Corse Net Infos - Pure player corse

Manifestations contre l’extrême droite : une centaine de personnes mobilisées à Ajaccio


Cécile Orsoni le Samedi 15 Juin 2024 à 13:27

Les manifestations contre l'extrême-droite se multiplient ce samedi 15 juin, en France. À Bastia ou encore Ajaccio une personnes de personnes se sont rassemblées devant la préfecture pour alerter sur la potentielle accession au pouvoir, lors des prochaines élections législatives, du Rassemblement national.



A Ajaccio
A Ajaccio
Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron et après le score de plus de 40% du rassemblement national enregistré à l’échelle locale, la CGT, la CFDT, l’UNSA et la FSU ont organisé une manifestation devant la préfecture d’Ajaccio ce vendredi 14 juin pour dire non à l'extreme-droite. Une centaine de personnes a répondu à l’appel à Ajaccio parmi lesquelles Patrice Bossard, secrétaire générale de la CGT de Corse-du-Sud, dénonce un programme basé de l'extreme droite  « sur le rejet de l’autre, à l’inverse des valeurs que nous portons. » Il souligne également que si le RN passe, « le statut d’autonomie est menacé, alors même que cela pourrait permettre une avancée sociale sur notre territoire. » Jean-Fréderic Pellegrin, secrétaire régional de la CFDT, et Frederic Marchiani, secrétaire adjoint de l’UNSA Corse, abondent dans ce sens : « Cela bloque le processus de Beauvau qui est en cours. »

Pascale Ortoli, secrétaire départementale de la FSU, fait part quant à elle de ses inquiétudes : « Si le RN arrive au pouvoir, cela menacera nos droits, ceux des femmes notamment, avec la remise en cause de l’IVG. La FSU soutient le Front populaire. » assume-t-elle.

Alors que le Front populaire vient d’investir deux candidats en Corse-du-Sud, Jean-Marc Ciabrini, premier secrétaire du PS en Corse, prend la parole : « Nous sommes révoltés contre ces mouvements d’extrême droite, y compris contre les républicains qui ont fait un pas de côté. Il est nécessaire qu’il y ait un sursaut. Nous ne subirons pas la domination des fachos. Il y a déjà eu une phase de l’Histoire qui a montré combien l’extrême droite pouvait être nocive. » L’élu appelle à voter pour les candidats du nouveau Front populaire : « Les dissidences sont des alliés des mouvements fascistes, elles n’ont pas lieu d’être lorsqu’il y a le feu devant la porte, nous devons être tous ensemble pour tenter de l’éteindre. »
 Marc-Antoine Leroy, membre du PCF, et candidat de gauche aux législatives dans la première circonscription de Corse du sud au côté de son suppléant, Thomas Santoni, d’Inseme a Manca explique « Notre présence dans ce rassemblement s’inscrit en cohérence avec la création de ce Front populaire. Il faut dire aux gens que le RN est une fraude de la question sociale. Ils disent qu’ils vont augmenter les salaires tout en baissant les cotisations sociales. Il existe une alternative entre le gouvernement d’Emmanuel Macron qui a déçu et trahi les Français et l’extrême droite. Nous avons réussi à l’échelle nationale et en Corse-du-Sud a créer ce Front populaire et nous souhaitons aller au bout de cette démarche. Ce qui nous sépare et moins fort que ce qui nous rassemble. » explique-t-il.

Thomas Santoni, d’Inseme a Manca, ajoute : « Le RN a été fondé par des vichystes et des SS. Se mobiliser est d’une importance capitale. Il y a une colère sincère, les électeurs ont peut-être vu dans le RN une porte de sortie, mais c’est une imposture sociale qui a voté contre l’augmentation du SMIC. Ils reviennent sur leur décision d’abroger la réforme des retraites. »

Du côté des électeurs, les divergences ne semblent pas si évidentes à surmonter. Tony, qui se définit comme nationaliste et soutien de la CFDT, regrette cette alliance des partis de gauche à l'échelle nationale : « J’aimerais que Laurent Berger soit Premier Ministre. Mais je ne soutiens pas Raphaël Glucksmann, car il s’est allié a une bande d’antisémites et des hommes violents comme Adrien Quatennens. » Elsa Renaud, présidente de la section corse de la Ligue de droits de l’Homme, ne donne, de son côté, aucune de consigne de vote. Elle appelle cependant les Corses à « participer aux élections et à voter pour les candidats qui s’exprimeront contre le racisme et les discriminations avec des propositions concrètes pour faire reculer la pauvreté et faire vivre la démocratie et la fraternité. Nos principes fondamentaux sont mis a mal. » previent-elle, alors que les syndicats continuent d'agiter leurs drapeaux en l'air.