Un virus qui tue en 24h
Depuis quelque temps, il y a un réel “risque de contamination chez les animaux domestiques”, et en particulier les chiens de chasse, qui sont en contact direct avec les sangliers. “La contamination se fait principalement par le biais de contact avec des denrées potentiellement contaminées, ou bien une proximité avec un porc ou un sanglier qui aurait développé ce virus”, précise Aymeric Benard. Même si les contaminations “restent rares”, elles sont “particulièrement dangereuses”. “Le signe le plus marquant, c’est de l’automutilation et des démangeaisons démentielles, principalement au niveau de la face, et d’un côté. Le virus se loge au niveau cérébral, et évolue très rapidement, entraînant, de façon quasi systématique, la mort de l’animal en 24h.” Le vétérinaire rappelle que “le virus ne se transmet pas à l’homme”, et qu’il est peu probable qu’il se transmette d’un chien à un autre chien, “en raison de la vitesse de son évolution”.
Pour le moment, aucun traitement n’est disponible pour les animaux touchés par cette maladie. “Il y a simplement un vaccin, destiné initialement aux porcs, mais qui reste risqué car il n’est pas adapté aux autres animaux”, indique Aymeric Benard. “Il y a une possibilité de mort post-vaccinale, même si chez certains chiens, il peut permettre de les protéger.” Pour éviter une contamination, il est recommandé “de ne pas donner de carcasses, d’os ou de déchets de porcs non cuits, la cuisson, quant à elle, permettant de détruire le virus”.
Peu de chiffres sont connus quant au nombre d’animaux contaminés. Aymeric Benard estime “qu’au moins une dizaine de cas sont recensés chaque année en Corse”. “Malgré tout, il y a des périodes où l’on observe plus de cas que d’autres. Par exemple, il y a plus de cas qui ont été observés à la fin de l’année 2024 qu’en 2023. Mais ce phénomène n’est pas nouveau. Il y a 15 ans, des cas avaient déjà été recensés dans une zone où il n’y avait pas d’élevage de porcs.” Il précise que “les propriétaires dont les animaux auraient été contaminés par la maladie d'Aujeszky ont l’obligation de le signaler à la Direction départementale des services vétérinaires”.