Surtout ne pas flipper
« Pour le moment, on ne peut pas dire que la population de cétacés en Méditerranée soit en danger, les différents échouages de ces dernières semaines ne sont pas évidement des signes d’une épidémie ou autres. Les dauphins meurent toujours en mer mais parfois le courant les pousse vers la rive. Dans le cas des deux derniers échouages, les animaux étaient vivants et c’est cela qui a marqué les esprits, cependant malgré qu’ils soient en vie, il n’y a rien à faire si ce n’est une euthanasie, cependant nous n’avons aucun vétérinaire et c’est une espèce protégée donc nous ne pouvons qu’espérer que l’agonie ne soit pas trop longue » explique Cathy Cesarini qui depuis 25 ans s’occupe bénévolement avec passion et dévouement du réseau national Corse échouage.
Le spectre du Morbillivirus flotte entre deux eaux
C’est en 1990 et 1991 que ce virus, très proche de la maladie de carré du chien ou la rougeole de l’homme, a fait le plus grand nombre de victimes. Un nombre très difficile à estimer mais il aurait à minima concerné 120 échouages sur les côtes françaises mais ce ne sont que les morts observables. « Pour ces morts ci pour le moment on ne peut pas dire si oui ou non ils ont été contaminés par le virus, une chose est sure ils avaient les poumons infectés mais on ne pas dire avec certitude que c’est la cause de la mort de ces individus » continue Cathy Cesarini qui se veut prudente.
L’impact des hommes
En matière d’échouage, des règles simples et de bon sens sont à observer, en effet, le dauphin malgré son image débonnaire reste un animal sauvage, c’est pourquoi il ne faut sous aucun prétexte s’approcher de ces animaux ou blessés ou malades. « D’abord pour une raison simple, parce que sous l’effet de la peur l’animal pourrait être violent, de plus si il est porteur d’une maladie celle pourrait être transmissible à l’homme mais c’est également vrai dans l’autre sens. Imaginons un animal sain, juste perdu, il pourrait par ce contact avec les hommes être contaminé par un germe virus ou bactérie et la transmettre à son tour » poursuit Cathy Cesarini pour qui l’angélisme n’a pas sa place dans la prise en charge de ces animaux.
« Le soir de l’échouage à Santa-Giulia, j’ai reçu un message, me disant que c’était une honte de laisser mourir un dauphin sous les yeux des enfants, je veux bien oui, mais les dauphins meurent et c’est également une occasion d’expliquer aux plus jeunes que même si c’est normal de mourir, la pollution de nous produisons en revanche accélère les processus. Aujourd’hui les principales causes de mortalité des mammifères marins sont la pollution, la maladie et la vieillesse. Les deux premières sont liées, car affaiblis par les métaux lourds leurs organismes ne font plus face aux différentes infections, c’est à ce niveau-là qu’il faut agir si l’on veut sauver les cétacés » conclut Cathy Cesarini qui tien a rappelé qu’en cas de découverte d’un corps mort ou d’un animal agonisant, il ne faut pas le toucher et contacté au plus vite un centre de secours. Sur l’île le plus vieux cas d’échouage remonte à l’année 1873 et c’était cétacé géant qui avait fini sa vie sur les côtes du golfe de Solenzara.