Les délégations nationalistes corses, catalanes...
Gilles Simeoni, maire de Bastia et conseiller territorial Femu a Corsica :
« Bien sûr, un peu de déception, mais je pensais qu’in fine, le NON allait l’emporter, d’abord à cause du réflexe de crainte face à un saut dans l’inconnu, ensuite à cause de la forte pression conjuguée du parti conservateur et du parti travailliste, fortement enraciné en Ecosse. Ces dernières semaines, l’engagement travailliste a fait basculer nombre de voix qui auraient pu aller vers le OUI. Ce résultat électoral est, donc, une demi-surprise. En prenant un peu de recul, on peut tirer beaucoup d’enseignements positifs. Le premier, sur le plan des principes, est, quand même, la vertu démocratique de cette consultation qui s’est, globalement, déroulée de façon apaisée. Le second est que le score du OUI est bien plus haut que ce que l’on pouvait penser, il y a quelques mois. Ce qui montre bien que la dynamique est de son côté. Le troisième est que le processus d’émancipation en Ecosse va dans le sens de l’histoire. Pour preuve, les dernières heures avant le scrutin, pour l’emporter, les tenants du NON se sont engagés, y compris en cas de vote défavorable à l’indépendance, à aller beaucoup plus loin sur le chemin de l’autonomie. Pour toutes ces raisons, je pense que ce qui se passe, ici, depuis plusieurs mois, est quelques chose d’important qui produira ses effets dans les mois et les années à-venir, en Ecosse et, ce qui nous intéresse plus directement, sur l’ensemble de la scène européenne.
Le sens de l’histoire
Pour la Corse, l’impact de ce principe de référendum, indépendamment du résultat, montre bien que, quelques soient les différences de situation au plan démographique et économique, aujourd’hui, en Europe, des peuples et des Nations sans Etat aspirent à maîtriser leur destin et à pouvoir concrétiser leurs choix dans des institutions adaptées. Il faut impérativement que l’Etat ouvre un processus de dialogue qui conduise à la prise en compte des votes de l’Assemblée de Corse, mais pas seulement ! Le sens de l’histoire est que la Corse exerce de plus en plus, en propre, des compétences qui lui sont indispensables pour maîtriser son économie et son destin. La prise de position de François Hollande était, encore, une fois malencontreuse et malvenue. Pointer les égoïsmes du référendum écossais, c’est nier l’évidence : les tenants du Oui ont construit tout leur argumentaire politique et leur campagne sur la volonté d’une société plus solidaire, de choix budgétaires de diminuer les dépenses militaires et d’augmenter les dépenses de santé, et la volonté d’aller plus loin dans l’intégration européenne. Au-delà même du fait qu’il est choquant qu’un chef d’Etat, à la veille d’un scrutin d’autodétermination, commette une forme d’ingérence dans les choix souverains du peuple écossais, ses arguments avancés sont particulièrement mal choisis. François Hollande est dans la continuité de l’absence de politique qu’il pratique en Corse ! ».
Propos recueillis par Nicole MARI
« Bien sûr, un peu de déception, mais je pensais qu’in fine, le NON allait l’emporter, d’abord à cause du réflexe de crainte face à un saut dans l’inconnu, ensuite à cause de la forte pression conjuguée du parti conservateur et du parti travailliste, fortement enraciné en Ecosse. Ces dernières semaines, l’engagement travailliste a fait basculer nombre de voix qui auraient pu aller vers le OUI. Ce résultat électoral est, donc, une demi-surprise. En prenant un peu de recul, on peut tirer beaucoup d’enseignements positifs. Le premier, sur le plan des principes, est, quand même, la vertu démocratique de cette consultation qui s’est, globalement, déroulée de façon apaisée. Le second est que le score du OUI est bien plus haut que ce que l’on pouvait penser, il y a quelques mois. Ce qui montre bien que la dynamique est de son côté. Le troisième est que le processus d’émancipation en Ecosse va dans le sens de l’histoire. Pour preuve, les dernières heures avant le scrutin, pour l’emporter, les tenants du NON se sont engagés, y compris en cas de vote défavorable à l’indépendance, à aller beaucoup plus loin sur le chemin de l’autonomie. Pour toutes ces raisons, je pense que ce qui se passe, ici, depuis plusieurs mois, est quelques chose d’important qui produira ses effets dans les mois et les années à-venir, en Ecosse et, ce qui nous intéresse plus directement, sur l’ensemble de la scène européenne.
Le sens de l’histoire
Pour la Corse, l’impact de ce principe de référendum, indépendamment du résultat, montre bien que, quelques soient les différences de situation au plan démographique et économique, aujourd’hui, en Europe, des peuples et des Nations sans Etat aspirent à maîtriser leur destin et à pouvoir concrétiser leurs choix dans des institutions adaptées. Il faut impérativement que l’Etat ouvre un processus de dialogue qui conduise à la prise en compte des votes de l’Assemblée de Corse, mais pas seulement ! Le sens de l’histoire est que la Corse exerce de plus en plus, en propre, des compétences qui lui sont indispensables pour maîtriser son économie et son destin. La prise de position de François Hollande était, encore, une fois malencontreuse et malvenue. Pointer les égoïsmes du référendum écossais, c’est nier l’évidence : les tenants du Oui ont construit tout leur argumentaire politique et leur campagne sur la volonté d’une société plus solidaire, de choix budgétaires de diminuer les dépenses militaires et d’augmenter les dépenses de santé, et la volonté d’aller plus loin dans l’intégration européenne. Au-delà même du fait qu’il est choquant qu’un chef d’Etat, à la veille d’un scrutin d’autodétermination, commette une forme d’ingérence dans les choix souverains du peuple écossais, ses arguments avancés sont particulièrement mal choisis. François Hollande est dans la continuité de l’absence de politique qu’il pratique en Corse ! ».
Propos recueillis par Nicole MARI
Réaction, en vidéo, de Jean-Christophe Angelini, président du groupe Femu a Corsica à l’Assemblée de Corse.
Jean-Baptiste Arena, maire-adjoint de Patrimoniu :
« Cette nuit, nous n’avons pas pu faire la fête avec nos amis écossais et nos amis de Corsica Libera. Les deux délégations nationalistes corses sont, ici, à Edimbourg et, au-delà, des amitiés personnelles qui nous lient, il ne faut pas oublier notre proximité politique. Si le référendum se solde par une défaite électorale, il est une victoire politique ! Déjà, au niveau de la participation qui atteint 85 %. Ensuite, le OUI atteint 45%, c’est un score énorme par rapport aux 20 % annoncés, il y a deux ans, par les sondages ! Les Ecossais ont fait un très grand travail politique, un vrai travail de fond dont il faudra s’inspirer, plus tard, en Corse et ailleurs en Europe. Enfin, l’annonce du 1er ministre anglais, David Cameron ouvre, à travers l’Ecosse, la voie pour les autres peuples sans Etat du Royaume-Uni, à savoir le Pays de Galles et l’Irlande du Nord. Sans compter, en toile de fond, le référendum en Catalogne dans un mois et demi. Malgré son refus de légitimer le futur référendum, Madrid, à un moment donné, ne pourra plus aller contre le peuple catalan. Là-bas, le résultat risque d’être complètement inverse à celui-ci, à savoir une probable victoire du OUI avec un écart bien plus important entre les scores. Tout cela va ouvrir une belle voie en Europe et devrait changer les relations entre la Corse et l’Etat français. François Hollande sera obligé d’en tenir compte. Avant de vouloir donner des leçons à d’autres pays sur la planète, il faudra qu’il regarde ce qui se passe chez lui ! La réaction de David Cameron confirme que le Royaume Uni et d’autres Etats-nations sont en avance par rapport à la France. Au final, ce fut, pour nous, un voyage initiatique très enrichissant, au contact de la rue avec les Ecossais et avec toutes les délégations européennes, par l’observation sur le terrain du savoir-faire du Scottish national Party et pour la plateforme médiatique extraordinaire qui nous a été offerte. De la Chine à la Russie, en passant par l’Italie, l’Espagne, les Etats-Unis, le Québec, et bien entendu, les médias anglais et français, nous avons eu une couverture médiatique exceptionnelle que ce soit dans des réunions officielles ou dans la rue avec les deux délégations, dont celle de Corsica Libera avec qui nous avons fait le point encore ce matin. »
Propos recueillis par Nicole MARI
« Cette nuit, nous n’avons pas pu faire la fête avec nos amis écossais et nos amis de Corsica Libera. Les deux délégations nationalistes corses sont, ici, à Edimbourg et, au-delà, des amitiés personnelles qui nous lient, il ne faut pas oublier notre proximité politique. Si le référendum se solde par une défaite électorale, il est une victoire politique ! Déjà, au niveau de la participation qui atteint 85 %. Ensuite, le OUI atteint 45%, c’est un score énorme par rapport aux 20 % annoncés, il y a deux ans, par les sondages ! Les Ecossais ont fait un très grand travail politique, un vrai travail de fond dont il faudra s’inspirer, plus tard, en Corse et ailleurs en Europe. Enfin, l’annonce du 1er ministre anglais, David Cameron ouvre, à travers l’Ecosse, la voie pour les autres peuples sans Etat du Royaume-Uni, à savoir le Pays de Galles et l’Irlande du Nord. Sans compter, en toile de fond, le référendum en Catalogne dans un mois et demi. Malgré son refus de légitimer le futur référendum, Madrid, à un moment donné, ne pourra plus aller contre le peuple catalan. Là-bas, le résultat risque d’être complètement inverse à celui-ci, à savoir une probable victoire du OUI avec un écart bien plus important entre les scores. Tout cela va ouvrir une belle voie en Europe et devrait changer les relations entre la Corse et l’Etat français. François Hollande sera obligé d’en tenir compte. Avant de vouloir donner des leçons à d’autres pays sur la planète, il faudra qu’il regarde ce qui se passe chez lui ! La réaction de David Cameron confirme que le Royaume Uni et d’autres Etats-nations sont en avance par rapport à la France. Au final, ce fut, pour nous, un voyage initiatique très enrichissant, au contact de la rue avec les Ecossais et avec toutes les délégations européennes, par l’observation sur le terrain du savoir-faire du Scottish national Party et pour la plateforme médiatique extraordinaire qui nous a été offerte. De la Chine à la Russie, en passant par l’Italie, l’Espagne, les Etats-Unis, le Québec, et bien entendu, les médias anglais et français, nous avons eu une couverture médiatique exceptionnelle que ce soit dans des réunions officielles ou dans la rue avec les deux délégations, dont celle de Corsica Libera avec qui nous avons fait le point encore ce matin. »
Propos recueillis par Nicole MARI