Une crainte pour les emplois
Selon le STC, ces blocages interviennent après "l'annonce inacceptable" d'Alexandre Patrou, secrétaire général aux Affaires corses (Sgac), qui a émis des doutes jeudi sur la création de deux syndicats mixtes ouverts (SMO) portuaire et aéroportuaire d'ici la fin de l'année. Ces syndicats devaient accorder des concessions à la CCI insulaire afin qu'elle puisse continuer de gérer à partir du 1er janvier 2025 les ports et aéroports de l'île.
Déclarant que ce montage présentait "un risque juridique important", le fonctionnaire a indiqué à la tribune de l'assemblée générale extraordinaire de la CCI que ce dispositif de syndicats mixtes ne pouvait "pas contourner l'appel d'offres" prévu pour tout marché public.
Dans la foulée, les ports et aéroports de l’île sont fermés. Pour l’heure, seuls les avions transportant des personnes médicalisées sont encore autorisé à atterrir sur l’île, pour tous les autres, c’est blocage complet.
La CFE-CGC, la CGT et la STC ont déposé un préavis de grève illimité qui a pris effet à 14h cet après-midi. « Nous sommes une réponse égale à celle faite par le préfet, qui lui-même prend des ordres de l’Etat, précise Philippe, un représentant de la STC. Pour l’instant, aucun bateau ne peut rentrer et accoster dans le port de Bastia ». Les autres syndicats déplorent également la situation où « une solution avait été trouvée pour entériner un processus qui permettait de pérenniser la gestion des ports et des aéroports à travers les CCI. Tous les astres étaient alignés pour que tout se passe bien et d’un seul coup, au moment où cela doit se faire, l’Etat rétropédale, indique Joseph Paoli, le représentant CFE-CGC. De plus, ces solutions-là ont déjà été mises en place dans d’autres départements et régions, pourquoi devrions-nous avoir un traitement particulier ? » s’interroge le représentant syndical.
Les grévistes sont déterminés à ne rien lâcher, quitte à faire durer le mouvement dans le temps. « Il en va de l’existence même de nos emplois et de l’institution, précise Olivier Sigurani, le représentant de la CGT. C’est un rapport de force, et c’est celui qui ira jusqu’au bout qui l’emportera. Entre temps, on bloque tout car aujourd’hui, ce sont 1000 emplois dans toute la Corse et tous les emplois indirects qui sont menacés par les marchés ouverts à l’international. Nous sommes là pour défendre une société qui est la nôtre et pour défendre nos emplois ».