"Une large majorité de citoyens écossais vient de rejeter le projet d'indépendance de cette région.
C'est un signe fort de responsabilité et de raison dans un monde en crise, où l'union, le rassemblement doivent être préférés au communautarisme, au séparatisme et au repli sur soi.
Les représentants nationalistes qui se sont rendus en Écosse pour soutenir le "oui" voulaient faire du référendum un tremplin pour leurs revendications. Ils en sont pour leurs frais.
À l’heure où l’on voudrait instaurer en Corse une citoyenneté spécifique avec la création d’un statut de résident, chacun doit méditer les enseignements de ce scrutin et se recentrer sur les vraies préoccupations de la population, au premier rang desquelles le chômage, le pouvoir d’achat, la précarité, le logement et la sécurité".
LDH : "Ecosse, un moment démocratique prometteur"
Au-delà du résultat, la Ligue des Droits de l’Homme considère que le référendum écossais mérite toute notre attention. Il a constitué un moment démocratique qui honore ceux qui l’ont initié. Il a permis aux jeunes âgés de 16 et 17 ans d’y participer. Il s’est adressé à tous les européens résidant en Ecosse. Cette citoyenneté territoriale fondée sur le droit du sol, telle que la LDH la revendique, est désormais une réalité grâce au peuple écossais et à son gouvernement. Avec la mise en œuvre d’une citoyenneté de résidence, l’argument de certains, réduisant la démarche écossaise à un égoïsme, une volonté d’être entre soi afin de profiter de la rente pétrolière trouve ses limites. Evidemment, cette motivation n’est pas absente du côté écossais. Mais que dire alors des peurs entretenues par les banques et le gouvernement britannique, que dire de leur chantage économique pour faire gagner le « non à l’indépendance » !
De nombreux observateurs ont noté une impressionnante mobilisation de la société écossaise lors de la campagne du référendum. La participation au vote a confirmé ce dynamisme de la société politique écossaise. A l’issue de ce scrutin, le problème de fond posé demeure. Il dépasse la question écossaise. Le processus de mondialisation en cours redistribue les pouvoirs. Les Etats-nations sont en perte de vitesse. La question des minorités retrouve de la vitalité mais demeure emprisonnée dans les approches politiques des siècles précédents. A l’échelle mondiale, des ensembles régionaux se constituent hors la maîtrise des citoyens. La nécessité de reconstruire du lien démocratique est à l’ordre du jour. Faut-il s’étonner de voir resurgir des mobilisations autour d’appartenances à des territoires à « forte identité », revendiquant, dans notre contexte contemporain, le statut de communautés de destin ? L’urgence est de définir de nouveaux territoires pour la démocratie, et des citoyennetés fondées sur la résidence. N’est-ce pas la question que pose la Corse à la République ? »