- Comment est née l'idée de cette exposition ?
- Les relations qu'ont entretenues et qu'entretiennent encore aujourd'hui les Corses avec la musique sont largement ignorées. Dans ce contexte, choisir pour thème d'une exposition temporaire "La Corse et la musique : Entre tradition et modernité " nous a semblé extrêmement intéressant. L'idée de cette exposition vient de la volonté de faire découvrir au public l’étendue du patrimoine musical de la Corse : l'exposition présente des thématiques et des répertoires musicaux très différents qui témoignent de l'étonnante diversité du patrimoine musical corse qui relève à la fois du chant polyphonique, de la poésie improvisée, de l’opéra, l’opérette, la chanson de charme, les répertoires musicaux développés par les guitaristes, les sociétés musicales, les groupes folkloriques ou revivals.
- Quel est l'objectif de cette exposition ?
- L'objectif de cette exposition temporaire est de contribuer à élargir notre champ de vision, à prendre conscience de la richesse du patrimoine musical de la Corse, à percevoir l’influence des technologies qui ont fortement influencé la Corse du XXe siècle et dont on oublie souvent l’importance et cela à travers les quatre volets de l'exposition. Le premier volet illustre le regard porté par des écrivains sur le chant et la musique populaire corse. Le deuxième volet est une rétrospective historique sur l’essor particulier de l’opéra et de la chanson en Corse qui montre l’influence des chanteurs, des compositeurs, et directeurs artistiques corses sur la scène lyrique et le music-hall en France et à l'international. Le troisième volet permet de poser un regard musicologique sur les pratiques instrumentales et vocales caractéristiques du patrimoine musical de la Corse. Enfin le quatrième volet est l'occasion d'un questionnement sur les concepts de tradition et de transmission à travers la lecture des représentations musicales des musiciens, des sociétés musicales et compositeurs corses.
- D'où proviennent les pièces présentées et comment les avez-vous sélectionnées ?
- Notre choix, en tant que commissaire, a été de montrer de préférence des œuvres inédites, jamais ou très rarement exposées. Cela a nécessité de longues recherches menées à la fois auprès de fonds publics et de nombreux fonds privés ou associatifs afin de collecter et sélectionner les œuvres. Celles-ci proviennent de différentes institutions telles que la bibliothèque-musée de l’Opéra à Paris, Le Musée national des arts et traditions populaires (Mucem), les archives départementales d’Ajaccio et de Bastia, la cinémathèque de Corse, la cinémathèque française, l’Ina, les archives Pathé-Gaumont, et aussi de particuliers. La générosité et l’implication des préteurs nous ont permis de présenter de nombreux documents permettant d’illustrer des aspects spécifiques et peu connus du patrimoine musical de la Corse; en même temps, cela a nécessité un lourd travail d'identification qui a été réalisé à l'aide du concours de Rémi Froment, conservateur en chef.
Parmi les œuvres inédites exposées, les visiteurs peuvent découvrir un film de 1947 de la mission de Paul Arrighi et Félix Quilici pour les Arts et Traditions Populaires, des aquarelles et gouaches des décorateurs d’opéra Jean Muelle et Jean-Pierre Ponnelle, des affiches d’opérette de l’illustrateur Georges Dola, des instruments de musique populaire corse, des enregistrements de chants populaires réalisés sur magnétophone à fil d’acier issus de nos collections, des affiches historiques du Teatru di A Muvra réunissant les noms des plus grands poètes-improvisateurs des années 1920 et le manuscrit de la première œuvre orchestrale de chansons populaires corses par Maurice Ravel composée en 1895. Dans le cadre de la préparation de l'exposition, de nombreux disques vinyles ont été pour l’occasion numérisés afin de pouvoir être présentés au public. Une série d’interviews inédite vient compléter ce panorama qui témoigne de la vitalité des liens entre la Corse et la musique.
- De quelle manière la scénographie soutient-elle le propos de l'exposition ?
- La scénographie de cette exposition propose les différentes clés de passage d’une esthétique musicale à une autre et dépasse les tendances et les modes du passé, tout en respectant la constante dichotomie avec d’une part, ce qui a évolué grâce à la technique, et, d’autre part, la redécouverte des influences de la tradition musicale. La phase d’accrochage virtuelle des œuvres, qui consiste à placer les objets dans l’espace, a été une étape non négligeable dans la conception de cette exposition. Plus de quatre cents œuvres sont mises en espace dans une scénographie originale conçue par Yves Kneusé à laquelle sont associées des technologies audiovisuelles d'avant-garde : un auditorium, des boites à musiques, des espaces sonores, des jukes-boxes virtuels et des vitrines sonores.
- Vous avez prévu de nombreux ateliers et activités à l'attention de la jeunesse, de quoi s'agit-il ?
- Nous nous sommes très tôt intéressés aux concepts de tradition, de transmission dans le cadre de la préparation de cette exposition. A la demande du commissariat, Cécile Liberatore-Ruggeri, guide conférencière au Musée de la Corse, a mené une grande enquête à caractère ethnologique sur la jeunesse insulaire à partir d’un échantillon de mille collégiens et lycéens en Corse. Les résultats collectés ont été primordiaux pour nous aider à définir les attentes et les goûts du jeune public en matière de musique, ils montrent l'intérêt que portent les jeunes Corses à la musique et aux chanteurs corses. Plusieurs dispositifs multimédia ont été ainsi conçus pour permettre aux plus jeunes une découverte intuitive des différents répertoires musicaux qui ont marqué la Corse d’hier et d’aujourd’hui.
Par ailleurs, un espace ludique destiné aux enfants de 6 à 11 ans permet de les sensibiliser au parcours de l’exposition : manipulations, écoutes et jeux sont au rendez-vous afin d’aborder la musique sous l’angle de la découverte et de l’ouverture. Un atelier est également consacré aux structures musicales des frères Baschet afin de mettre les enfants en contact de manière très ludique avec une palette de sons d’une grande richesse.
Infos pratiques
Le Musée de la Corse est ouvert du 1er novembre au 31 mars de 10 h à 17 h, tous les jours sauf dimanche, lundi, les jours fériés et le 24 décembre. Fermeture annuelle du 31 décembre au 14 janvier inclus.
Musée de la Corse, musée régional d’Anthropologie, La Citadelle, 20250 Corte; tél. : 0 33 (0)4 95 45 25 45
Site internet: www.musee-corse.com
- Les relations qu'ont entretenues et qu'entretiennent encore aujourd'hui les Corses avec la musique sont largement ignorées. Dans ce contexte, choisir pour thème d'une exposition temporaire "La Corse et la musique : Entre tradition et modernité " nous a semblé extrêmement intéressant. L'idée de cette exposition vient de la volonté de faire découvrir au public l’étendue du patrimoine musical de la Corse : l'exposition présente des thématiques et des répertoires musicaux très différents qui témoignent de l'étonnante diversité du patrimoine musical corse qui relève à la fois du chant polyphonique, de la poésie improvisée, de l’opéra, l’opérette, la chanson de charme, les répertoires musicaux développés par les guitaristes, les sociétés musicales, les groupes folkloriques ou revivals.
- Quel est l'objectif de cette exposition ?
- L'objectif de cette exposition temporaire est de contribuer à élargir notre champ de vision, à prendre conscience de la richesse du patrimoine musical de la Corse, à percevoir l’influence des technologies qui ont fortement influencé la Corse du XXe siècle et dont on oublie souvent l’importance et cela à travers les quatre volets de l'exposition. Le premier volet illustre le regard porté par des écrivains sur le chant et la musique populaire corse. Le deuxième volet est une rétrospective historique sur l’essor particulier de l’opéra et de la chanson en Corse qui montre l’influence des chanteurs, des compositeurs, et directeurs artistiques corses sur la scène lyrique et le music-hall en France et à l'international. Le troisième volet permet de poser un regard musicologique sur les pratiques instrumentales et vocales caractéristiques du patrimoine musical de la Corse. Enfin le quatrième volet est l'occasion d'un questionnement sur les concepts de tradition et de transmission à travers la lecture des représentations musicales des musiciens, des sociétés musicales et compositeurs corses.
- D'où proviennent les pièces présentées et comment les avez-vous sélectionnées ?
- Notre choix, en tant que commissaire, a été de montrer de préférence des œuvres inédites, jamais ou très rarement exposées. Cela a nécessité de longues recherches menées à la fois auprès de fonds publics et de nombreux fonds privés ou associatifs afin de collecter et sélectionner les œuvres. Celles-ci proviennent de différentes institutions telles que la bibliothèque-musée de l’Opéra à Paris, Le Musée national des arts et traditions populaires (Mucem), les archives départementales d’Ajaccio et de Bastia, la cinémathèque de Corse, la cinémathèque française, l’Ina, les archives Pathé-Gaumont, et aussi de particuliers. La générosité et l’implication des préteurs nous ont permis de présenter de nombreux documents permettant d’illustrer des aspects spécifiques et peu connus du patrimoine musical de la Corse; en même temps, cela a nécessité un lourd travail d'identification qui a été réalisé à l'aide du concours de Rémi Froment, conservateur en chef.
Parmi les œuvres inédites exposées, les visiteurs peuvent découvrir un film de 1947 de la mission de Paul Arrighi et Félix Quilici pour les Arts et Traditions Populaires, des aquarelles et gouaches des décorateurs d’opéra Jean Muelle et Jean-Pierre Ponnelle, des affiches d’opérette de l’illustrateur Georges Dola, des instruments de musique populaire corse, des enregistrements de chants populaires réalisés sur magnétophone à fil d’acier issus de nos collections, des affiches historiques du Teatru di A Muvra réunissant les noms des plus grands poètes-improvisateurs des années 1920 et le manuscrit de la première œuvre orchestrale de chansons populaires corses par Maurice Ravel composée en 1895. Dans le cadre de la préparation de l'exposition, de nombreux disques vinyles ont été pour l’occasion numérisés afin de pouvoir être présentés au public. Une série d’interviews inédite vient compléter ce panorama qui témoigne de la vitalité des liens entre la Corse et la musique.
- De quelle manière la scénographie soutient-elle le propos de l'exposition ?
- La scénographie de cette exposition propose les différentes clés de passage d’une esthétique musicale à une autre et dépasse les tendances et les modes du passé, tout en respectant la constante dichotomie avec d’une part, ce qui a évolué grâce à la technique, et, d’autre part, la redécouverte des influences de la tradition musicale. La phase d’accrochage virtuelle des œuvres, qui consiste à placer les objets dans l’espace, a été une étape non négligeable dans la conception de cette exposition. Plus de quatre cents œuvres sont mises en espace dans une scénographie originale conçue par Yves Kneusé à laquelle sont associées des technologies audiovisuelles d'avant-garde : un auditorium, des boites à musiques, des espaces sonores, des jukes-boxes virtuels et des vitrines sonores.
- Vous avez prévu de nombreux ateliers et activités à l'attention de la jeunesse, de quoi s'agit-il ?
- Nous nous sommes très tôt intéressés aux concepts de tradition, de transmission dans le cadre de la préparation de cette exposition. A la demande du commissariat, Cécile Liberatore-Ruggeri, guide conférencière au Musée de la Corse, a mené une grande enquête à caractère ethnologique sur la jeunesse insulaire à partir d’un échantillon de mille collégiens et lycéens en Corse. Les résultats collectés ont été primordiaux pour nous aider à définir les attentes et les goûts du jeune public en matière de musique, ils montrent l'intérêt que portent les jeunes Corses à la musique et aux chanteurs corses. Plusieurs dispositifs multimédia ont été ainsi conçus pour permettre aux plus jeunes une découverte intuitive des différents répertoires musicaux qui ont marqué la Corse d’hier et d’aujourd’hui.
Par ailleurs, un espace ludique destiné aux enfants de 6 à 11 ans permet de les sensibiliser au parcours de l’exposition : manipulations, écoutes et jeux sont au rendez-vous afin d’aborder la musique sous l’angle de la découverte et de l’ouverture. Un atelier est également consacré aux structures musicales des frères Baschet afin de mettre les enfants en contact de manière très ludique avec une palette de sons d’une grande richesse.
Infos pratiques
Le Musée de la Corse est ouvert du 1er novembre au 31 mars de 10 h à 17 h, tous les jours sauf dimanche, lundi, les jours fériés et le 24 décembre. Fermeture annuelle du 31 décembre au 14 janvier inclus.
Musée de la Corse, musée régional d’Anthropologie, La Citadelle, 20250 Corte; tél. : 0 33 (0)4 95 45 25 45
Site internet: www.musee-corse.com