La Corse, il la connaît bien. C’est en tous les cas ce que Nicolas Sarkozy a martelé tout au long de cette journée marathon pendant laquelle l’ancien président a réitéré son attachement à l’île et à ses habitants. Préférant évoquer les grands axes de son programme pour la Corse plutôt que ses concurrents à la primaire de droite, il n’a pas hésité à s’attribuer l’initiative des grandes décisions en faveur de la région prises depuis son élection de 2007. Accompagné par ses soutiens locaux, la présidente de la fédération des Républicains de Haute-Corse Stéphanie Grimaldi et le député-maire de Biguglia, Sauveur Gandolfi-Scheit, Nicolas Sarkozy a rencontré des entrepreneurs avec qui il a évoqué ses positions sur la fiscalité, réaffirmant sa volonté d’imposer « une fiscalité dérogatoire » pour la Corse notamment en termes de crédit d'impôts pour la compétitivité et l’emploi et d’allègement des charges « La Corse a des spécificités qui imposent un statut fiscal et social qui correspond à ses réalités ».
Pour Dominique Sialelli, fondateur de la Brasserie Pietra, présent autour de la table ronde, l’ex chef-d’État connait bien ses sujets et bénéficie d’une excellente connaissance de la région et de son économie « En tant que chefs d’entreprises, nous attendons des décisions globales au niveau national en termes d’allègement de charges, de fiscalité et de simplifications administratives. Il faut libérer les énergies ! La Corse a besoin de mesures plus spécifiques qui tiennent compte des handicaps de l’insularité et son idée de créer un statut particulier qui englobe un certain nombre de mesures en faveur des entreprises me parait intéressante ». Réfutant une quelconque affiliation politique, le chef d'entreprise reconnait au candidat de droite une vision précise de la vie économique locale face à un exécutif en place qui « additionne » les mesures sans pour autant parvenir à dynamiser l’économie corse.
Nicolas Sarkozy a ensuite brièvement abordé le sujet du PEI et celui de la zone franche qu'il juge « d’un autre temps », fulminant contre la difficulté de se rendre encore aujourd’hui d’Ajaccio jusqu’à Bastia « Tout ce qui se fait dans l’incohérence est préjudiciable pour la Corse ». Après les entrepreneurs, c’est auprès de ses électeurs que Nicolas Sarkozy s’est rendu pour une séance de dédicace à la maire de Biguglia où une interminable file d’attente s’impatientait. La popularité du président des Républicains semble intacte auprès de ses sympathisants qui n’ont pas manqué de lui envoyer quelques mots d’encouragement entre deux signatures.
Une journée qui s'est ponctuée par un meeting à l'Espace Culturel Charles-Rocchi à Biguglia. L'occasion pour son maire, Sauveur Gandolfi-Scheit, de réaffirmer son soutien sans faille à son candidat "Aucun Président de la République n'a autant fait pour la Corse que toi ". Devant un parterre de sympathisants venus lui témoigner de leur soutien, Nicolas Sarkozy a abordé des sujets chers à la Corse : la langue corse "On peut aimer la République et parler corse. Le corse doit rester une langue sociale et vivante, j'envisage la création d'un statut de langue protégée ", les Arrêtés Miot " Je veux aller au bout de la discussion ", la collectivité unique "Les spécificités territoriales de la Corse, entre montagnes et villes du littoral, méritent d'être équitablement représentées ", l'amnistie "Je veux remettre à l'ordre du jour le rapprochement des détenus ", le statut d'autonomie " Je veux un statut fiscal et social spécifique et que l'on inscrive cette spécificité corse dans la Constitution. La Corse regorge de richesses et de traditions qu'il faut garder".