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« Les armes ont encore parlé » : vive émotion en Corse après le drame de Ponte-Leccia


VL le Dimanche 16 Février 2025 à 11:57

Au lendemain de la mort d’une jeune femme de 19 ans, tuée par balle alors qu’elle circulait au volant d’un véhicule à Ponte-Leccia, les réactions d’indignation affluent. Acteurs politiques, associatifs et citoyens expriment leur colère face à une violence jugée insupportable.



Crédit photo AFP
Crédit photo AFP

La Corse est en deuil. Samedi 15 février, une jeune femme de 19 ans a été tuée par balle à Ponte-Leccia, alors qu’elle circulait seule au volant d’un véhicule. Selon les premiers éléments de l’enquête, la victime pourrait ne pas avoir été la cible visée, comme l’a indiqué le procureur de la République de Bastia.

Cette mort brutale a suscité une vive émotion et une indignation immédiate. Les réseaux sociaux se sont rapidement emplis des messages de condoléances et de réactions indignées, dénonçant « des faits insoutenables » et réclamant des réponses.

Le curé de Corte, l'abbé Christophe Boccheciampe a réagi avec des mots simples mais lourds de sens. « Ce soir, les armes ont encore parlé », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. Son message, partagé à de nombreuses reprises, a rapidement suscité 134 commentaires, entre colère, tristesse et incompréhension.



 



Indignation et appels à la réflexion collective
Parmi les nombreuses réactions, la Ligue des Droits de l’Homme a publié un communiqué interrogeant les racines de cette violence.  « Pourquoi ? Cela doit cesser, comment faire ? Notre société est-elle à ce point de souffrance pour que la vie d’une femme, d’un homme puisse n’être rien ? » L’association souligne l’importance de comprendre et prévenir les mécanismes qui mènent à de tels actes : « Nous ne pouvons renoncer à comprendre ce qui dans notre société permet ces passages à l’acte. Comprendre ici et maintenant pour prévenir et ne pas abandonner notre jeunesse face à cette banalisation de la violence dont elle est souvent la première victime. »

« Refusons les dérives mafieuses »
Face à ce drame, le président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a tenu à exprimer sa compassion et son soutien aux proches de la victime, mais aussi à lancer un appel collectif. « Face à cette tragédie sans nom, le moment est au deuil et à la compassion. Viendra ensuite, dès les jours à venir, la nécessité d’exprimer collectivement notre refus des dérives mafieuses, qui menacent d’engloutir les vies et les espoirs de notre peuple et de nos enfants », a-t-il déclaré.

L’ancien député nationaliste Jean-Félix Acquaviva a également réagi avec gravité. Pour lui, « après le drame d'Aiacciu de fin d'année et ceux du début 2025 un seuil de trop a été franchi vers l’horreur ». Il appelle chacun à assumer ses responsabilités, en Corse comme du côté de « l’État régalien ».


L’État condamne et rappelle sa détermination

Les représentants de l’État ont également réagi. Le préfet de Corse, Jérôme Filippini, et le préfet de Haute-Corse, Michel Prosic, ont exprimé leur ferme condamnation. « La Corse est endeuillée à la suite d’un nouvel homicide. Cette violence impardonnable a coûté la vie à une jeune étudiante de l’université de Corte. »

Ils ont rappelé que cet homicide est le troisième depuis le début de l’année 2025, dans « un contexte de violences entretenu par des groupes liés à la criminalité organisée ». « Les services de l’État restent pleinement mobilisés pour lutter contre la criminalité organisée », ont-ils assuré.



L’USC Corte, profondément touché par ce drame, a annoncé l’annulation du match prévu dimanche. « Nous partageons la douleur de la famille et des proches », a indiqué le club.