Les exploitations viticoles corses représentent la majorité des exploitations certifiées en Corse. Crédits Photo : Chambre d'Agriculture de Haute-Corse
« C’est le label qui manquait entre le bio et l’agriculture conventionnelle ». Entre deux moments de course entre les oliviers, Yann Bruneau tente de vulgariser ce qu’est le label HVE. Le responsable de culture oléicole au Domaine de Campu dans le Nebbiu, a aidé son propriétaire, Mathieu Cesari, à obtenir la certification pour l’exploitation. Grâce à l’accompagnement de la chambre d’agriculture de Haute-Corse, le Domaine de Campu est certifié HVE par la Commission nationale de certification environnementale (CNCE) depuis 2020. « Une reconnaissance et une excellente base de travail pour des pratiques agricoles plus respectueuses sans pour autant interdire, par exemple, l’usage de matières chimiques en cas d’extrême urgence », explique Yann Bruneau en pleine récolte.
La Haute Valeur Environnementale correspond au troisième niveau, le plus élevé, de la certification environnementale des exploitations agricoles. Cette certification d’exploitation est une démarche volontaire et s’appuie sur des obligations de résultats mesurées par des indicateurs de performances environnementales. Elle est accessible à toutes les filières et est construite autour de quatre thématiques environnementales :
- La préservation de la biodiversité sur site (insectes, arbres, haies, bandes enherbées, fleurs)
- La stratégie phytosanitaire comprenant la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires comme le glyphosate
- La gestion de la fertilisation grâce à des études de sols plus récurrentes et l’adaptation du volume d’engrais versé sur les exploitations
- La gestion de la ressource en eau et de l’irrigation
Complémentaire avec le Bio
Attention à ne pas le confondre avec les labels bio qui s’attardent sur le produit agricole. La HVE, grâce à ses quatre thématiques, contrôle l’ensemble des pratiques agricoles sur la totalité de l’exploitation tout en laissant une certaine liberté de manœuvre. Contrairement au bio, aucune molécule phytosanitaire n’est interdite mais plutôt réduite par exemple. « C’est un complément au bio », explique Philippe Rideau, œnologue au sein du domaine Orenga de Gaffory à Patrimonio. Ici, l’exploitation possède les deux labels. « Cela coulait de source et collait parfaitement avec nos pratiques traditionnelles alors on s’est dit : pourquoi pas ? ».
À la clef, pas d’aides agricoles mirobolantes mais un crédit d’impôts annuel de 2 500 euros. « C’est plus pour montrer que nous avons des pratiques toujours plus respectueuses de l’environnement », témoigne Philippe Rideau. De quoi rassurer une clientèle de plus en plus demandeuse de ce genre de positionnement.
À la clef, pas d’aides agricoles mirobolantes mais un crédit d’impôts annuel de 2 500 euros. « C’est plus pour montrer que nous avons des pratiques toujours plus respectueuses de l’environnement », témoigne Philippe Rideau. De quoi rassurer une clientèle de plus en plus demandeuse de ce genre de positionnement.
Un succès tardif
La HVE a été créée en 2011 par le ministère de l’agriculture mais n’avait pas eu un franc succès. « Nous notons une véritable explosion des certifications depuis 2020 », s’enthousiasme Nadia El Mouktafi. La conseillère en agroécologie et gestion de l’eau à la chambre d’agriculture de Haute-Corse accompagne les exploitations agricoles dans leur démarche pour obtenir la certification HVE. Si la chambre d’agriculture de Corse n’est pas le seul organisme insulaire capable d’accompagner les entreprises agricoles sur le label HVE, elle a été précurseur.
« La première à l’avoir reçu en Corse est le Domaine Vico à Ponte Leccia en 2015. Nous l’avions accompagné à l’époque mais cela n’avait pas pris de suite avec les autres exploitants, nous avions d’abord dû faire de la sensibilisation », se souvient Nadia El Mouktafi. Entre 2015 et 2019, la tendance est dans le creux de la vague. Puis, en 2020 c’est l’accélération. « Nous étions à une seule exploitation en 2015 et aujourd’hui en avons plus d’une centaine en comptant les nouveaux certifiés et ceux à avoir maintenu la certification », précise Nadia El Mouktafi. Selon le ministère de l’agriculture, la Corse compterait 112 exploitations certifiées HVE dont la majorité, 109, en Haute-Corse.
Après obtention, l’exploitation est certifiée pendant 3 ans avec des contrôles effectués tous les 18 mois par un organisme certificateur agréé par le ministère chargé de l’agriculture.
« La première à l’avoir reçu en Corse est le Domaine Vico à Ponte Leccia en 2015. Nous l’avions accompagné à l’époque mais cela n’avait pas pris de suite avec les autres exploitants, nous avions d’abord dû faire de la sensibilisation », se souvient Nadia El Mouktafi. Entre 2015 et 2019, la tendance est dans le creux de la vague. Puis, en 2020 c’est l’accélération. « Nous étions à une seule exploitation en 2015 et aujourd’hui en avons plus d’une centaine en comptant les nouveaux certifiés et ceux à avoir maintenu la certification », précise Nadia El Mouktafi. Selon le ministère de l’agriculture, la Corse compterait 112 exploitations certifiées HVE dont la majorité, 109, en Haute-Corse.
Après obtention, l’exploitation est certifiée pendant 3 ans avec des contrôles effectués tous les 18 mois par un organisme certificateur agréé par le ministère chargé de l’agriculture.
La viticulture en tête de course
Si le label HVE est ouvert à toutes les filières, la viticulture fait la course en tête. « La majorité des exploitations accompagnées sont viticoles », témoigne Nadia El Mouktafi. Comme à l’échelle nationale où 14 721 des 19 216 exploitations certifiées sont issues de la filière viticole, la Corse ne fait pas office d’exception. Cependant, d’autres filières commencent à s’y intéresser. « Les agrumes depuis 2019 et nous essayons de sensibiliser les autres filières », précise Nadia El Mouktafi. Le maraîchage était l’objet de la réunion matinale entre la conseillère HVE et sa collègue conseillère auprès des exploitations maraîchères. « Pour l’instant, aucune n’est certifiée mais notre ambition est d’en accompagner le plus possible vers la réussite de la certification », espère Nadia El Mouktafi.