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Manifestations contre l'interdiction du corse à l'Assemblée : le Cardinal Bustillo prône le dialogue face aux tensions


VL le Lundi 2 Décembre 2024 à 19:44

La manifestation organisée ce lundi 2 décembre à Ajaccio par des lycéens, pour dénoncer la censure de la langue corse dans les débats de l'Assemblée, a dégénéré en affrontements. Alors que la tension reste vive, et que d'autres rassemblements sont prévus ce soir et demain, le cardinal François Bustillo a pris la parole pour appeler à la paix et au dialogue.



Photo Paule Santoni
Photo Paule Santoni
Le mouvement en faveur de la langue corse continue de se renforcer ce lundi, au lendemain d’une manifestation de soutien à Corte, où près de 400 personnes s’étaient réunies. À Ajaccio, la mobilisation a pris une tournure mouvementée. Environ 150 jeunes manifestants ont défilé dans le calme jusqu’à leur passage devant la préfecture, où la situation s’est envenimée. Des feux de poubelles ont été allumés sur le cours Napoléon, et des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre. Les lycéens ont lancé des projectiles, parfois chargés d’acide chlorhydrique, tandis que la police a riposté à coups de gaz lacrymogène. Ces violences ont poussé plusieurs commerces de l’hypercentre à fermer leurs portes par précaution. Le marché de Noël a également suspendu ses activités pour la journée.

​Le cardinal exhorte les jeunes au dialogue
A moins s de deux semaine de la visite du Pape en Corse, le cardinal de Corse a publié un message en langue corse sur les réseaux sociaux. S’adressant directement aux jeunes, il a fermement condamné les violences tout en les invitant à privilégier la voie du dialogue : « Les familles et les enfants ont peur. Les tensions grandissent, et la violence n’apporte aucune solution. » a-t-il déclaré. Soulignant l’urgence de ramener le calme, il a ajouté : « Le problème doit être résolu par la discussion. Préparons la paix et vivons en paix, per piacè. » Mrg François Bustillo a également rappelé la visite imminente du pape en Corse, un événement qu’il souhaitait placer sous le signe de la sérénité et de la paix.

Mesures renforcées par la préfecture

En réponse aux violences, le préfet de Corse, Jérôme Filippini, a appelé à la responsabilité de chacun. Il a invité « l’ensemble des acteurs de l’île à exercer un rôle d’apaisement et de modération ».
Pour prévenir une aggravation des troubles, plusieurs mesures immédiates ont été prises par la préfecture. Le transport de produits inflammables ou corrosifs dans des récipients a été interdit sur le territoire de la Communauté d’agglomération du pays ajaccien (CAPA). De même, la détention et le transport d’objets pouvant être utilisés comme armes ou projectiles dangereux, y compris des engins pyrotechniques, sont désormais interdits dans la commune d’Ajaccio. "Les forces de l’ordre restent pleinement mobilisées pour garantir la sécurité des habitants et éviter tout débordement supplémentaire." a-t-il ajouté.

Le procureur de la République, Nicolas Septe, a également appelé à la responsabilité parentale, soulignant que des mineurs restent sous l’autorité éducative de leurs parents. Il a rappelé que « les éventuels débordements et dégradations commis en marge des manifestations pourraient entraîner des interpellations, des gardes à vue et des poursuites pénales ». Selon ses précisions, un mineur de 17 ans était en garde à vue dans l’après-midi, tandis que deux autres individus avaient été placés à la disposition des officiers de police judiciaire.


Pour l’instant, les responsables politiques de l’île, en particulier les élus nationalistes, n’ont pas commenté ces événements.