En Corse, de nombreuses processions et autres célébrations annuelles, témoignent au quotidien de la ferveur populaire (Archives CNI- Michel Luccioni)
Dans sa dernière encyclique Dilexit nos, le Pape François faisait l’éloge de la piété populaire. Cette expression de la foi par des actes et célébrations du quotidien est en effet un thème cher au Saint Père. Au point que le thème du colloque organisé par l’Église de Corse ce week-end au Palais des Congrès à Ajaccio sur la religiosité populaire en Méditerranée a été, dit-on, l’élément décisif qui a motivé sa venue historique dans la cité impériale.
« Ce terme de religiosité populaire n’est pas anodin et montre un passage entre le païen et le sacré. Beaucoup d’expressions populaires de la foi sont issues du paganisme et ont été évangélisées. Par exemple, la Granitula n’est pas chrétienne à l’origine et a été introduite dans le monde du sacré, est passée du paganisme au religieux », explique l’abbé Louis El Rahi, curé de Calvi, qui animera ce colloque de deux jours, « La plupart des expressions populaires de la religiosité sont des choses qui ont été d’abord introduites par le peuple de Dieu, en Corse, par exemple par les confrères, et qui après ont reçu une reconnaissance institutionnelle de l’Église C’est vraiment une expression de la foi qui appartient au peuple lui-même ».
Le but de ce colloque, complet depuis des semaines et notamment ouvert aux prieurs et sous-prieurs des confréries, sera ainsi de partir de ce que l’on connait en Corse pour élargir sur la piété dans d’autres territoires méditerranéens, où la religion se vit peut-être un peu plus fort qu’ailleurs en Europe. À partir de samedi matin, l’évêque de Nîmes, l’archevêque d’Oristano en Sardaigne, le vicaire général de Tolède en Espagne et l’évêque de Calatagirone en Sicile viendront en effet témoigner de la religiosité populaire si fervente sur les rives de la Méditerranée. « Souvent la Méditerranée est vue comme un obstacle, ou malheureusement aujourd’hui comme un cimetière géant. Et là aujourd’hui le but est de regarder la Méditerranée comme une mer au milieu des terres, qui relie culturellement les différentes rives. On voit qu’il y a des expressions dans l’espace public, portées par le peuple, de la foi chrétienne qui s’expriment de manière forte sur les rives de la Méditerranée », souligne ainsi l’abbé Louis El Rahi, en appuyant : « En Sicile, en Sardaigne, ou en Espagne, on voit qu’il y a cette expression forte de la religiosité avec des processions magnifiques. De même, en Corse, la vie religieuse est rythmée par des processions et autres expressions populaires de la foi, comme le Catenacciu ».
En outre, ce colloque viendra également apporter des éclairages sur des thèmes pointus grâce à deux universitaires spécialistes de ces questions. À commencer par Anghjulina Antonetti, enseignante-chercheuse à l’Université de Corse, qui s’intéressera à « la religiosité populaire et la laïcité en Corse ». « Le but sera de s’interroger sur comment on arrive à vivre cette expression populaire de la foi dans un espace public qui est régit par la laïcité. Un début de réponse c’est que la laïcité n’est pas là pour gommer ce qui est religieux, mais pour permettre à chacun de vivre sa foi et le culte propre à celle-ci de manière libre, en n’ayant que pour seule limite l’ordre public et le bien commun », explique le père El Rahi. Quelques heures plus tard, Serena Talamoni, docteure en histoire contemporaine, se penchera pour sa part sur une question qu’elle connait bien : le sacré dans l’espace politique corse. Tandis que le confrère bastiais Jean-Charles Adami, évoquera les raisons qui poussent toujours de nombreux Corses à s’engager dans les confréries.
Enfin, dimanche, à l’occasion de la conclusion du colloque, ces riches débats laisseront place à un moment très attendu avec le message que viendra délivrer le Pape François. « C’est un grand honneur de vivre une expérience comme celle-ci », se réjouit l’abbé Louis El Rahi. « On sait qu’il porte le souci de la Méditerranée en lui, qu’il considère comme un lieu d’espoir pour l’Église occidentale. Je pense qu’il va venir porter un message d’espérance et de fraternité », sourit-il.
« Ce terme de religiosité populaire n’est pas anodin et montre un passage entre le païen et le sacré. Beaucoup d’expressions populaires de la foi sont issues du paganisme et ont été évangélisées. Par exemple, la Granitula n’est pas chrétienne à l’origine et a été introduite dans le monde du sacré, est passée du paganisme au religieux », explique l’abbé Louis El Rahi, curé de Calvi, qui animera ce colloque de deux jours, « La plupart des expressions populaires de la religiosité sont des choses qui ont été d’abord introduites par le peuple de Dieu, en Corse, par exemple par les confrères, et qui après ont reçu une reconnaissance institutionnelle de l’Église C’est vraiment une expression de la foi qui appartient au peuple lui-même ».
Le but de ce colloque, complet depuis des semaines et notamment ouvert aux prieurs et sous-prieurs des confréries, sera ainsi de partir de ce que l’on connait en Corse pour élargir sur la piété dans d’autres territoires méditerranéens, où la religion se vit peut-être un peu plus fort qu’ailleurs en Europe. À partir de samedi matin, l’évêque de Nîmes, l’archevêque d’Oristano en Sardaigne, le vicaire général de Tolède en Espagne et l’évêque de Calatagirone en Sicile viendront en effet témoigner de la religiosité populaire si fervente sur les rives de la Méditerranée. « Souvent la Méditerranée est vue comme un obstacle, ou malheureusement aujourd’hui comme un cimetière géant. Et là aujourd’hui le but est de regarder la Méditerranée comme une mer au milieu des terres, qui relie culturellement les différentes rives. On voit qu’il y a des expressions dans l’espace public, portées par le peuple, de la foi chrétienne qui s’expriment de manière forte sur les rives de la Méditerranée », souligne ainsi l’abbé Louis El Rahi, en appuyant : « En Sicile, en Sardaigne, ou en Espagne, on voit qu’il y a cette expression forte de la religiosité avec des processions magnifiques. De même, en Corse, la vie religieuse est rythmée par des processions et autres expressions populaires de la foi, comme le Catenacciu ».
En outre, ce colloque viendra également apporter des éclairages sur des thèmes pointus grâce à deux universitaires spécialistes de ces questions. À commencer par Anghjulina Antonetti, enseignante-chercheuse à l’Université de Corse, qui s’intéressera à « la religiosité populaire et la laïcité en Corse ». « Le but sera de s’interroger sur comment on arrive à vivre cette expression populaire de la foi dans un espace public qui est régit par la laïcité. Un début de réponse c’est que la laïcité n’est pas là pour gommer ce qui est religieux, mais pour permettre à chacun de vivre sa foi et le culte propre à celle-ci de manière libre, en n’ayant que pour seule limite l’ordre public et le bien commun », explique le père El Rahi. Quelques heures plus tard, Serena Talamoni, docteure en histoire contemporaine, se penchera pour sa part sur une question qu’elle connait bien : le sacré dans l’espace politique corse. Tandis que le confrère bastiais Jean-Charles Adami, évoquera les raisons qui poussent toujours de nombreux Corses à s’engager dans les confréries.
Enfin, dimanche, à l’occasion de la conclusion du colloque, ces riches débats laisseront place à un moment très attendu avec le message que viendra délivrer le Pape François. « C’est un grand honneur de vivre une expérience comme celle-ci », se réjouit l’abbé Louis El Rahi. « On sait qu’il porte le souci de la Méditerranée en lui, qu’il considère comme un lieu d’espoir pour l’Église occidentale. Je pense qu’il va venir porter un message d’espérance et de fraternité », sourit-il.