En réalité, seuls six millions quatre cent mille personnes d’origine extra européennes vivent en France, soit à peine 10 % de la population. Depuis le début de l’année 2015, six cent trente mille migrants sont arrivés en Europe. En France, le solde migratoire des immigrés est de cent quarante mille personnes en 2013 : le nombre d’entrées progresse plus faiblement que les sorties, pendant que les départs des Français vers l’étranger augmentent. Quant au nombre d’acquisition de nationalités, il a chuté de cinquante mille en 2013. Mais au-delà de données chiffrées, il faut le dire fortement, l‘avenir de notre pays est dans la diversité et l’accueil des étrangers. Tous ceux qui se réclament d’une pensée humaniste doivent défendre le droit individuel à la mobilité. Un pays aux frontières étanches est un pays qui meurt ; une société qui ne sait plus offrir son hospitalité à l‘étranger, à l‘autre, est moribonde.
Tels nos ancêtres corses qui se trouvaient contraints de quitter l’île, ces femmes et ces hommes qui fuient leurs pays en raison des guerres ou des persécutions sont courageux et souvent pourvus de diplômes élevés : ils peuvent nous apporter leurs compétences. Ne laissons pas échapper cette exceptionnelle opportunité. C’est un apport d’intelligence dont nous avons besoin ; il ne s’agit pas que les uns prennent la place des autres ou inversement, il s’agit bien au contraire d’accueillir fraternellement ce surplus que constituent ceux et celles qui choisissent notre pays pour y reconstruire leur vie.
Pareil supplément de richesse serait particulièrement bien venu en Corse où la population vieillit et où les jeunes gens deviennent rares. On n’en finirait pas d’énumérer ces milliers de personnes plus ou moins connues, ces étrangers « qui ont fait la France », ces artistes, ces savants, ces universitaires, ces ingénieurs, ces avocats, ces entrepreneurs, ces médecins, ces écrivains, ces, philosophes, ces architectes, ces musiciens, ces sportifs qui sont venus mener une vie commune avec nos parents. Ils nous ont appris qu’on pouvait à la fois être attachés à un multiculturalisme pour ne pas se perdre et chercher à s’identifier à son hôte pour mieux se trouver soi-même. La France et plus largement l’Europe peuvent s’enorgueillir d’avoir été le creuset de multiples immigrations venant du monde entier, de tous les continents : tous ces exilés ont, par leur travail, par leur créativité, enrichi le pays et ils font partie de notre héritage culturel. Certains furent des « torches » qui éclairèrent le monde.
C‘est en refusant d’accueillir aujourd’hui ces nouveaux étrangers, qui courent tous les risques pour venir chez nous, que l’on mettrait en péril ce que certains bien pensants appellent « l’identité » française ou corse.
Tout en soutenant vigoureusement les nôtres, en luttant avec eux contre la précarité et la pauvreté, donnons l’hospitalité à ces migrants, sans renier leur origine étrangère. Ils sauront nous offrir à leur tour l’affection avec laquelle nous leur aurons ouvert nos maisons, nos métiers, nos villes, nos villages, bref « a nostra terra ».
Francine Demichel
Ce texte (La part de l’autre) est proposé à la signature de celles et de ceux qui se sentent solidaires de la volonté de perpétuer notre tradition corse d’accueil et d’hospitalité.
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Premiers Signataires du texte
Thérèse ALBERTINI
Jean-Claude ALEGRE
Jean ALESANDRI
François-Aimé ARRIGHI
Jacques-Henri BALBI
Nicole BALBI
Danièle BELLONI
Jean-Louis BLAINEAU
Jean-Pierre BONNAFOUX
Jérôme CAMILLY
Gisèle CASABIANCA
Toni CASALONGA
Estelle CERVETTI
Gabriel CULIOLI
Francine DEMICHEL
Hélène DUBREUIL
Philippe DUBREUIL
Michèle DUFRESSE-MARCELLESI
Yves FANTON
Anne FAURE
Antoine FAURE
Mathilde FEDI
Lucien FERRACCI
Francis FERRUA
Joseph FINI
Jacques-Antoine FORCIOLI
Soufyane FRIMOUSSE
Christiane GIO
Antoine GRAZIANI
Françoise GRAZIANI
Didier HOUSSIN
Armelle LANFRANCHI
Bernard LECOMTE
Marie-Jo LECOMPTE
Ghjiseppu MAESTRACCI
Jacky MARTI
François MORIN
François NATALI
Jacques ORSONI
André PACCOU
Marius PAPI
Rose-Marie PAPI
Jean-Marie PERETTI
Marie PERETTI-NDIAYE
François PERNIN
Gaston PIETRI
José PIETRI
Noël PINZUTI
Marie-Jeanne POGGI
Antoine POLETTI
Louis al-RAHI
Roland RINALDI
Alex ROSSI
Tels nos ancêtres corses qui se trouvaient contraints de quitter l’île, ces femmes et ces hommes qui fuient leurs pays en raison des guerres ou des persécutions sont courageux et souvent pourvus de diplômes élevés : ils peuvent nous apporter leurs compétences. Ne laissons pas échapper cette exceptionnelle opportunité. C’est un apport d’intelligence dont nous avons besoin ; il ne s’agit pas que les uns prennent la place des autres ou inversement, il s’agit bien au contraire d’accueillir fraternellement ce surplus que constituent ceux et celles qui choisissent notre pays pour y reconstruire leur vie.
Pareil supplément de richesse serait particulièrement bien venu en Corse où la population vieillit et où les jeunes gens deviennent rares. On n’en finirait pas d’énumérer ces milliers de personnes plus ou moins connues, ces étrangers « qui ont fait la France », ces artistes, ces savants, ces universitaires, ces ingénieurs, ces avocats, ces entrepreneurs, ces médecins, ces écrivains, ces, philosophes, ces architectes, ces musiciens, ces sportifs qui sont venus mener une vie commune avec nos parents. Ils nous ont appris qu’on pouvait à la fois être attachés à un multiculturalisme pour ne pas se perdre et chercher à s’identifier à son hôte pour mieux se trouver soi-même. La France et plus largement l’Europe peuvent s’enorgueillir d’avoir été le creuset de multiples immigrations venant du monde entier, de tous les continents : tous ces exilés ont, par leur travail, par leur créativité, enrichi le pays et ils font partie de notre héritage culturel. Certains furent des « torches » qui éclairèrent le monde.
C‘est en refusant d’accueillir aujourd’hui ces nouveaux étrangers, qui courent tous les risques pour venir chez nous, que l’on mettrait en péril ce que certains bien pensants appellent « l’identité » française ou corse.
Tout en soutenant vigoureusement les nôtres, en luttant avec eux contre la précarité et la pauvreté, donnons l’hospitalité à ces migrants, sans renier leur origine étrangère. Ils sauront nous offrir à leur tour l’affection avec laquelle nous leur aurons ouvert nos maisons, nos métiers, nos villes, nos villages, bref « a nostra terra ».
Francine Demichel
Ce texte (La part de l’autre) est proposé à la signature de celles et de ceux qui se sentent solidaires de la volonté de perpétuer notre tradition corse d’accueil et d’hospitalité.
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Premiers Signataires du texte
Thérèse ALBERTINI
Jean-Claude ALEGRE
Jean ALESANDRI
François-Aimé ARRIGHI
Jacques-Henri BALBI
Nicole BALBI
Danièle BELLONI
Jean-Louis BLAINEAU
Jean-Pierre BONNAFOUX
Jérôme CAMILLY
Gisèle CASABIANCA
Toni CASALONGA
Estelle CERVETTI
Gabriel CULIOLI
Francine DEMICHEL
Hélène DUBREUIL
Philippe DUBREUIL
Michèle DUFRESSE-MARCELLESI
Yves FANTON
Anne FAURE
Antoine FAURE
Mathilde FEDI
Lucien FERRACCI
Francis FERRUA
Joseph FINI
Jacques-Antoine FORCIOLI
Soufyane FRIMOUSSE
Christiane GIO
Antoine GRAZIANI
Françoise GRAZIANI
Didier HOUSSIN
Armelle LANFRANCHI
Bernard LECOMTE
Marie-Jo LECOMPTE
Ghjiseppu MAESTRACCI
Jacky MARTI
François MORIN
François NATALI
Jacques ORSONI
André PACCOU
Marius PAPI
Rose-Marie PAPI
Jean-Marie PERETTI
Marie PERETTI-NDIAYE
François PERNIN
Gaston PIETRI
José PIETRI
Noël PINZUTI
Marie-Jeanne POGGI
Antoine POLETTI
Louis al-RAHI
Roland RINALDI
Alex ROSSI