Pour son premier déplacement ministériel, Laurent Marcangeli avait choisi sa ville d'Ajaccio le 31 décembre dernier (Photos : Paule Santoni)
Après avoir été successivement maire d’Ajaccio, président d’intercommunalité, conseiller territorial, député, et président du groupe Horizons à l’Assemblée nationale, vous avez été nommé ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la simplification, le 23 décembre dernier. Comment abordez-vous ce nouveau challenge ? Est-ce un aboutissement dans votre carrière politique ?
D'abord, je l'aborde avec beaucoup d'humilité. La situation dans laquelle nous nous trouvons est complexe au niveau national, elle est complexe au niveau européen, elle est complexe au niveau mondial. Donc je pense qu'il faudrait se garder de tout triomphalisme. Évidemment que c'est un honneur, tout comme ça a été un honneur d'être tout ce que j'ai été précédemment, parce qu'être reconnu à un moment personnellement dans le cadre de fonctions importantes, c'est toujours un honneur. Mais en même temps c'est une lourde responsabilité. Et je pense que ce serait déplacé de l’apparenter à une consécration parce que la situation est tellement difficile aujourd'hui que je me garderais bien de toute forme de triomphalisme. J'ai un parcours qui est intrinsèquement lié à la méritocratie républicaine, je viens d'un milieu modeste, j'ai beaucoup donné dans l'action publique, dans l'action politique militante depuis mon plus jeune âge. Et être ministre est quand même quelque chose d'assez rare pour être considéré comme un honneur.
On se souvient que votre nom avait déjà été circulé lors de la constitution de gouvernement Barnier. Pourquoi avoir accepté cette fois de rejoindre François Bayrou ?
D'abord parce que ce qu'on m'a proposé correspond à ce que je pense pouvoir faire de mieux. J'ai toujours voulu être utile. Il s'avère que je pense l'avoir été dans les différentes fonctions que j'ai exercées. Tout au long de ces 15 dernières années, j'ai de par mes prises de position, de par mes actions, eu, à un moment ou à un autre, un bilan à faire valoir, des résultats à afficher. J'essaye, tout simplement, à chaque fois que je rentre dans une responsabilité, que je m'engage dans quelque chose, d'être le plus utile possible pour pouvoir produire et pour pouvoir être en capacité de faire bouger les lignes, de faire bouger les choses, de les améliorer, de les faire progresser. La proposition qui m'a été faite le 23 décembre dernier s'inscrit de mon point de vue dans cette logique, et c'est pour ça que j'ai accepté cette tâche, qui est passionnante et compliquée, mais néanmoins essentielle au quotidien des Françaises et des Français. Quand vous êtes à la tête d'un ministère qui représente 5,7 millions d'agents publics, je ne pense pas qu'on parle de quelque chose ce qui est anodin.
Après la motion de censure qui a eu raison du gouvernement Barnier en décembre dernier, selon vous, qu'est-ce qui va pouvoir permettre à ce nouveau gouvernement de tenir sur la durée et d'implémenter ces réformes de manière durable ?
D'abord, j'espère l'esprit de responsabilité. Et cela ne dépend pas que du bon vouloir du gouvernement. J'en appelle avec mes amis à un esprit de consensus, à un pacte de responsabilité pour le pays qui doit convaincre les femmes et les hommes venant d'horizons divers de travailler ensemble en vue d'assurer cette stabilité qui à mon avis est voulue par une majorité de Français. Le gouvernement, d'une certaine manière, incarne cette volonté : au sein de cette équipe, il y a des femmes et des hommes qui ne viennent pas du même parti politique, qui n'ont pas eu les mêmes engagements, qui se sont parfois combattus sur le terrain démocratique tout en se respectant. Et aujourd'hui, la situation du pays exige à mon avis que l'on s'élève au-dessus d'un certain nombre de clivages pour pouvoir assurer cette stabilité, parce que si elle n'est pas assurée, je fais partie de celles et de ceux qui pensent que ce ne sera pas une bonne nouvelle pour nos compatriotes, et surtout pour les plus fragiles d’entre nous qui sont souvent ceux qui subissent les crises de plein fouet.
D'abord, je l'aborde avec beaucoup d'humilité. La situation dans laquelle nous nous trouvons est complexe au niveau national, elle est complexe au niveau européen, elle est complexe au niveau mondial. Donc je pense qu'il faudrait se garder de tout triomphalisme. Évidemment que c'est un honneur, tout comme ça a été un honneur d'être tout ce que j'ai été précédemment, parce qu'être reconnu à un moment personnellement dans le cadre de fonctions importantes, c'est toujours un honneur. Mais en même temps c'est une lourde responsabilité. Et je pense que ce serait déplacé de l’apparenter à une consécration parce que la situation est tellement difficile aujourd'hui que je me garderais bien de toute forme de triomphalisme. J'ai un parcours qui est intrinsèquement lié à la méritocratie républicaine, je viens d'un milieu modeste, j'ai beaucoup donné dans l'action publique, dans l'action politique militante depuis mon plus jeune âge. Et être ministre est quand même quelque chose d'assez rare pour être considéré comme un honneur.
On se souvient que votre nom avait déjà été circulé lors de la constitution de gouvernement Barnier. Pourquoi avoir accepté cette fois de rejoindre François Bayrou ?
D'abord parce que ce qu'on m'a proposé correspond à ce que je pense pouvoir faire de mieux. J'ai toujours voulu être utile. Il s'avère que je pense l'avoir été dans les différentes fonctions que j'ai exercées. Tout au long de ces 15 dernières années, j'ai de par mes prises de position, de par mes actions, eu, à un moment ou à un autre, un bilan à faire valoir, des résultats à afficher. J'essaye, tout simplement, à chaque fois que je rentre dans une responsabilité, que je m'engage dans quelque chose, d'être le plus utile possible pour pouvoir produire et pour pouvoir être en capacité de faire bouger les lignes, de faire bouger les choses, de les améliorer, de les faire progresser. La proposition qui m'a été faite le 23 décembre dernier s'inscrit de mon point de vue dans cette logique, et c'est pour ça que j'ai accepté cette tâche, qui est passionnante et compliquée, mais néanmoins essentielle au quotidien des Françaises et des Français. Quand vous êtes à la tête d'un ministère qui représente 5,7 millions d'agents publics, je ne pense pas qu'on parle de quelque chose ce qui est anodin.
Après la motion de censure qui a eu raison du gouvernement Barnier en décembre dernier, selon vous, qu'est-ce qui va pouvoir permettre à ce nouveau gouvernement de tenir sur la durée et d'implémenter ces réformes de manière durable ?
D'abord, j'espère l'esprit de responsabilité. Et cela ne dépend pas que du bon vouloir du gouvernement. J'en appelle avec mes amis à un esprit de consensus, à un pacte de responsabilité pour le pays qui doit convaincre les femmes et les hommes venant d'horizons divers de travailler ensemble en vue d'assurer cette stabilité qui à mon avis est voulue par une majorité de Français. Le gouvernement, d'une certaine manière, incarne cette volonté : au sein de cette équipe, il y a des femmes et des hommes qui ne viennent pas du même parti politique, qui n'ont pas eu les mêmes engagements, qui se sont parfois combattus sur le terrain démocratique tout en se respectant. Et aujourd'hui, la situation du pays exige à mon avis que l'on s'élève au-dessus d'un certain nombre de clivages pour pouvoir assurer cette stabilité, parce que si elle n'est pas assurée, je fais partie de celles et de ceux qui pensent que ce ne sera pas une bonne nouvelle pour nos compatriotes, et surtout pour les plus fragiles d’entre nous qui sont souvent ceux qui subissent les crises de plein fouet.
Dans un contexte de tensions sociales, la fonction de ministre de la Fonction publique n’est pas de tout repos. Quelle est, selon vous, la priorité à mettre en place pour répondre aux défis actuels ?
D'abord, si j'avais fait le choix dans ma vie d'aller sur la facilité, cela se saurait. Je sais que la situation est difficile. On est à la croisée des chemins, et je pense que je peux être utile là où je suis, de par l'expérience qui est la mienne et les idées qui sont les miennes. Il y a deux points fondamentaux qui résument déjà l'état d'esprit qui est le mien. Le premier, sur le court terme, c’est le budget. Le Premier ministre a qualifié ce budget d'« Himalaya ». Ce que je peux dire c’est que c’est une épreuve compliquée, décisive, qui va fortement influer sur la vie démocratique de notre pays dans les semaines et les mois qui viennent. Et j'ai mon rôle à jouer là-dedans. J'ai eu l'occasion de discuter avec des organisations syndicales représentatives de la Fonction publique durant toute la semaine dernière. Et il y a des sujets qui sont immédiats, sur le statut de l'agent public, sur sa rémunération, sur les jours de carence. Des arbitrages sont en attente, puisque j'ai transmis au Premier ministre et aux deux ministres, en charge de l'Économie, des Finances et des Comptes publics, un certain nombre d'idées. Ensuite, il y a des sujets sur le moyen et long terme. Le premier, c'est celui de la simplification de notre Action publique. Cette simplification, ce n'est pas un mot jeté en l'air, c'est la volonté de faciliter la vie de nos compatriotes, et de nos agents publics, parce que la plupart du temps, ils sont également en proie à des complexités administratives et bureaucratiques qui parfois les empêchent de faire leur travail dans les meilleures conditions et de consacrer l'essentiel de leur temps à l'Action publique et au règlement des problèmes que rencontrent nos concitoyens. Et un autre sujet encore plus longtermiste, c'est réfléchir à quelle sera la Fonction publique, l'Action publique de demain ? Comment est-ce qu'on va réfléchir à sa modernisation nécessaire, à son rapport aux nouvelles technologies, notamment l'intelligence artificielle, qui est un sujet qui fait peur. Quel est l'avenir du métier d'agent public, son attractivité ? Aujourd'hui, on voit très bien que nos jeunes, lorsqu'ils sortent d'un cycle d'études, n’ont pas comme premier réflexe de se diriger vers un métier de la Fonction publique parce qu’ils considèrent que ce n'est pas forcément la meilleure des choses pour leur avenir. Il faut donner de la confiance dans tout ça. Voilà les gros sujets qui m'occupent.
Vous avez annoncé vouloir changer de méthode et affirmé que vous ne seriez pas comme vos prédécesseurs et que vous ne feriez pas de promesses. Qu'est-ce que vous envisagez ?
D'abord, j'ai toujours eu à cœur de ne pas être dans les effets d'annonce parce que je pense qu'il y a beaucoup de déception autour de la vie politique au moment où nous parlons, et qu'une partie de cette désespérance est due au fait qu'il y a des engagements qui ne sont pas tenus et qu'il y a parfois une efficacité qui n'est pas au rendez-vous. Tout cela, je l'ai mesuré notamment lorsque j'étais élu local. C'est très important de l'avoir été dans la fonction qui est la mienne. C'est peut-être aussi une des différences que j'ai avec beaucoup de personnes qui ont eu des responsabilités au cours des dernières années. J'ai un parcours d'élu local qui est assez complet, qui est assez construit, au département, à la ville, à l'agglomération, mais également à la région. Je connais les enjeux et surtout, je connais les sujets. Je ne suis pas déconnecté, j'ai toujours eu cet enracinement en moi et je pense que c'est aussi une des raisons pour lesquelles on a fait appel à moi dans le cadre de ce gouvernement. Et je crois que c'est très important aujourd'hui d'avoir cet ADN politique qui m'a amené à avoir ce rapport au concret, au réel. Moi je veux être sur deux jambes. Il y a une jambe qui doit être une jambe du quotidien, de l'immédiateté, où il y a les réponses qui sont à apporter maintenant parce qu'elles sont attendues parfois depuis longtemps, notamment par nos agents publics. Et puis ensuite je veux être aussi dans la prospective parce que la politique c'est aussi prévoir, c'est aussi avoir une vision de temps long. Je ne suis pas en rupture avec qui que ce soit, je ne suis pas quelqu'un qui vient de l'opposition et qui rentre dans un gouvernement après une alternance politique, il y a une forme de continuité qui va s'instaurer. Mais j'arrive, en revanche, avec ma personnalité, avec mon parcours et avec mes sensibilités qui peuvent être aussi nuancées par rapport à celles et ceux qui m'ont précédé. Je viens ici avec beaucoup d'humilité et je vais essayer de faire de mon mieux, tout simplement.
D'abord, si j'avais fait le choix dans ma vie d'aller sur la facilité, cela se saurait. Je sais que la situation est difficile. On est à la croisée des chemins, et je pense que je peux être utile là où je suis, de par l'expérience qui est la mienne et les idées qui sont les miennes. Il y a deux points fondamentaux qui résument déjà l'état d'esprit qui est le mien. Le premier, sur le court terme, c’est le budget. Le Premier ministre a qualifié ce budget d'« Himalaya ». Ce que je peux dire c’est que c’est une épreuve compliquée, décisive, qui va fortement influer sur la vie démocratique de notre pays dans les semaines et les mois qui viennent. Et j'ai mon rôle à jouer là-dedans. J'ai eu l'occasion de discuter avec des organisations syndicales représentatives de la Fonction publique durant toute la semaine dernière. Et il y a des sujets qui sont immédiats, sur le statut de l'agent public, sur sa rémunération, sur les jours de carence. Des arbitrages sont en attente, puisque j'ai transmis au Premier ministre et aux deux ministres, en charge de l'Économie, des Finances et des Comptes publics, un certain nombre d'idées. Ensuite, il y a des sujets sur le moyen et long terme. Le premier, c'est celui de la simplification de notre Action publique. Cette simplification, ce n'est pas un mot jeté en l'air, c'est la volonté de faciliter la vie de nos compatriotes, et de nos agents publics, parce que la plupart du temps, ils sont également en proie à des complexités administratives et bureaucratiques qui parfois les empêchent de faire leur travail dans les meilleures conditions et de consacrer l'essentiel de leur temps à l'Action publique et au règlement des problèmes que rencontrent nos concitoyens. Et un autre sujet encore plus longtermiste, c'est réfléchir à quelle sera la Fonction publique, l'Action publique de demain ? Comment est-ce qu'on va réfléchir à sa modernisation nécessaire, à son rapport aux nouvelles technologies, notamment l'intelligence artificielle, qui est un sujet qui fait peur. Quel est l'avenir du métier d'agent public, son attractivité ? Aujourd'hui, on voit très bien que nos jeunes, lorsqu'ils sortent d'un cycle d'études, n’ont pas comme premier réflexe de se diriger vers un métier de la Fonction publique parce qu’ils considèrent que ce n'est pas forcément la meilleure des choses pour leur avenir. Il faut donner de la confiance dans tout ça. Voilà les gros sujets qui m'occupent.
Vous avez annoncé vouloir changer de méthode et affirmé que vous ne seriez pas comme vos prédécesseurs et que vous ne feriez pas de promesses. Qu'est-ce que vous envisagez ?
D'abord, j'ai toujours eu à cœur de ne pas être dans les effets d'annonce parce que je pense qu'il y a beaucoup de déception autour de la vie politique au moment où nous parlons, et qu'une partie de cette désespérance est due au fait qu'il y a des engagements qui ne sont pas tenus et qu'il y a parfois une efficacité qui n'est pas au rendez-vous. Tout cela, je l'ai mesuré notamment lorsque j'étais élu local. C'est très important de l'avoir été dans la fonction qui est la mienne. C'est peut-être aussi une des différences que j'ai avec beaucoup de personnes qui ont eu des responsabilités au cours des dernières années. J'ai un parcours d'élu local qui est assez complet, qui est assez construit, au département, à la ville, à l'agglomération, mais également à la région. Je connais les enjeux et surtout, je connais les sujets. Je ne suis pas déconnecté, j'ai toujours eu cet enracinement en moi et je pense que c'est aussi une des raisons pour lesquelles on a fait appel à moi dans le cadre de ce gouvernement. Et je crois que c'est très important aujourd'hui d'avoir cet ADN politique qui m'a amené à avoir ce rapport au concret, au réel. Moi je veux être sur deux jambes. Il y a une jambe qui doit être une jambe du quotidien, de l'immédiateté, où il y a les réponses qui sont à apporter maintenant parce qu'elles sont attendues parfois depuis longtemps, notamment par nos agents publics. Et puis ensuite je veux être aussi dans la prospective parce que la politique c'est aussi prévoir, c'est aussi avoir une vision de temps long. Je ne suis pas en rupture avec qui que ce soit, je ne suis pas quelqu'un qui vient de l'opposition et qui rentre dans un gouvernement après une alternance politique, il y a une forme de continuité qui va s'instaurer. Mais j'arrive, en revanche, avec ma personnalité, avec mon parcours et avec mes sensibilités qui peuvent être aussi nuancées par rapport à celles et ceux qui m'ont précédé. Je viens ici avec beaucoup d'humilité et je vais essayer de faire de mon mieux, tout simplement.
En tant que ministre, vous aurez aussi un rôle à jouer pour la Corse. Comment vous comptez agir spécifiquement pour répondre aux besoins et aux attentes de l'île ?
Je serai présent, tout simplement comme je l'ai toujours été. Lorsque j'ai décidé de repartir sur un mandat national en 2022, certains de mes concitoyens me disaient « tu vas nous laisser tomber ». Je pense avoir démontré entre 2022 et 2024 qu'il n'en était rien. Au contraire, j'ai agi au quotidien sur des sujets bien précis, des sujets même parfois personnels, où j'ai été amené à intervenir par rapport à des fonctionnaires, à des citoyens qui rencontraient des difficultés, et de ce point de vue-là, j'ai continué de débloquer des situations qui apparaissaient un peu figées. Et puis ensuite, il y a d'autres sujets beaucoup plus importants, beaucoup plus structurants, sur les transports, sur la place de la Corse dans la Constitution, sur lesquels j'ai continué et je continuerai d'avoir un avis. J’aurais évidemment une action différente, parce j'agis au sein d'une équipe gouvernementale. Donc je serai aux côtés de mes collègues qui sont en charge des sujets liés à la Corse. Mais, encore une fois, je demeure un élu local. Je suis conseiller municipal d'Ajaccio et conseiller à communauté d'agglomération du pays ajaccien. J'ai bien l'intention de continuer de suivre les dossiers que j'ai initiés lorsque je dirigeais ces deux institutions en tant qu'élu, au plus près du maire d'Ajaccio président de la Capa. Et je reste particulièrement attaché au fait de passer du temps chez nous. J'y étais durant le week-end, et dès que je peux rentrer à Ajaccio pour rencontrer nos concitoyens, je le ferai, fidèlement à ce que j'ai toujours défendu, c'est-à-dire une certaine idée de la place que la Corse doit avoir au sein de la République, avec toute son identité et toute sa spécificité. Je suis favorable au fait qu'on prenne en compte la Corse selon ce qu'elle est, à savoir une île de Méditerranée qui a sa démographie, qui a son histoire, qui a sa géographie et qui, je pense, peut se frayer un chemin tout en étant partie intégrante de cette république française à laquelle je suis attaché.
Justement, vous avez été l'un des artisans du processus de Beauvau, mais on sait que dans le même temps certains membres du gouvernement comme Manuel Valls ou Bruno Retailleau, ont plus d’une fois fait part de leur hostilité à un statut d’autonomie pour la Corse. Comment faire face à ces divergences d'opinions ?
Le chef du gouvernement, François Bayrou, est pour le coup plutôt favorable à ce qui a été annoncé, notamment par Gérald Darmanin, dans le cadre du processus de Beauvau. Quand on participe à un gouvernement, il y a des nuances, des différences d'approche. Je vous disais en début d'interview que j'ai rejoint un gouvernement qui vise à rassembler les meilleures volontés par-delà un certain nombre de clivages. Il y a peut-être des choses qui seront décidées, qui ne seront pas totalement proches de mes sensibilités. Et ce sera à moi de déterminer si c'est de nature à provoquer éventuellement un départ. Cela fait partie des règles du jeu politique. Et puis parfois il y a des choses avec lesquelles on n'est pas d'accord, mais vis-à-vis desquelles on fait des concessions et on accepte tout simplement de se ranger vers une option qui n'était pas totalement la sienne parce que l'intérêt général le commande. Ce que je peux dire c'est que ce que j'ai défendu depuis 2022 concernant la Corse, je continuerai de le défendre, parce que pour moi, ces options sont les meilleures pour l'avenir de la Corse. Il y a un processus qui est en cours, ce n'est pas moi qui en ai la charge, mais de là où je suis, j'essaierai d'aider celui, celle ou ceux qui seront en charge, de le mener à bien.
Après Paul Giacobbi et Émile Zuccarelli, vous êtes le troisième élu corse à occuper le poste de ministre de la Fonction publique. Doit-on y voir une sorte de tradition ou de destin pour les élus politiques corses ?
Ce n'est pas faire injure à qui que ce soit de dire que la Corse a quand même une attache particulière avec la Fonction publique. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. L'État est un employeur important, les collectivités et l'hôpital sont des employeurs importants en Corse. Et puis, tout au long de l'histoire, il y a de nombreux Corses qui ont choisi de servir la Fonction publique, de servir l'État d'une manière ou d'une autre. Donc, oui, j'y vois une signification, un clin d'œil historique. Depuis 1997, aucun élu de la Corse n'avait été appelé au gouvernement, et c’est aussi, je pense, pas seulement pour moi, l'une des raisons qui fait que ma participation au gouvernement est importante. La Corse a besoin également d'avoir des femmes et des hommes au niveau politique le plus élevé, présents dans les postes de responsabilité. Et si j'ai décidé en 2022 de quitter la mairie et l'agglomération pour redevenir parlementaire, c'était aussi pour qu'on soit entendus au plus haut niveau. Aujourd’hui je suis au gouvernement, je ne sais pas le temps que ça durera, mais ce qui est sûr c'est que je n'abdiquerai pas de mon identité, de ce que je suis au plus profond de moi-même, de ce que j'ai toujours été, à savoir un Corse, choisi par les Corses, pour siéger à l'Assemblée nationale, et choisi aujourd'hui par le Premier ministre pour l'accompagner au sein du gouvernement.
Je serai présent, tout simplement comme je l'ai toujours été. Lorsque j'ai décidé de repartir sur un mandat national en 2022, certains de mes concitoyens me disaient « tu vas nous laisser tomber ». Je pense avoir démontré entre 2022 et 2024 qu'il n'en était rien. Au contraire, j'ai agi au quotidien sur des sujets bien précis, des sujets même parfois personnels, où j'ai été amené à intervenir par rapport à des fonctionnaires, à des citoyens qui rencontraient des difficultés, et de ce point de vue-là, j'ai continué de débloquer des situations qui apparaissaient un peu figées. Et puis ensuite, il y a d'autres sujets beaucoup plus importants, beaucoup plus structurants, sur les transports, sur la place de la Corse dans la Constitution, sur lesquels j'ai continué et je continuerai d'avoir un avis. J’aurais évidemment une action différente, parce j'agis au sein d'une équipe gouvernementale. Donc je serai aux côtés de mes collègues qui sont en charge des sujets liés à la Corse. Mais, encore une fois, je demeure un élu local. Je suis conseiller municipal d'Ajaccio et conseiller à communauté d'agglomération du pays ajaccien. J'ai bien l'intention de continuer de suivre les dossiers que j'ai initiés lorsque je dirigeais ces deux institutions en tant qu'élu, au plus près du maire d'Ajaccio président de la Capa. Et je reste particulièrement attaché au fait de passer du temps chez nous. J'y étais durant le week-end, et dès que je peux rentrer à Ajaccio pour rencontrer nos concitoyens, je le ferai, fidèlement à ce que j'ai toujours défendu, c'est-à-dire une certaine idée de la place que la Corse doit avoir au sein de la République, avec toute son identité et toute sa spécificité. Je suis favorable au fait qu'on prenne en compte la Corse selon ce qu'elle est, à savoir une île de Méditerranée qui a sa démographie, qui a son histoire, qui a sa géographie et qui, je pense, peut se frayer un chemin tout en étant partie intégrante de cette république française à laquelle je suis attaché.
Justement, vous avez été l'un des artisans du processus de Beauvau, mais on sait que dans le même temps certains membres du gouvernement comme Manuel Valls ou Bruno Retailleau, ont plus d’une fois fait part de leur hostilité à un statut d’autonomie pour la Corse. Comment faire face à ces divergences d'opinions ?
Le chef du gouvernement, François Bayrou, est pour le coup plutôt favorable à ce qui a été annoncé, notamment par Gérald Darmanin, dans le cadre du processus de Beauvau. Quand on participe à un gouvernement, il y a des nuances, des différences d'approche. Je vous disais en début d'interview que j'ai rejoint un gouvernement qui vise à rassembler les meilleures volontés par-delà un certain nombre de clivages. Il y a peut-être des choses qui seront décidées, qui ne seront pas totalement proches de mes sensibilités. Et ce sera à moi de déterminer si c'est de nature à provoquer éventuellement un départ. Cela fait partie des règles du jeu politique. Et puis parfois il y a des choses avec lesquelles on n'est pas d'accord, mais vis-à-vis desquelles on fait des concessions et on accepte tout simplement de se ranger vers une option qui n'était pas totalement la sienne parce que l'intérêt général le commande. Ce que je peux dire c'est que ce que j'ai défendu depuis 2022 concernant la Corse, je continuerai de le défendre, parce que pour moi, ces options sont les meilleures pour l'avenir de la Corse. Il y a un processus qui est en cours, ce n'est pas moi qui en ai la charge, mais de là où je suis, j'essaierai d'aider celui, celle ou ceux qui seront en charge, de le mener à bien.
Après Paul Giacobbi et Émile Zuccarelli, vous êtes le troisième élu corse à occuper le poste de ministre de la Fonction publique. Doit-on y voir une sorte de tradition ou de destin pour les élus politiques corses ?
Ce n'est pas faire injure à qui que ce soit de dire que la Corse a quand même une attache particulière avec la Fonction publique. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. L'État est un employeur important, les collectivités et l'hôpital sont des employeurs importants en Corse. Et puis, tout au long de l'histoire, il y a de nombreux Corses qui ont choisi de servir la Fonction publique, de servir l'État d'une manière ou d'une autre. Donc, oui, j'y vois une signification, un clin d'œil historique. Depuis 1997, aucun élu de la Corse n'avait été appelé au gouvernement, et c’est aussi, je pense, pas seulement pour moi, l'une des raisons qui fait que ma participation au gouvernement est importante. La Corse a besoin également d'avoir des femmes et des hommes au niveau politique le plus élevé, présents dans les postes de responsabilité. Et si j'ai décidé en 2022 de quitter la mairie et l'agglomération pour redevenir parlementaire, c'était aussi pour qu'on soit entendus au plus haut niveau. Aujourd’hui je suis au gouvernement, je ne sais pas le temps que ça durera, mais ce qui est sûr c'est que je n'abdiquerai pas de mon identité, de ce que je suis au plus profond de moi-même, de ce que j'ai toujours été, à savoir un Corse, choisi par les Corses, pour siéger à l'Assemblée nationale, et choisi aujourd'hui par le Premier ministre pour l'accompagner au sein du gouvernement.