La raison de cette annulation ? Une conjonction de problèmes techniques et financiers, qui ont rendu impossible la tenue de la manifestation. "Cela fait deux mois que la société de location des chapiteaux nous mène en bateau", déplore Jean-Baptiste Lucchetti. Initialement, le coût de location du chapiteau avait doublé par rapport à l'année précédente, passant de 32 700 euros pour 2 000 m² à un devis exorbitant de 65 000 euros pour seulement 1 600 m². Malgré des négociations ayant abouti à une réduction à 42 000 euros pour une structure de 80 mètres, les imprévus se sont enchaînés. "Au dernier moment, la société de location des infrastructures nous a annoncé que la longueur du chapiteau serait réduite à 70 mètres, avec l'option d'ajouter une tente annexe. Mais cela posait des problèmes de sécurité inacceptables", explique-t-il. Comme si cela ne suffisait pas, la veille de l'événement, les organisateurs ont appris que le plancher nécessaire à l'installation ne sera pas disponible. "Nous avons le sentiment que la société de location a d'autres priorités et que notre foire ne figure plus parmi elles", ajoute-t-il, amèrement.
Une édition qui aurait du être prometteuse
Outre la déception, l'annulation engendre un préjudice financier non négligeable. "Nous avons déjà versé un acompte de 20 000 euros, que nous récupérerons. Mais toutes les dépenses engagées pour les affiches, flyers et panneaux sont perdues", regrette l'organisateur. Ce coup dur est d'autant plus difficile à accepter que cette édition 2024 s'annonçait particulièrement prometteuse avec un nombre record d'exposants.
Les exposants ont été informés, et les chèques des stands n'ont pas été encaissés, limitant les dégâts financiers pour eux. Néanmoins, pour la Fiera di Portivechju, le préjudice est considérable, tant sur le plan économique que moral. "C'est plus qu'une simple déception", conclut Jean-Baptiste Lucchetti, laissant entrevoir l'ampleur du coup porté à cet événement phare de la région.
Droit de réponse de Roland Degray, gérant de la société de location des chapiteaux
Roland Degray, gérant de la société TAG, a souhaité apporter sa version des faits. "Il est vrai que l’an dernier, nous avions facturé 32 700 euros pour un chapiteau de 2000 m², mais cela incluait une remise de 29 000 euros en tant que partenaires de l’événement. Cette année, la conjoncture a changé. Le devis initial de 65 000 euros reflétait les coûts réels de l’opération. Nous avons malgré tout accordé une remise de 15 %, abaissant le montant à 59 000 euros. Lorsque M. Lucchetti a proposé 42 000 euros, nous avons répondu que cela n'était pas possible compte tenu de l'infrastructure nécessaire. N'ayant pas obtenu d’accord, nous avons pris d’autres engagements."
Roland Degray précise quel société TAG a proposé une solution de repli avec un chapiteau de 1600 m² pour 24 000 euros, tout en signalant que des problèmes d’électricité et de plancher allaient se poser. "Le 28 août nous avons bien reçu une somme de 20.000 euros d'acompte mais nous ne savons pas à quoi cela correspond. Comme nous avons reçu une partie de la somme d'arriéré de la précédente édition. Mais en aucun cas nous n'avons eu un devis retourné signé de la part des organisateurs". conclut-il.