(Photo : Archives Michel Luccioni)
Dans les Alpes-Maritimes, il y a quelques semaines, ou à Valence, en Espagne, il y a quelques heures. Autour de la Méditerranée, les épisodes de pluies intenses se succèdent et se font de plus en plus violents en ce début d’automne. Si de façon générale, la France a enregistré en octobre un excédent de pluie de 40% par rapport aux normales, après avoir connu son mois de septembre le plus pluvieux depuis 25 ans, certaines régions ont enregistré des précipitations représentant deux à trois fois la quantité de pluie normale sur la période 1991-2020, a annoncé jeudi Météo- France. C'est notamment le cas sur l’arrière-pays varois et niçois, ainsi que sur les Cévennes ardéchoises, qui ont subi le triple de précipitations par rapport à un mois d'octobre normal. Un épisode de pluies particulièrement intenses a aussi touché le centre-est du pays du 15 au 18 octobre, avec six départements (Ardèche, Rhône, Haute-Loire, Loire, Lozère et Alpes- Maritimes) placés en vigilance rouge. C'est du « jamais vu de mémoire d'homme » avait souligné la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, tandis que Météo-France confirmait que cet épisode est « le plus intense jamais enregistré sur deux jours dans le département ».
Si la Corse est plutôt épargnée cette année par ces épisodes climatiques exceptionnels, l’hydrobiologiste et maître de conférences à l’Université de Corse Antoine Orsini insiste sur le fait qu’ils vont devenir de plus en plus fréquents dans les prochaines années. « Il pleut toujours la même quantité d’eau sur l’année, mais il pleut mal », observe-t-il en développant : « Conséquences majeures du bouleversement climatique, les évènements extrêmes comme les sécheresses et les inondations. Avant on avait une période d’étiage estival qui durait avant 2 à 3 mois, désormais elle est de 5 à 7 mois. On passe ensuite à des crues catastrophiques ». Des amplitudes qui se creusent et qui amènent à des situations inédites. « 80% des records que nous avons eu sur la Corse en termes de début de crue ou de sécheresse ont été battus ces 10 dernières années », souligne le scientifique.
Pour expliquer ces changements majeurs, il explique qu’il faut avant tout revenir aux courants aériens, les « jet stream ». « Ces courants ont de petites ondulations. Quand la température augmente au niveau du pôle Nord, ils commencent à faire de gros creux où descend de l’air froid et des grosses bosses où remonte de l’air chaud », synthétise-t-il, « Quand on a de telles ondulations, on arrive à des épisodes extrêmes. C’est ce qui s’est passé en Corse par exemple en 2008 où il a neigé en plein mois de mai. Au même moment, il faisait 31°C au Pôle Nord ! Les images satellite du courant jet montraient que nous étions dans le creux et prenions donc de l’air polaire, et le cercle polaire était dans la bosse où remontait de l’air chaud ».
Plus loin, Antoine Orsini rappelle que la température de la Méditerranée qui augmente au fil des années, et qui est encore réchauffée par les fleuves et rivières qui voient eux aussi leurs eaux subir des hausses de températures, est aussi un élément majeur de ces perturbations. « Chaque fois que l’on prend 1°C, on a 7% de vapeur d’eau en plus dans l’atmosphère. Tout cela alimente les pluies méditerranéennes extrêmes », pose-t-il. « Actuellement, on constate que la température de la Méditerranée au 30 octobre était de 24°C au Sud de la Sicile, de 21°C au Sud de la Sardaigne, de 20°C au large de Bonifacio ou de 19°C dans les eaux du Cap Corse. Avant on n’arrivait jamais à ces températures en plein automne. C’est cela qui créé ces grandes masses nuageuses gorgées d’eau », renchérit-il en affirmant : « Et ces phénomènes vont devenir plus en plus fréquents ».
Si la Corse est plutôt épargnée cette année par ces épisodes climatiques exceptionnels, l’hydrobiologiste et maître de conférences à l’Université de Corse Antoine Orsini insiste sur le fait qu’ils vont devenir de plus en plus fréquents dans les prochaines années. « Il pleut toujours la même quantité d’eau sur l’année, mais il pleut mal », observe-t-il en développant : « Conséquences majeures du bouleversement climatique, les évènements extrêmes comme les sécheresses et les inondations. Avant on avait une période d’étiage estival qui durait avant 2 à 3 mois, désormais elle est de 5 à 7 mois. On passe ensuite à des crues catastrophiques ». Des amplitudes qui se creusent et qui amènent à des situations inédites. « 80% des records que nous avons eu sur la Corse en termes de début de crue ou de sécheresse ont été battus ces 10 dernières années », souligne le scientifique.
Pour expliquer ces changements majeurs, il explique qu’il faut avant tout revenir aux courants aériens, les « jet stream ». « Ces courants ont de petites ondulations. Quand la température augmente au niveau du pôle Nord, ils commencent à faire de gros creux où descend de l’air froid et des grosses bosses où remonte de l’air chaud », synthétise-t-il, « Quand on a de telles ondulations, on arrive à des épisodes extrêmes. C’est ce qui s’est passé en Corse par exemple en 2008 où il a neigé en plein mois de mai. Au même moment, il faisait 31°C au Pôle Nord ! Les images satellite du courant jet montraient que nous étions dans le creux et prenions donc de l’air polaire, et le cercle polaire était dans la bosse où remontait de l’air chaud ».
Plus loin, Antoine Orsini rappelle que la température de la Méditerranée qui augmente au fil des années, et qui est encore réchauffée par les fleuves et rivières qui voient eux aussi leurs eaux subir des hausses de températures, est aussi un élément majeur de ces perturbations. « Chaque fois que l’on prend 1°C, on a 7% de vapeur d’eau en plus dans l’atmosphère. Tout cela alimente les pluies méditerranéennes extrêmes », pose-t-il. « Actuellement, on constate que la température de la Méditerranée au 30 octobre était de 24°C au Sud de la Sicile, de 21°C au Sud de la Sardaigne, de 20°C au large de Bonifacio ou de 19°C dans les eaux du Cap Corse. Avant on n’arrivait jamais à ces températures en plein automne. C’est cela qui créé ces grandes masses nuageuses gorgées d’eau », renchérit-il en affirmant : « Et ces phénomènes vont devenir plus en plus fréquents ».