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Législatives. Jean-Michel Marchal (RN) : "je défends un statut décentralisé pour la Corse qui prenne en compte ses spécificités"


Rose Casado le Mardi 25 Juin 2024 à 09:09

Jean-Michel Marchal, établi en Corse depuis 5 ans, est le candidat du Rassemblement national dans la première circonscription de Haute-Corse pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Opposé à l'autonomie de l'île, cet ancien ingénieur dans l'industrie de l'énergie, qui a exercé des fonctions d'adjoint à la maire de secteur des 13e et 14e arrondissements de Marseille, fait du pouvoir d'achat, de la sécurité et de la santé le cœur de son programme.



Jean-Michel Marchal, est candidat pour le Rassemblement national dans la première circonscription de Haute-Corse, pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024.
Jean-Michel Marchal, est candidat pour le Rassemblement national dans la première circonscription de Haute-Corse, pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024.
- Quelles sont les principales raisons qui vous ont poussé à vous présenter pour la première fois aux élections législatives ?
Ce qui m'a motivé, c'est mon amour et mon intérêt pour la Corse. En cinq ans, j'ai beaucoup appris sur cette île et je me sens ici chez moi. J'ai véritablement envie de m'investir pour la Corse. Au-delà des élections législatives, en tant que membre du Rassemblement national, je défends ses valeurs.


- Vous êtes candidat Rassemblement National dans une circonscription où quatre autres candidatures d'extrême droite sont également présentes. Comment comptez-vous différencier votre campagne et attirer les électeurs dans ce contexte ?
D'abord, je réfute le terme "extrême droite" concernant le Rassemblement national. Nous portons des idées démocratiques. Ensuite, pour nous différencier des autres candidats, nous mettons en avant un programme à l'échelon national, et pas uniquement en Corse.

- Comment comptez-vous représenter les préoccupations des électeurs corses de votre circonscription, en tenant compte que vous n'êtes en Corse que depuis cinq ans ?
J'ai appris à connaître la Corse. Je connais les problématiques du territoire, ayant vécu des expériences similaires dans le Sud-est de la France. Sur le plan économique, la Corse est l'une des régions les plus pauvres de France métropolitaine. Nos principales actions ont déjà été évoquées par Jordan Bardella. Je proposerai des lois pour améliorer la situation insulaire.

- Quels sont, selon vous, les défis majeurs auxquels la France et la Corse sont confrontées aujourd'hui, et quelles sont vos propositions pour y faire face ?
- L'urgence sociale, l'inflation, et les retraites sont des points cruciaux. Les Français n'ont jamais connu une telle hausse des prix, et c'est d'autant plus vrai en Corse. Les profiteurs de crises et de guerres se sont enrichis. Dès mon élection, nous ferons voter les lois nécessaires pour y remédier.

- Quels sont les principaux axes de votre campagne ?
- Si je suis élu, je m'engage à voter en faveur d'une taxation des superprofits et à réduire la TVA sur les produits de première nécessité. Je souhaite également faire passer la TVA sur l'électricité de 20 % à 5,5 %. Je propose de rétablir l'âge de la retraite à 62 ans, avec une réduction à 60 ans pour les carrières longues et pénibles.
Concernant la sécurité, nous sommes confrontés quotidiennement à des problèmes flagrants, preuve d'un laxisme judiciaire persistant. Nous devons rétablir l'ordre face à la menace islamiste et à l'insécurité croissante. La présence de la drogue en Corse est également alarmante, et je m'engage à en réduire l'impact en adoptant une politique de tolérance zéro.
Le droit au logement est une autre priorité. Avec cinq millions de demandeurs d'emploi, onze millions de personnes vivant dans la pauvreté et quatre millions de mal-logés en France, nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde. À l'Assemblée nationale, je défendrai la priorité des aides sociales pour les Français et l'accès aux prestations de solidarité pour les étrangers conditionné à cinq années de travail. Il est inadmissible que les personnes arrivant illégalement en France bénéficient d'une prise en charge totale de leur santé.



- On parle beaucoup dans cette campagne d’insécurité et d’immigration. Quelle est la situation en Corse selon vous ? Quels retours avez-vous du terrain ? La Corse est-elle touchée par les mêmes problèmes que le continent ? Comment y remédier ?
La Corse est touchée par les mêmes problématiques, à une moindre intensité. Il est vital de prendre des mesures avant que la situation ne s'aggrave. Nous devons éviter que la gangrène s'étende à la Corse et préserver la beauté de cette île.

- Voyez-vous une relation de cause à effet entre insécurité et immigration ?
Oui, tout à fait. J'ai beaucoup voyagé en France et je pense qu'il y a une relation de cause à effet entre immigration et délinquance. L'actualité en est une preuve claire.

- Si vous êtes élu, quels seront les dossiers les plus urgents que vous souhaitez traiter pour la Corse ?
- Si je suis élu, nous mettrons en place un statut décentralisé pour prendre en compte les spécificités de l'île. La vie étant plus chère en Corse, il existe une véritable anomalie que nous devons corriger. Les questions de fiscalité et de santé sont également cruciales. Il est essentiel de prévoir une défiscalisation de cinq ans pour les nouveaux médecins qui s'installent dans les zones rurales. Je tiens aussi à proposer l'instauration d'un statut de protection de la langue et de la culture corse, accompagné d'un financement dédié. Pour cela, il est primordial d'élire un maximum de députés du Rassemblement national. C'est cette force qui nous permettra de faire adopter nos lois et de sauver la Corse.

- Quelles sont les actions prioritaires que vous comptez mener pour améliorer la vie quotidienne des Corses ?
Le pouvoir d'achat est une priorité, avec la réduction des coûts de l'électricité, du carburant, et des charges. La santé est également cruciale, avec un manque de ressources humaines obligeant de nombreux Corses à se faire soigner sur le continent. Il est urgent de combler ce déficit.

- Alors qu’une majorité de Corses sont favorables à l’autonomie de l’île, vous mentionnez votre opposition. Pourquoi ?
Le sujet est beaucoup abordé, sans savoir comment il va aboutir. J'ai peur que ce soit une façon d'ouvrir la boîte de Pandore. Le processus de Beauvau peut mettre en danger les garanties collectives nationales de notre système de santé et d'éducation. Nous sommes opposés à une autonomie comme elle est également présentée en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie. C'est une véritable source d'inégalité. Nous sommes plutôt favorables à un statut décentralisé, qui prendrait en compte les problématiques propres à la Corse. Nous avons peur que l'autonomie amène le sujet de l'indépendance. La Corse a besoin de la solidarité nationale.

- En tant que candidat du Rassemblement National, quelles seront vos priorités législatives si vous êtes élu, tant au niveau national qu'en ce qui concerne les spécificités de la Corse ?
L'urgence sociale est primordiale : baisser la TVA sur l'énergie, revenir à un régime de retraite à 62 ans, et traiter les problèmes de sécurité. Localement, nous sommes pour une refonte territoriale et la régulation des monopoles du transport et de la grande distribution.

- Quelles solutions spécifiques proposez-vous pour améliorer l’accès au logement des insulaires ?
- Beaucoup de Corses sont contraints de vendre à des personnes du continent. Nous voulons permettre aux Corses de rester chez eux en les aidant dans le domaine de la taxation, notamment par des avantages sur les droits de succession. Il faut privilégier les Corses pour qu'ils puissent vivre sur leur île avec un statut de résident et des exonérations de certains droits.

- Comment votre programme répond-il aux enjeux environnementaux et climatiques de l’île ?
Il est nécessaire de construire des barrages, avec des financements européens, pour faire face au manque d'eau qui se profile.

- Quelles sont vos propositions pour améliorer l'accès aux soins de santé en Corse, notamment en ce qui concerne la création d’un CHU sur l’île ?
À l'échelle nationale, nous proposons un plan de santé de 2 milliards d'euros sur cinq ans pour moderniser et construire de nouvelles structures, arrêter de supprimer des lits, revaloriser les salaires et lutter contre les déserts médicaux. L'hôpital de Bastia doit être rénové en priorité. Pour la création d'un CHU, nous devons d'abord rénover les structures existantes.