La nouvelle station d’épuration de la commune va passer de 1000 équivalent /habitants à 4200 E/H. Enfin, tout ce qui est susceptible de générer des nuisances olfactives sera capté dans un bâtiment fermé et désodorisé. Le traitement initial est cependant classique, dégrillage en entrée de station qui retire les polluants les plus volumineux, dessablage, déshuilage, traitement de la matière organique, puis une clarification secondaire et surtout un traitement bactériologique et UV peu commun dans ce genre de station, ceci afin de préserver la qualité des eaux en rejet en aval vers la marine et la mer.
La station
Sur le site, se dresse un premier bâtiment technique abritant une salle de commande, un atelier, des sanitaires et un local électrique ; dans son prolongement mitoyen se trouve un local de prétraitement et un autre de traitement des boues. En général sur les stations de cette capacité, les traitements des boues sont des ouvrages extérieurs, ici la commune à veiller à ce que ces bâtiments soient clos afin de limiter au maximum les nuisances olfactives, mais également l’impact visuel dans un ensemble architectural bien intégré au paysage, selon le vœu de la mairie d’Aléria. On trouve aussi, bien évidemment, deux grandes cuves: le bassin d’aération dans lequel sera réalisé l’abattement des matières organiques (mise en contact la matière organique avec des bactéries pour la dégrader) et un autre appelé clarificateur ou décanteur secondaire, dans lequel seront séparées les boues et l’eau épurée récupérée en surface de l’ouvrage.
Les réseaux
Pour arriver jusqu’à cette station il y a des réseaux à la fois en gravitaire et en conduites forcées de refoulement. Les postes de refoulement des différents hameaux dirigent ainsi tous les effluents vers la station d’épuration. Ces réseaux représentent 8 km en linéaire avec 7 postes de refoulements dont deux postes principaux à la station, une arrivée depuis la marine et une autre depuis l’ancienne station. Ce sont les entreprises Dani, mandataire, Corse Travaux et SNT Petroni, co-traitants, qui ont réalisé les travaux.
La commune a voulu faire en sorte de raccorder le maximum des hameaux. Aujourd’hui il ne restera non connectés que les hameaux Ouest d’Aleria. Ces derniers sont concernés par un autre projet qui verra le jour assez rapidement, c’est ce qu’expliquent Jean Claude Franceschi et Jean Corona, représentants la commune maître d’ouvrage qui précisent: « La commune travaille également avec l’agence de l’eau sur un projet de raccordement global à la station principale. »
Le coût et les financements
Le montant de l’ensemble de ces travaux s’élève à environ 4 millions d’Euros. La station elle-même pour 1.438.602 million HT, on y ajoute les réseaux et les postes de refoulement, l’ingénierie etc…. Ils sont été financés à plus de 83,5%, soit 33% pour le PEI, 30% de l’agence de l’eau, 10 % de la CTC et 13% du conseil général. Les 13,5% à la charge de la commune seront récupérés en partie par le retour de TVA, et au final 11% seraient récupérés grâce à la taxe de raccordement votée par le conseil municipal. L’emprunt effectué par la commune sera amorti dans le temps par les taxes versées par les usagers. Un montant vraiment minimal pour Aléria qui devrait garantir un équilibre des couts de fonctionnement et permettre de ne pas augmenter les prix aux usagers.
Le fait d’avoir été éligible au PEI (programme exceptionnel d’investissements) a permis à la commune d’améliorer les investissements donc de concrétiser le projet, c’est aussi ce qui explique les retards dans la mise en route de la nouvelle station. Il a fallu en effet attendre que la commune soit éligible au PEI afin de limiter les couts au maximum et bénéficier ainsi d’aides plus substantielles. De 50% à charge de la commune on est tombé, au final, à 11 pour cent seulement.
D’autre part, précise Jean-Claude Franceschi, « la commune travaille sur un système de serres solaires de séchage des boues : les boues arrivent dans une serre alimentée par des panneaux solaires, elles sont donc débarrassées de leur eau, réduites et ensuite transformées en compost pour servir d’épandage dans des propriétés. Cela permettrait à la commune de réaliser d’importantes économies en termes de gestion de la station. En effet le transport des boues coûte relativement cher et cette solution permettrait de réduire ces couts d’au moins 80%. »
Bref une opération exemplaire pour Aléria, une bonne nouvelle aussi pour ses habitants qui attendent maintenant avec impatience 2016.
L.P