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Salon de la formation continue à Porto-Vecchio : comment structurer (et enrichir) l’offre dans la micro-région ?


le Jeudi 27 Mars 2025 à 15:29

Après Ajaccio en janvier et Borgo en février, la 2ème édition du Salon de la formation continue a fait escale à Porto-Vecchio, mardi après-midi. Dans l’Extrême-Sud, l’offre en formations reste pauvre, mais elle tend à s’enrichir sous l’impulsion de la CCI et de la Chambre de Métiers et en collaboration avec la communauté de communes du Sud Corse (CCSC).



Après Ajaccio et Borgo, la 2e édition du Salon de la formation a exploré les problématiques d'un autre territoire de la Corse : l'Extrême-Sud.
Après Ajaccio et Borgo, la 2e édition du Salon de la formation a exploré les problématiques d'un autre territoire de la Corse : l'Extrême-Sud.
Initié en 2023, ce salon est désormais porté par le groupe Amparà Méditerranée, issu de la politique de formation mutualisée de la CCI de Corse et de la Chambre des métiers. Il s’adresse tout à la fois aux entreprises, salariés ou demandeurs d’emplois, par le biais de différents ateliers (validation des acquis et de l’expérience, conseil en évolution professionnelle, reconversion professionnelle). Trois focus ont été effectués durant l’après-midi : Richard Favret, de France Travail Pro, a donné des suggestions aux entrepreneurs pour qu’ils puissent mieux sécuriser leur recrutement, Félicia Mari de Transition Pro Corsica a actionné le levier de la formation professionnelle comme vecteur de fidélisation des collaborateurs et le groupe Amparà Méditerranée a détaillé son offre en formations qui permettra de répondre aux besoins des entreprises de la micro-région.

Au début de l’année, l’école de commerce Kedge, qui possède un campus à Bastia, a ainsi lancé un pré-incubateur à destination des porteurs de projets de l’Extrême-Sud. Une première promotion vient d’être formée, qui en appelle d’autres : « La majorité des jeunes à Porto-Vecchio arrêtent leurs études après le bac, car ils sont confrontés à un manque d’offres sur leur territoire ou à des problèmes de mobilité », constate Pascal Agostini, qui dirige le pôle enseignement et formation à la CCI de Corse. Différentes actions sont programmées en vue d’y remédier, comme l’ajout cette année d’une filière commerce à bac + 2, ou le déploiement d’offre de conférences (axées sur les techniques de management) à destination des entreprises. « Ici dans l’Extrême-Sud, les entrepreneurs ont besoin de développer leurs compétences tout au long de l’année, que ce soit dans les commerces ou dans les domaines de la gestion ou de la sécurité, poursuit Pascal Agostini. Or, sur place, ils ne trouvent pas de réponse aujourd’hui en matière de formation, alors que, hors saison, il y aurait tout le temps de se former. » 

D’où la volonté d’Amparà Méditerranée de mobiliser les forces vives de la formation dans l’Extrême-Sud, dans l’idée d’y implanter une offre variée qui collera aux besoins en formation continue. « Ici à Porto-Vecchio, on est dans une région qui doit tout, ou presque, à la force d’entraînement des entreprises privées, convient son maire Jean-Christophe Angelini, qui est également président de la communauté de communes du Sud Corse. Car nous n’avons ici ni rectorat, ni préfecture, ni sous-préfecture, ni siège de l’ONF… L’espoir de notre développement économique et, disons un gros mot, de croissance, ne pourra s’accomplir que si nous incitons nos jeunes à investir sur le territoire et à faire preuve d’audace. »

"Il y a des besoins dans tous les secteurs porteurs"

Pour l’heure, le marché de la formation continue reste tendu, du fait notamment de la faible demande qui émane des demandeurs d’emplois, ce qui ne permet pas d’ouvrir les formations financées par la Collectivité de Corse. « Il y a une telle tension sur le marché du travail actuellement que les demandeurs d’emploi estiment ne pas avoir besoin de suivre une formation pour trouver un emploi », confirme Peggy Poirot, la directrice de la Chambre des métiers à Porto-Vecchio, qui se dit satisfaite par les retombées de ce salon : « On a eu quelques demandeurs d’emploi qui sont venus se renseigner, des porteurs de projet également. » Elle se dit convaincue qu’un candidat qui sera monté en compétence en validant une formation sera dans de meilleures dispositions pour se vendre auprès d’un employeur, et donc de tirer les salaires vers le haut : « La compétence, c’est une façon pour les entreprises de se sécuriser et ici à Porto-Vecchio, il y a des besoins dans tous les secteurs porteurs, que ce soit l’hôtellerie, la restauration ou le bâtiment. »