À l'occasion d'une matinée en immersion avec les agents de la propreté urbaine, les élus ont pu constater les incivilités trop nombreuses dans certaines rues de la cité impériale. (Crédit photo : ville d'Ajaccio)
- Ce mercredi matin, vous avez souhaité organiser une opération d’immersion avec les agents de la propreté urbaine. Quel était l’objectif ?
- D’abord de convier les élus de la majorité, car même s’ils siègent en conseil municipal et qu’ils voient passer les délibérations, cela ne vaut pas le terrain. Je voulais vraiment qu’ils voient de leurs propres yeux dans quel état on peut trouver certaines rues à partir de 5 heures. Nous en avons d’ailleurs trouvé certaines ce matin avec un niveau de saleté important et pas très belles à voir par rapport à la veille. Qu’ils voient aussi qu’à partir de 7h30 la ville est propre car les agents sont déployés et effectuent leur mission et le font bien. Mais ensuite, on sait très bien que sous les coups de 10 ou 11 heures, les incivilités reviennent, on retrouve des cartons, des sacs poubelles, des déjections canines… Souvent on entend que la ville est sale et qu’elle n’est pas nettoyée. C’est faux. La ville est nettoyée, mais j’ai toujours considéré qu’il y a trois piliers majeurs : le politique qui donne les moyens, les agents qui exécutent, et le citoyen. Aujourd’hui le pilier citoyen est en défaut, même si beaucoup font des efforts, respectent notamment les horaires de dépôt des poubelles et ne jettent rien par terre. Mais, il existe un noyau qui ne respecte rien, même si cela n’est pas spécifique à Ajaccio. J’ai aussi convié la presse à cet évènement car je pense que c’est intéressant qu’elle puisse relayer le message et constater ce que nous avons engagé.
- Comment s’articulent ces tournées et quels effectifs mobilisent-elles ?
- Entre les chauffeurs, les contrôleurs et les cantonniers, en moyenne une soixantaine d’agents sont mobilisés chaque jour. Il faut savoir que la propreté urbaine est le seul service de la ville qui commence à 5 heures et qui termine à 21 ou 22 heures. La plage de travail est assez large entre les équipes du matin et de l’après-midi, et quelque fois, suivant les besoins, il y a même une troisième équipe qui entre en jeu. Au total, nous avons une centaine d’agents.
- D’abord de convier les élus de la majorité, car même s’ils siègent en conseil municipal et qu’ils voient passer les délibérations, cela ne vaut pas le terrain. Je voulais vraiment qu’ils voient de leurs propres yeux dans quel état on peut trouver certaines rues à partir de 5 heures. Nous en avons d’ailleurs trouvé certaines ce matin avec un niveau de saleté important et pas très belles à voir par rapport à la veille. Qu’ils voient aussi qu’à partir de 7h30 la ville est propre car les agents sont déployés et effectuent leur mission et le font bien. Mais ensuite, on sait très bien que sous les coups de 10 ou 11 heures, les incivilités reviennent, on retrouve des cartons, des sacs poubelles, des déjections canines… Souvent on entend que la ville est sale et qu’elle n’est pas nettoyée. C’est faux. La ville est nettoyée, mais j’ai toujours considéré qu’il y a trois piliers majeurs : le politique qui donne les moyens, les agents qui exécutent, et le citoyen. Aujourd’hui le pilier citoyen est en défaut, même si beaucoup font des efforts, respectent notamment les horaires de dépôt des poubelles et ne jettent rien par terre. Mais, il existe un noyau qui ne respecte rien, même si cela n’est pas spécifique à Ajaccio. J’ai aussi convié la presse à cet évènement car je pense que c’est intéressant qu’elle puisse relayer le message et constater ce que nous avons engagé.
- Comment s’articulent ces tournées et quels effectifs mobilisent-elles ?
- Entre les chauffeurs, les contrôleurs et les cantonniers, en moyenne une soixantaine d’agents sont mobilisés chaque jour. Il faut savoir que la propreté urbaine est le seul service de la ville qui commence à 5 heures et qui termine à 21 ou 22 heures. La plage de travail est assez large entre les équipes du matin et de l’après-midi, et quelque fois, suivant les besoins, il y a même une troisième équipe qui entre en jeu. Au total, nous avons une centaine d’agents.
L'adjoint en charge de la propreté urbaine a remis les clefs d'une nouvelle balayeuse aspiratoire aux agents ce mercredi matin. (Crédit photo : ville d'Ajaccio)
- Depuis trois ans, vous avez réalisé d’importants investissements pour la propreté urbaine. Ce matin, vous avez d’ailleurs remis les clefs d’une nouvelle balayeuse aspiratrice aux équipes. Qu’est-ce que cela change pour le travail des agents ?
- Quand Laurent Marcangeli m’a confié cette délégation en septembre 2019, j’ai avant tout fait un état des lieux complet. L’objectif numéro 1 était alors d’avoir un directeur. Je cherchais un homme de terrain que je peux appeler à n’importe quelle heure du jour et de la nuit et qui soit compétent dans ses prises de décision. Nous l’avons trouvé. Par ailleurs, en 2019, il nous restait deux balayeuses qui avaient vingt ans et une machine à haute pression. Pour une ville comme Ajaccio avec plus de 70 000 habitants ce n’était pas possible. Donc il a fallu que j’aille chercher les financements. J’ai proposé au maire un plan pluriannuel d’investissements qu’il a validé. Nous sommes donc montés en puissance, et en quatre ans nous avons investi plus de 700 000 euros dans de belles machines.
- Vous le disiez au fil des heures, chaque jour, du fait des incivilités, malgré l’action des agents de la propreté urbaine l’état du centre-ville se dégrade inexorablement. Comment lutter contre cela ?
- Il y a deux volets. Il y a le volet pédagogie, et cela fait longtemps que nous en faisons. Et puis après, il y a le volet répressif. Nous ne sommes pas pour le PV à tout crin, mais à un moment donné nous n’avons pas le choix. Nous avons recruté un nouveau directeur de la police municipale qui arrive le 1er juin, qui aura des directives et une feuille de route. À un moment donné, je pense que les gens sont prévenus depuis un long moment maintenant, après c’est une question de respect et d’éducation. Il nous est arrivé plusieurs fois d’avoir des agents qui interpellent quelqu’un qui jetait quelque chose par terre ou ne ramassait pas les déjections de son chien en lui faisant remarquer qu’ils venaient de nettoyer et à qui on a répondu « je m’en fous, vous êtes payés pour cela ». Ce n’est pas acceptable. Donc nous montrons en puissance sur le volet répressif, mais cela s’organise. Nous commençons par ailleurs à faire des flagrants délits avec la police intercommunale sur des dépôts sauvages pour lesquels il va y avoir des poursuites. Mais il faut bien tout encadrer. Désormais les PV sont traités par deux personnes dédiées au commissariat qui convoquent les contrevenants, et le procureur joue aussi le jeu. Il faut que tous les maillons soient alignés, et ensuite les choses vont très vite. Et puis la lutte contre les incivilités devient aussi un enjeu national. À partir de là, il y a des prises de conscience.
- Quand Laurent Marcangeli m’a confié cette délégation en septembre 2019, j’ai avant tout fait un état des lieux complet. L’objectif numéro 1 était alors d’avoir un directeur. Je cherchais un homme de terrain que je peux appeler à n’importe quelle heure du jour et de la nuit et qui soit compétent dans ses prises de décision. Nous l’avons trouvé. Par ailleurs, en 2019, il nous restait deux balayeuses qui avaient vingt ans et une machine à haute pression. Pour une ville comme Ajaccio avec plus de 70 000 habitants ce n’était pas possible. Donc il a fallu que j’aille chercher les financements. J’ai proposé au maire un plan pluriannuel d’investissements qu’il a validé. Nous sommes donc montés en puissance, et en quatre ans nous avons investi plus de 700 000 euros dans de belles machines.
- Vous le disiez au fil des heures, chaque jour, du fait des incivilités, malgré l’action des agents de la propreté urbaine l’état du centre-ville se dégrade inexorablement. Comment lutter contre cela ?
- Il y a deux volets. Il y a le volet pédagogie, et cela fait longtemps que nous en faisons. Et puis après, il y a le volet répressif. Nous ne sommes pas pour le PV à tout crin, mais à un moment donné nous n’avons pas le choix. Nous avons recruté un nouveau directeur de la police municipale qui arrive le 1er juin, qui aura des directives et une feuille de route. À un moment donné, je pense que les gens sont prévenus depuis un long moment maintenant, après c’est une question de respect et d’éducation. Il nous est arrivé plusieurs fois d’avoir des agents qui interpellent quelqu’un qui jetait quelque chose par terre ou ne ramassait pas les déjections de son chien en lui faisant remarquer qu’ils venaient de nettoyer et à qui on a répondu « je m’en fous, vous êtes payés pour cela ». Ce n’est pas acceptable. Donc nous montrons en puissance sur le volet répressif, mais cela s’organise. Nous commençons par ailleurs à faire des flagrants délits avec la police intercommunale sur des dépôts sauvages pour lesquels il va y avoir des poursuites. Mais il faut bien tout encadrer. Désormais les PV sont traités par deux personnes dédiées au commissariat qui convoquent les contrevenants, et le procureur joue aussi le jeu. Il faut que tous les maillons soient alignés, et ensuite les choses vont très vite. Et puis la lutte contre les incivilités devient aussi un enjeu national. À partir de là, il y a des prises de conscience.
- En amont de la mise en route de ce volet répressif, vous venez d’installer une soixantaine de cendriers en ville. On voit aussi que les bornes de ramassage des déjections canines se multiplient. Il n’y a donc désormais plus d’excuses pour les contrevenants...
- Oui, c’est ce que j’appelle fermer des portes pour qu’il n’y en ait plus qu’une seule : celle du citoyen qui respecte. Après c’est une question d’éducation. J’ai des amis qui ont des chiens et même quand il n’y a pas de borne canine, ils ont toujours un sac dans la poche et ils ramassent les déjections de leur animal. On ne peut pas nous opposer le fait qu’il n’y a pas assez de bornes canines, et que de facto cela autorise à laisser les propriétaires de chiens à laisser des déjections n’importe où, cela ne marche pas ainsi. Idem pour les mégots. Il y a 300 milliards de mégots qui sont jetés par terre en France tous les ans, c’est énorme, surtout quand on sait qu’un seul mégot pollue 500 litres d’eau, et les risques incendie que cela occasionne. Donc on ferme des portes, mais après on ne peut pas mettre une borne canine et une poubelle à chaque sortie de portail. Ce que les gens doivent bien comprendre c’est que plus ils polluent, plus nous devons mettre de moyens, plus cela coute cher, et qu’in fine c’est l’argent du contribuable.
- L’été dernier vous aviez lancé une expérimentation autour de poubelles dites intelligentes. Qu’est-ce que cela a donné ?
- Nous sommes plutôt satisfaits car cela fonctionne très bien. Ces corbeilles ont comme avantage de stocker 7 fois plus de déchets qu’une poubelle traditionnelle. Mais un tel équipement a un coût de 5000 euros. Le but est d’en développer par exemple sur le Cours Napoléon quand il sera totalement terminé. Nous allons aussi probablement développer le même principe mais pour du tri. Nous sommes en train de travailler dessus, mais cela demande un budget et d’aller chercher des aides. Cela prend du temps.
- Oui, c’est ce que j’appelle fermer des portes pour qu’il n’y en ait plus qu’une seule : celle du citoyen qui respecte. Après c’est une question d’éducation. J’ai des amis qui ont des chiens et même quand il n’y a pas de borne canine, ils ont toujours un sac dans la poche et ils ramassent les déjections de leur animal. On ne peut pas nous opposer le fait qu’il n’y a pas assez de bornes canines, et que de facto cela autorise à laisser les propriétaires de chiens à laisser des déjections n’importe où, cela ne marche pas ainsi. Idem pour les mégots. Il y a 300 milliards de mégots qui sont jetés par terre en France tous les ans, c’est énorme, surtout quand on sait qu’un seul mégot pollue 500 litres d’eau, et les risques incendie que cela occasionne. Donc on ferme des portes, mais après on ne peut pas mettre une borne canine et une poubelle à chaque sortie de portail. Ce que les gens doivent bien comprendre c’est que plus ils polluent, plus nous devons mettre de moyens, plus cela coute cher, et qu’in fine c’est l’argent du contribuable.
- L’été dernier vous aviez lancé une expérimentation autour de poubelles dites intelligentes. Qu’est-ce que cela a donné ?
- Nous sommes plutôt satisfaits car cela fonctionne très bien. Ces corbeilles ont comme avantage de stocker 7 fois plus de déchets qu’une poubelle traditionnelle. Mais un tel équipement a un coût de 5000 euros. Le but est d’en développer par exemple sur le Cours Napoléon quand il sera totalement terminé. Nous allons aussi probablement développer le même principe mais pour du tri. Nous sommes en train de travailler dessus, mais cela demande un budget et d’aller chercher des aides. Cela prend du temps.