stéphanie Lambert-Mesguich. « Je reviens ici tous les ans. En fait j'ai découvert l'île bien avant, lorsque j'étais adolescente puisque j'y passais mes vacances en colonie à Vico pendant les années 90. C'est pour moi un immense plaisir de pouvoir dédicacer mes livres ici ».
Comment êtes-vous venue à l’écriture ?
J’ai commencé à écrire dès l’école primaire, mais sans oser en montrer le contenu. Plus tard, les cours de philosophie de terminale ont été une révélation et m’ont donné l’envie de poursuivre l’écriture en l’orientant plutôt sur des sujets de société. Le harcèlement scolaire dont je fus victime de la primaire au collège, de manière assez virulente, a alimenté mon inspiration pour décrypter certaines dérives de notre société : poids des apparences, rejet des différences, mimétisme, etc. Mes deux livres reprennent ces sujets comme fils conducteurs.
Justement, un mot sur votre 1er ouvrage ?
« Mon premier livre « Je leur dirai que j'ai rêvé », paru au Lys Bleu Editions, aborde le sujet du harcèlement scolaire. Une partie de l'action se déroule en Corse, terre des origines de l'héroïne du récit. Ancienne victime de harcèlement scolaire, j'ai voulu après la sortie du livre poursuivre mon engagement pour lutter contre ce fléau j’ai créé, avec une amie artiste clown d’intervention sociale, un spectacle de sensibilisation destiné à plusieurs publics. « Marilou et Compagnie, Stop au harcèlement » a été joué au théâtre, mais aussi en école, en Gironde et en région parisienne. Il a à ce jour réuni plusieurs milliers de spectateurs et nous avons des sollicitations d’autres académies sur le territoire. Il est porté par l’association Inside Out.
Le second ?
« Les petits signes extérieurs du bonheur » chez Librinova est une satire sociale qui pointe du doigt notre société très axée sur les apparences et sur une certaine idée de la réussite. L’action, se déroule de nos jours, à Bordeaux, dans un quartier résidentiel. Cette apparente comédie de mœurs bascule insidieusement dans le thriller psychologique. Il traite du parcours d’une femme, Catherine, presque cinquantenaire, maman d’un jeune homme de vingt ans, mariée, sans emploi pour des raisons qui sont développées dans le livre. Un jour elle est transportée en urgence à l’hôpital dans un état critique. On comprend que cette qui avait tout pour être heureuse a été déstabilisée quand elle a cru reconnaître dans un reportage télévisé l’homme qu’elle a aimé passionnément quand elle était étudiante, décédé dans un accident d’avion au cours d’une mission humanitaire. Elle va entreprendre des recherches. La bascule est en route. Ce roman se veut porteur de messages sur notre société, les pressions qu’elle engendre et la place des femmes aujourd’hui. A travers ce récit, j’ai voulu montrer que les apparences ne constituent qu’une armure, une carapace, et que les origines du bonheur ne se trouvent pas dans la surconsommation.
Vous êtes aussi une cinéphile avertie ?
Oui et j’ai toujours rêvé d’écrire un scenario à partir de mes histoires. Je me suis certes orientée vers l’écriture classique, mais sans toutefois exclure une adaptation scénaristique par la suite.
Revenons aux valeurs que vous défendez ...
Elles s’articulent autour de deux axes majeurs : l’environnement, en remettant clairement en cause ce que je considère comme les excès de notre société de consommation, et la lutte contre le harcèlement scolaire. Concernant l’environnement, et en tant qu’associée de Team Planet, j’ai décidé de reverser 5% des ventes du roman de mon second roman à cette organisation. Sur le second point, en tant qu’ancienne victime de harcèlement scolaire, formée à l’écriture scénaristique, j’ai un projet d’adaptation de mon premier livre en court-métrage.
D’autres projets ?
Un troisième roman est à l'état de genèse : prise de notes, début d'histoire, ligne directrice s'éclaircissent peu à peu. Il sera une suite de mon second roman mais ne nécessitera pas de l'avoir lu auparavant. J'ai envie faire vivre ces personnages que j'ai créés, de les faire évoluer, parce que je m'y suis aussi un peu attachée... J'aborderai le sujet des racines, et du déracinement, des origines, du retour aux sources. Un thème que j'avais déjà travaillé dans mon premier livre - Je leur dirai que j'ai rêvé- au travers du personnage de Julie, qui vit d'intenses émotions lorsqu'elle revient sur la terre de ses origines, en Corse. Je participe aussi cette année à deux concours de nouvelles : le premier est proposé par Librinova, une plateforme d'autoédition, le second par les Editions Quart Monde. Dans ces nouvelles, qui sont des récits d'anticipation, le monde dans les années 2050, je fais revenir un personnage clé de mon roman Les petits signes extérieurs du bonheur. Et puis comme je vous l’ai dit précédemment, j’ai le projet d’une adaptation audiovisuelle de la première partie de -Je leur dirai que j'ai rêvé-, dédiée au harcèlement scolaire. J'ai écrit un scénario de court-métrage pour adapter ce récit, et le projet en cours d'étude est une adaptation en film d'animation...