Paul-Joseph Caïtucoli, Président du SMAC, conseiller territorial Femu a Corsica et maire d'Arghjusta è Muricciu.
- Quelle est la problématique de l’abattage bovin en Corse ?
- Depuis plusieurs années, nous constatons une baisse de l’abattage, notamment bovin, dans tous les abattoirs en France, ce qui met plusieurs abattoirs dans des difficultés économiques. La baisse est plus prononcée en Corse au niveau des bovins avec beaucoup moins de volumes et de poids. Il y a, donc, la nécessité de réfléchir collectivement à la façon de relancer la production. Le rôle du SMAC est de promouvoir l’abattage en Corse et de le gérer. Dans cette perspective-là, comme je siège au nom du SMAC à l’INTERBEV, l’interprofession du bétail et de la viande au niveau national, j’ai entrepris la démarche d’attirer l’ensemble des maillons de la filière bétail et viande pour essayer de réfléchir collectivement aux moyens de relancer cette production. Même si ce n’est pas la mission principale du SMAC, on est quand même impacté au premier plan. S’il n’y a pas d’abattoir, il n’y a pas d’élevage et pas de débouchés. Mais s’il n’y a plus d’élevage, s’il n’y a plus de poids, cela met les abattoirs en difficulté. C’est pour cela que nous avons décidé d’impulser une dynamique territoriale de structuration de l’interprofession en partenariat avec INTERBEV PACA-Corse afin de tenter d’infléchir cette tendance.
- Quelles sont les causes de cette baisse de l’abattage bovin ?
- Les causes, notamment sur les bovins, ne sont pas évidentes à déterminer. Il y a certainement un transfert de l’élevage du bovin vers le porcin. Il y a ensuite une baisse du nombre d’éleveurs bovins qui ont arrêté l’élevage et n’ont éventuellement pas trouvé de repreneur. Je pense qu’il y a aussi une tendance à la baisse de la consommation de viande. Nous avons au SMAC la volonté de promouvoir tout le dispositif et de mettre l’éclairage sur ce secteur qui est quand même primordial au niveau de la chaîne alimentaire et de l’autonomie alimentaire. On parle beaucoup d’autonomie alimentaire mais, sans production locale, on va vers la dépendance alimentaire. Il faut réagir. C’est ce que nous faisons à notre petit niveau.
- Quel est le niveau de la baisse ?
- La baisse par rapport à l’année dernière, atteint près de 10% en Corse. Le volume de l’abattage s’établissait en 2022 à 3173 tonnes, toutes espèces confondues, il est tombé à 2982,9 tonnes en 2023. La baisse portait déjà essentiellement sur les bovins qui ne représentaient plus que 42% du tonnage des abattoirs corses en 2023 contre 48% en 2022. On note une augmentation de l’abattage porcin et ovin-caprin. Pour ces derniers, il y a l’obligation de passer par un abattoir pour obtenir les primes. Nous n’avons pas les chiffres de la consommation de viande au niveau local, on peut seulement dire qu’il y a une augmentation de l’abattage de cabris et d’agneaux. C’est pourquoi nous convions les professionnels à nous rejoindre tout au long de la foire di u Turismu Campagnolu à Filitosa sur le stand commun SMAC - INTERBEV afin de pouvoir échanger de façon informelle sur cette problématique de dégradation continue de l’abattage bovin. Au-delà de cet aspect, nous ferons avec INTERBEV une promotion sur les produits en partenariat avec la Chambre des métiers, l’association des bouchers, avec des diététiciennes, notamment des dégustations de recettes à base de veau corse, ce qui devrait permettre aussi de relancer un peu la consommation.
- Comment allez-vous organiser cette réflexion ?
- Lors de la foire, une première rencontre va permettre à l’ensemble des maillons de l’interprofession de venir pendant deux jours discuter de façon informelle et ensuite de constituer ce prolongement avec l’INTERBEV PACA-Corse qui sera coordonnée par le SMAC et qui sera une sorte d’interprofession. C’est un premier élément. Le deuxième élément, c’est le bilan de l’activité du SMAC depuis 2021 que je présenterai dans la deuxième quinzaine d’août, en exposant les projets en perspective. On active tout cela aussi parce que le Schéma régional de l’abattage a été voté en décembre dernier. On doit maintenant mettre en place un COPIL, un comité de pilotage, avec les services de l’État et de la Collectivité de Corse qui aura pour mission d’évaluer et de choisir les investissements à réaliser pour les 20 ans à venir sur les infrastructures.
- Quels investissements prévoyez-vous ?
- On a déjà commencé la restructuration de certains abattoirs, notamment l’abattoir de Porto-Vecchio qui va être refait à neuf. On aura la première esquisse de ce nouvel abattoir en septembre. Ensuite, se pose le questionnement sur les autres structures, les autres outils. Ce travail d’interprofession permettra d’avoir un lien permanent avec l’ensemble des opérateurs, les bouchers, la grande distribution, les restaurateurs et autres. L'idée est de voir comment on peut apporter un peu plus de services, engager une réflexion sur d’autres produits. Par exemple, parmi les ressortissants du département du LOT, qui sont les invités d’honneur de la foire, il y aura un chef et un éleveur qui valorise la brebis de réforme. Si on arrive à valoriser la brebis de réforme, c’est-à-dire les vieilles brebis, cela ouvrirait la perspective de l’abattage de brebis, ce qui ferait du volume en plus pour les abattoirs.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Depuis plusieurs années, nous constatons une baisse de l’abattage, notamment bovin, dans tous les abattoirs en France, ce qui met plusieurs abattoirs dans des difficultés économiques. La baisse est plus prononcée en Corse au niveau des bovins avec beaucoup moins de volumes et de poids. Il y a, donc, la nécessité de réfléchir collectivement à la façon de relancer la production. Le rôle du SMAC est de promouvoir l’abattage en Corse et de le gérer. Dans cette perspective-là, comme je siège au nom du SMAC à l’INTERBEV, l’interprofession du bétail et de la viande au niveau national, j’ai entrepris la démarche d’attirer l’ensemble des maillons de la filière bétail et viande pour essayer de réfléchir collectivement aux moyens de relancer cette production. Même si ce n’est pas la mission principale du SMAC, on est quand même impacté au premier plan. S’il n’y a pas d’abattoir, il n’y a pas d’élevage et pas de débouchés. Mais s’il n’y a plus d’élevage, s’il n’y a plus de poids, cela met les abattoirs en difficulté. C’est pour cela que nous avons décidé d’impulser une dynamique territoriale de structuration de l’interprofession en partenariat avec INTERBEV PACA-Corse afin de tenter d’infléchir cette tendance.
- Quelles sont les causes de cette baisse de l’abattage bovin ?
- Les causes, notamment sur les bovins, ne sont pas évidentes à déterminer. Il y a certainement un transfert de l’élevage du bovin vers le porcin. Il y a ensuite une baisse du nombre d’éleveurs bovins qui ont arrêté l’élevage et n’ont éventuellement pas trouvé de repreneur. Je pense qu’il y a aussi une tendance à la baisse de la consommation de viande. Nous avons au SMAC la volonté de promouvoir tout le dispositif et de mettre l’éclairage sur ce secteur qui est quand même primordial au niveau de la chaîne alimentaire et de l’autonomie alimentaire. On parle beaucoup d’autonomie alimentaire mais, sans production locale, on va vers la dépendance alimentaire. Il faut réagir. C’est ce que nous faisons à notre petit niveau.
- Quel est le niveau de la baisse ?
- La baisse par rapport à l’année dernière, atteint près de 10% en Corse. Le volume de l’abattage s’établissait en 2022 à 3173 tonnes, toutes espèces confondues, il est tombé à 2982,9 tonnes en 2023. La baisse portait déjà essentiellement sur les bovins qui ne représentaient plus que 42% du tonnage des abattoirs corses en 2023 contre 48% en 2022. On note une augmentation de l’abattage porcin et ovin-caprin. Pour ces derniers, il y a l’obligation de passer par un abattoir pour obtenir les primes. Nous n’avons pas les chiffres de la consommation de viande au niveau local, on peut seulement dire qu’il y a une augmentation de l’abattage de cabris et d’agneaux. C’est pourquoi nous convions les professionnels à nous rejoindre tout au long de la foire di u Turismu Campagnolu à Filitosa sur le stand commun SMAC - INTERBEV afin de pouvoir échanger de façon informelle sur cette problématique de dégradation continue de l’abattage bovin. Au-delà de cet aspect, nous ferons avec INTERBEV une promotion sur les produits en partenariat avec la Chambre des métiers, l’association des bouchers, avec des diététiciennes, notamment des dégustations de recettes à base de veau corse, ce qui devrait permettre aussi de relancer un peu la consommation.
- Comment allez-vous organiser cette réflexion ?
- Lors de la foire, une première rencontre va permettre à l’ensemble des maillons de l’interprofession de venir pendant deux jours discuter de façon informelle et ensuite de constituer ce prolongement avec l’INTERBEV PACA-Corse qui sera coordonnée par le SMAC et qui sera une sorte d’interprofession. C’est un premier élément. Le deuxième élément, c’est le bilan de l’activité du SMAC depuis 2021 que je présenterai dans la deuxième quinzaine d’août, en exposant les projets en perspective. On active tout cela aussi parce que le Schéma régional de l’abattage a été voté en décembre dernier. On doit maintenant mettre en place un COPIL, un comité de pilotage, avec les services de l’État et de la Collectivité de Corse qui aura pour mission d’évaluer et de choisir les investissements à réaliser pour les 20 ans à venir sur les infrastructures.
- Quels investissements prévoyez-vous ?
- On a déjà commencé la restructuration de certains abattoirs, notamment l’abattoir de Porto-Vecchio qui va être refait à neuf. On aura la première esquisse de ce nouvel abattoir en septembre. Ensuite, se pose le questionnement sur les autres structures, les autres outils. Ce travail d’interprofession permettra d’avoir un lien permanent avec l’ensemble des opérateurs, les bouchers, la grande distribution, les restaurateurs et autres. L'idée est de voir comment on peut apporter un peu plus de services, engager une réflexion sur d’autres produits. Par exemple, parmi les ressortissants du département du LOT, qui sont les invités d’honneur de la foire, il y aura un chef et un éleveur qui valorise la brebis de réforme. Si on arrive à valoriser la brebis de réforme, c’est-à-dire les vieilles brebis, cela ouvrirait la perspective de l’abattage de brebis, ce qui ferait du volume en plus pour les abattoirs.
Propos recueillis par Nicole MARI.
A l'abattoir de Ponte-Leccia, lors de la 50ème assemblée générale de la Fédération nationale des abatoirs (FNEAP), la première en Corse.
Quelques chiffres sur l’abattage en Corse...
Cinq abattoirs
- La Corse compte cinq abattoirs en activité et répartis sur l’ensemble de l’île.
- Les 2 abattoirs de Cuttoli et Ponte Leccia sont multi-espèces (bovins, ovins, caprins et porcins) et à vocation économique large pouvant satisfaire aux besoins des usagers insulaires.
- Les 2 abattoirs de Bastelica et Cozzano, sont mono-espèce, sont réservés à la filière porcine.
- L’abattoir de Porto-Vecchio, multi-espèces (bovins, ovins, caprins et porcins), a une faible capacité, et ne peut aujourd’hui répondre qu’à des besoins de proximité.
La production
- En 2022, 49 391 animaux ont été abattus dont
- 11 552 têtes de bovins
- 5 917 têtes de caprins
- 16 359 têtes d’ovins
- 15 563 têtes de porcins
Soit une production de 3 173,5 tonnes d’animaux de boucherie.
- En 2023, 52 973 animaux ont été abattus dont
- 9 565 têtes de bovins
- 8 038 têtes de caprins
- 19 423 têtes d’ovins
- 15 950 têtes de porcins
Soit une production de 2 982,9 tonnes d’animaux de boucherie.
Répartition du tonnage Corse en 2023 par abattoir en %
- Ponte-Leccia : 47%
- Cuttoli : 17%
- Bastelica : 14%
- Porto-Vecchio : 11%
- Cozzano : 11%
Répartition du tonnage Corse 2023/2022 par espèces en %
- Porcins : 51% en 2023 contre 47% en 2022
- Bovins : 42% en 2023 contre 48% en 2022
- Caprins : 2% en 2023 contre 1% en 2022
- Ovins : 5% en 2023 contre 4% en 2022
Cinq abattoirs
- La Corse compte cinq abattoirs en activité et répartis sur l’ensemble de l’île.
- Les 2 abattoirs de Cuttoli et Ponte Leccia sont multi-espèces (bovins, ovins, caprins et porcins) et à vocation économique large pouvant satisfaire aux besoins des usagers insulaires.
- Les 2 abattoirs de Bastelica et Cozzano, sont mono-espèce, sont réservés à la filière porcine.
- L’abattoir de Porto-Vecchio, multi-espèces (bovins, ovins, caprins et porcins), a une faible capacité, et ne peut aujourd’hui répondre qu’à des besoins de proximité.
La production
- En 2022, 49 391 animaux ont été abattus dont
- 11 552 têtes de bovins
- 5 917 têtes de caprins
- 16 359 têtes d’ovins
- 15 563 têtes de porcins
Soit une production de 3 173,5 tonnes d’animaux de boucherie.
- En 2023, 52 973 animaux ont été abattus dont
- 9 565 têtes de bovins
- 8 038 têtes de caprins
- 19 423 têtes d’ovins
- 15 950 têtes de porcins
Soit une production de 2 982,9 tonnes d’animaux de boucherie.
Répartition du tonnage Corse en 2023 par abattoir en %
- Ponte-Leccia : 47%
- Cuttoli : 17%
- Bastelica : 14%
- Porto-Vecchio : 11%
- Cozzano : 11%
Répartition du tonnage Corse 2023/2022 par espèces en %
- Porcins : 51% en 2023 contre 47% en 2022
- Bovins : 42% en 2023 contre 48% en 2022
- Caprins : 2% en 2023 contre 1% en 2022
- Ovins : 5% en 2023 contre 4% en 2022