Georges Mela, maire de Porto-Vecchio
"La violence et l’agression dans les rapports humains ne sont jamais une solution et n’augurent aucune issue favorable. Il en est de même pour l’ immobilisme.
Une semaine après le début de cette énième grève des syndicalistes SNCM, les socioprofessionnels de l’extrême sud ont choisi le 3 juillet dernier, de réagir en libérant l’accès au port de commerce de Porto-Vecchio. Pour ne pas baisser les bras, les forces vives de notre cité se sont réunies en nombre et ont manifesté pour s opposer à la situation d asphyxie dans laquelle se trouve notre île et particulièrement le grand sud, depuis le début de ce conflit. Le 4 juillet, c’était au tour des
socioprofessionnels de Haute -Corse de manifester à Bastia, pour ne pas sombrer dans le fatalisme et faire entendre leur désarroi.
La réponse de l État a été disproportionnée et s'est résumée à coups de matraques et de méthodes répressives.
Je m'insurge avec l’ensemble des élus qui m accompagnent, contre de telles pratiques. L'État se devait d’anticiper et de mettre les moyens en œuvre pour gérer au mieux un conflit annoncé. Ces méthodes drastiques devraient avoir d'autres cibles, celles à l'origine du conflit et en aucun cas celles qui le subissent.
Je soutiens l'ensemble des socioprofessionnels insulaires dans leur mobilisation, tous animés par un seul souci : travailler et sauver ce qu’il reste d’une saison estivale une fois de plus amputée par des grèves répétitives. Une motivation des socioprofessionnels qui apparait sans faille jusqu’à ce lundi 7 juillet dans les différents villes de l’île (Porto-
Vecchio, Sartène, Ajaccio et Bastia).
Aussi, j en appelle d'une part, au bon sens des syndicats grévistes afin qu’ils cessent ce blocage et ne précipitent pas le sort de la compagnie et d'autre part, à la responsabilité de l État afin qu’il règle avec fermeté un conflit dramatique qui impacte notre économie depuis de très nombreuses années. Avec une attention toute particulière pour le port de Porto-Vecchio, 1er pôle touristique insulaire, totalement délaissé en fret et passagers... et inactif depuis le 24 juin dernier..."
Conseil d’Administration de l’Università di Corsica
Le Conseil d’Administration de l’Università di Corsica réuni en séance plénière le 8 juillet 2014 tient à réagir suite aux évènements récents qui se sont produits en Corse, notamment le 4 juillet dernier à Bastia. Il souhaite en premier lieu condamner l’usage disproportionné et injustifiable de la force publique, en l’occurrence à l’encontre de socio-professionnels.
Au-delà des faits et sans remettre en cause le droit de grève légitime des salariés, l’Università fait le constat d’une situation de quasi-blocus qui d’ores et déjà produit des effets néfastes, préfigurant un possible désastre pour l’économie insulaire, en particulier en matière d’emploi. L’Università rappelle sa forte implication au sein de très nombreux secteurs économiques aujourd’hui menacés. L’accompagnement du développement économique est un enjeu stratégique du projet de l’Università, qu’elle concrétise en termes de formation, de recherche, de transfert et d’insertion professionnelle.
Plus globalement, le Conseil d’Administration appelle l’Etat à être un partenaire de la Corse et non, comme les faits tendent à le montrer de plus en plus sur l’ensemble des dossiers corses, à exercer une tutelle autoritariste.
Il est par conséquent impératif de revenir à un mode de négociation démocratique reconnaissant l’égale dignité des partenaires institutionnels et des acteurs socio-économiques qui, par leur engagement quotidien, contribuent à construire l’avenir de la Corse et de sa jeunesse. L’Università, fidèle à ses valeurs de démocratie, de liberté de pensée et d’engagement sociétal se déclare prête, au niveau de compétence qui est le sien, à participer à l’initiative d’un dialogue fructueux que tout un chacun, en Corse, appelle de ses vœux.
Conseil général de la Haute-Corse : Appel à la mobilisation
Le président du conseil général de la Haute-Corse et les membres de la majorité départementale appellent tous les insulaires à se rassembler devant la préfecture de Haute-Corse le mercredi 9 juillet 2014 à 10 heures, afin de témoigner leur solidarité avec les socio-professionnels de Corse, qui se trouvent aujourd’hui dans une situation inextricable.
Depuis des mois, la situation économique dégradée au niveau national a impacté de plein fouet la Corse.
Les pouvoirs publics ont, dans cette conjoncture défavorable, des responsabilités qui pèsent sur eux. L’Etat doit assurer, assumer ses prérogatives régaliennes et permettre aux territoires les plus contraints de renouer avec la croissance.
Or en Corse, dont le territoire mérite d’être traité en considération de ses spécificités, les signaux envoyés par l’Etat ne permettent plus aux élus d’exercer leurs missions dans des conditions acceptables.
Baisse des dotations, dialogue ambigu sur les projets structurants de l’Île (statut de résident, langue corse), incapacité à maintenir la liberté de circulation maritime pourtant liberté fondamentale pour les insulaires, méthodes brutales pour évacuer des socioprofessionnels affrontant aujourd’hui une baisse de leur chiffre d’affaires de nature à mettre en péril l’exercice de leurs activités.
U troppu stroppia.
Aussi, nous serons présents à la mobilisation pour attester de notre soutien et affirmer notre volonté politique qui est de permettre à la Corse, à l’instar des autres territoires, de disposer des moyens essentiels à son développement économique et politique.
UPA et CMA de Haute-Corse
Les élus de l’Union Patronale Artisanale (UPA) ainsi que les élus de la Chambre de Métierset de l’Artisanat (CMA), représentant l’ensemble du secteur artisanal de Haute-Corse trouvent inadmissibles les débordements des forces de l’ordre à l’encontre des représentants socioprofessionnels qui étaient réunis dans l’enceinte de la Préfecture de Haute-Corse le vendredi 4 juillet 2014 pour défendre le principe de circulation des biens nécessaire à leurs activités.
L’ensemble des élus affirment leur participation pleine et entière et leur solidarité au mouvement de protestation des socioprofessionnels en cours.
Par conséquent, les élus de l’Union Patronale Artisanale (UPA) et les élus de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat
de Haute-Corse exigent de l’Etat la mise en œuvre des mesures nécessaires à l’acheminement du fret à destination de la Corse et au fonctionnement de son économie.
Et appellent l’ensemble des artisans à rejoindre le rassemblement prévu le mercredi 9 juillet à Bastia à 10 heures devant la préfecture de Bastia pour s’assurer du déblocage d’une situation qui nuit gravement à la vie de leurs entreprises.
Tous ces événements marquent la Corse, et les mots des commerçants et socioprofessionnels de l’ensemble de l’île montent ; ils sont unanimes contre la grève de la SNCM.
L’économie tout entière est touchée, tous les secteurs se sont regroupés pour manifester leur désapprobation d'avoir été les témoins de l’expulsion violente des locaux de la préfecture d’ hommes et de femmes, honnêtescommerçants œuvrant pour le développement de la Corse.
- La gestion des flux de marchandises et de passagers, principale urgence : les transporteurs doivent être associés quotidiennement fux besoins concrets de leurs clients dans le cadre des cellules de crise jusqu'au retour à une situation normale.
Conseil municipal de Ghisonaccia
Le conseil municipal de Ghisonaccia une motion au terme de laquelle il " s'associe à l’ensemble des représentants du monde socio-économique de Haute-Corse pour exiger la libération du navire le Kallisté et la mise en place d’un quai sécurisé à Marseill et à la grande mobilisation générale, pour répondre aux vœux des socioprofessionnels, prévue le
9 juillet à Bastia devant la Préfecture de Haute-Corse si l’ultimatum fixé à mardi 8 juillet n’était pas respecté". Il affirme par ailleurs " son attachement indéfectible à la libre circulation des personnes et des biens, instituée par le Traité de Rome en 1957, conçue pour permettre l’épanouissement social, économique et culturel de tous et son soutien aux socioprofessionnels et à la population Corse, otages d’un énième blocus aux désastreuses conséquences économiques, sociales et morales."