Dés lors :
• Est-il possible de considérer que la victoire des nationalistes lors du dernier scrutin puisse à elle seule valoir validation d’une inscription de la Corse dans la Constitution ?
• Est-il possible que cette réforme constitutionnelle, et la loi organique qui définira ensuite les contours de l’autonomie de “plein droit et de plein exercice“ revendiquée, puisse une nouvelle fois s’affranchir de la nécessité démocratique de consulter les Corses par référendum ?
Un électeur sur deux a refusé de voter dans ce scrutin dit “historique“ dont l’objet n’était pas d’engager la Corse dans une nouvelle réforme institutionnelle mais d’installer les élus de la collectivité unique.
Ce message qui interpelle ne peut être interprété autrement que comme l’expression d’une crise politique profonde qui plonge ses racines dans une situation sociale marquée par les inégalités, la précarité et la pauvreté.
Si les nationalistes ont gagné la confiance de 28 % du corps électoral et obtenu incontestablement la légitimité d’une majorité absolue pour gérer la nouvelle institution de la Corse il n’en demeure pas moins que les 72 % restants n’ont pas fait ce choix.
Dans ces conditions l’actuelle majorité régionale ne peut valablement faire valoir comme argument que les électeurs lui ont donné la légitimité pour aller au-delà et engager la Corse dans un processus pouvant remettre en cause les principes républicains de la solidarité nationale.
Le président de la République invité à s’exprimer par la majorité régionale et les parlementaires nationalistes devra, s’il le fait, tenir compte de cette réalité et s’inspirer de ses vœux afin que 2018 soit effectivement “l’année de la Nation“. En ce sens il lui appartient d’affirmer que les Corses seront consultés au préalable par référendum sur le contenu de la réforme envisagée s’agissant de l’inscription de la Corse dans la Constitution et de la loi organique.