Cela implique pour le gouvernement une obligation de résultat.
C’est pour nous une grande satisfaction.
Au Premier ministre, aux ministres de l’intérieur et de la Justice nous disons : faites à présent votre travail sans faiblir en appliquant et respectant scrupuleusement les lois de la république : ceux qui donnent aujourd’hui de la Corse une image sanglante, qui en pillent ses richesses, et qui vivent en parasites sur le corps social, sont une infime minorité, ils doivent être mis au pas.
L’immense majorité des femmes et des hommes qui vivent en Corse n’aspirent qu’à travailler, à conserver leur emploi dans un monde en folie, à élever leurs enfants dans la dignité et les valeurs que nous ont transmis nos parents. L’action de l’Etat doit prendre garde à ce qu’ils puissent se sentir stigmatisés, ils attendent de lui qu’il les protège et les soutienne dans ce qui est, dans notre société de proximité, une épreuve collective. Ce serait d’ailleurs immédiatement instrumentalisé par les adversaires de la remise en ordre de notre société.
Au peuple corse, à nos compatriotes insulaires nous disons : vous êtes aujourd’hui les premières et les principales victimes des agissements criminels que l’immense majorité d’entre nous réprouve et condamne,fermement, car ils défigurent la Corse, empoisonnent la vie sociale, découragent l’investissement porteur d’emplois et de richesse, et mettent nos enfants en danger. Nous comprenons que la défiance envers l’autorité habite le corps social insulaire, et comment ne pas le comprendre, car vous avez vu, comme nous, ici même, un Préfet de la République se comporter comme les criminels qu’il était censé traquer ! Nous avons donc tous à reprendre la confiance perdue dans l’action de l’Etat, et dans sa capacité à faire que la Corse cesse d’être une zone de non droit, comme l’a qualifiée à juste titre le bâtonnier de l’ordre des avocats d’Ajaccio récemment. Cette confiance est indispensable pour rétablir une situation aussi difficile, aussi délétère, et si bien sûr elle doit se mériter, et si bien sûr c’est aux actes que nous aurons tous ensemble à en juger, les intentions affichées sont pour nous prometteuses et porteuses d’espoir et la confiance doit être au rendez vous.
Mais n’ayons garde d’oublier que si la grande majorité des corses escompte, nous le savons, une remise en ordre de notre société, une minorité la craint, car elle dérange les plans qu’elle a établis pour mettre notre Île en coupe réglée et engranger de juteux bénéfices qu’elle en attend.
Nous sommes quant à nous confiants dans la volonté du gouvernement de traduire dans les faits la politique annoncée, mais nous sommes aussi conscients de la volonté de ceux qui ont profité largement de l’impunité de la contrecarrer : chacun d’entre nous doit être pénétré de ces deux vérités.