Des solutions existent
Pour la section d’Ajaccio du PCF, le gouvernement et la CTC font fausse route en expliquant que le redressement judiciaire serait la solution idéale pour sortir la SNCM de l’impasse. Les travaiilleurs ne sont pas d’accord : « Aujourd’hui, on se rend compte que cette vérité, conforme aux choix de Veolia et Transdev, est un mensonge mortifère pour nos emplois et le service public de continuité territoriale. Plus que jamais, il faut stopper cette marche à l’abîme dans la solidarité et dans l’action les plus larges autour des travailleurs victimes de cette politique ultralibérale et avec les organisations syndicales engagées dans la défense de la SNCM. Alors que s’ouvre la période d’observation, par sa force, ce mouvement social et populaire permettra de sauver l’emploi et le service public. En ce sens le gouvernement doit reprendre la main pour :
- - Garantir la continuité de la SNCM par l’intervention de la Caisse des Dépôts au capital de Transdev et donc sa sortie immédiate du Redressement judiciaire
- - Régulariser la participation de la CDC au capital de la SNCM
- - Préserver l’emploi en Corse et sur le continent en imposant le respect des règles du pavillon français premier registre pour tout armateur opérant sur les lignes de la continuité territoriale
- - Défendre les contentieux jusqu’au bout des cinq prochaines années de procédure afin de garantir le maintien de l’attribution de la DSP au groupement CMN-SNCM et d’obtenir l’annulation des dernières décisions de l’Union Européenne pour la défense de toutes les compagnies publiques maritimes et aériennes, SNCM-CMN et AIR CORSICA-AIR France, et des emplois qu’elles génèrent.
Frédéric Alpozzo : "Notre modèle social va disparaître"
La délégation a été reçue vendredi matin par le groupe communiste de l’Assemblée de Corse et s’est rendue aussitôt devant les grilles de la préfecture de région rejoindre l’ensemble des manifestants.
Le patron du syndicat des marins CGT a expliqué les raisons de l’annulation de ces entretiens : « Simplement en raison de l’absence du président de l’Office des Transports, mais la commission de l’Office des Transports aurait dû normalement nous recevoir compte tenu des graves conséquences que cela aura pour la SNCM et les 2000 salariés sans oublier les entreprises induites mais également sur la DSP.
« Aujourd’hui, nous considérons qu’il n’y a pas de repreneur sérieux pour la SNCM et qu’il ne peut y avoir de repreneur sérieux sans entrer les conditions qui ne sont pas réunies. C'est-à-dire avoir un repreneur pour la SNCM dans le cadre d’une restructuration certes, mais s’il n’y a plus de compagnie, cela signifie que le contrat de service public ne tient plus la route juridiquement. Cela veut dire aussi que pour « échapper » au contentieux que je qualifierai de « bidon » de l’Union Européenne porté par Corsica Ferries, on va abandonner des pans entiers d’activités et il faudrait que la nouvelle entreprise ne ressemble plus à quoi que ce soi par rapport à la SNCM. En clair, il faudra séparer les activités malgré les emplois que cela représente pour Marseille et pour la Corse, et abandonner Toulon, Nice et Marseille en période estivale. On devrait être fixé à partir de lundi prochain au sortir du comité d’entreprise. Le calendrier qui est fixé avec une remise des appels d’offres à repreneur jusqu’au 19 janvier et ensuite, pour le dépouillement, il faudra attendre fin janvier début février. »
- Que peut-on dire aujourd’hui ?
- Aujourd’hui on est dans une issue illégale qui va produire une offre de reprise « bidon » pour arriver à la liquidation et au démantèlement de la SNCM. Ce qui est sûr, c’est que dans ces conditions, nous rejetterons une telle issue. Les personnels seront en situation de refuser et les licenciements et l’absence d’avenir et donc d’arrêter totalement l’activité. »
- Et la privatisation ?
- Nous avons déjà mené le combat en 2005 et elle a eu lieu en partie. Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans l’idéologie du capital en premier lieu, mais qu’on veuille garder la minorité de blocage avec les salariés, à savoir 34% du capital public. On n’est pas opposés à l’entrée des collectivités au capital mais c’est elles qui ne veulent pas aujourd’hui ; le président du Conseil Exécutif souhaite voir disparaître cette compagnie, ce qui n’est pas de son ressort et qui relève de prise illégale d’intérêt et de volonté de favoriser la compagnie concurrente low cost. Aujourd’hui, il y a une société qui existe, on a demandé de gros efforts aux salariés, on a perdu beaucoup d’emplois depuis dix ans, la flotte a été divisée par deux, ça n’a que trop duré. Nous n’accepterons pas de fausse solution qui conduisent à la destruction, ce qui est en train de se passer. Ce qui va disparaitre, c’est notre modèle social…
J. F.
150 marins du STC on manifesté eux aussi devant les grilles de la CTC pendant que l'Assemblée de Corse était réunie en session ordinaire.
"Nous n'accepterons pas d'être sacrifiés sur l'autel de la nouvelle privatisation qui s'annonce", a déclaré le délégué STC marins Alain Mosconi qui prédit "des actions en janvier". Il a fait part de son "opposition farouche à un mécanisme qui ferait de nous des marchandises que l'on achèterait et vendrait au gré des intérêts financiers extérieurs à nos intérêts de salariés et de Corses" a déclaté Alain Mosconi dont le syndicat a reçu le soutien des nationalistes de l'Assemblée.
Pour lui, "le seul outil capable de répondre aux besoins des usagers" est une "compagnie maritime publique corse" appartenant intégralement à la CTC, du type de Air Corsica pour le transport aérien.