La CGT inquiète pour l'avenir de la Muvitarra
Les utilisateurs des bus ajacciens pourraient-ils se retrouver sur le carreau dans les prochains mois ? C’est en tous cas une hypothèse probable selon la CGT qui tenait une conférence de presse dans ses locaux d’Ajaccio ce jeudi matin pour marquer à son tour ses craintes pour l’avenir de la Société Publique Locale (SPL) Muvitarra – qui gère le réseau de transport -, dont la situation économique fait couler beaucoup d’encre depuis le début de l’année.
« Il y a deux mois, les élus du conseil d’administration nous ont annoncé une rupture de trésorerie et donc une cessation de paiement pour le mois de juin », s’inquiète Marie-Blanche Nicolaï, secrétaire générale de la CGT Muvitarra. Une perspective déjà entrevue par la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) qui, en décembre dernier, avait enjoint la SPL de justifier son niveau de trésorerie et de projections financières pour 4 ans avant le 30 juin. « Si cette autorité considère qu’il n’y a pas la possibilité d’exploiter de manière correcte, elle peut dans les mois à venir suspendre l’autorisation d’exploitation de la SPL », déplore Patrick Bossard, le secrétaire général de la CGT de Corse-du-Sud, en indiquant que le syndicat a fait part de ses préoccupations à la direction de la SPL et à ses actionnaires.
" Dès le départ il manquait 1 million d’euros par an au budget "
Créée en 2016, la SPL Muvitarra compte en effet deux actionnaires publics : la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA) à hauteur de 60% et la ville d’Ajaccio à hauteur de 40%. Ces derniers versent chaque année une contribution financière d’environ 9 millions d’euros à l’entreprise. Une somme qui n’a jamais été revalorisée selon la CGT. Et c’est notamment là que le bât blesse selon l’organisation syndicale qui a souhaité clarifier la situation économique de l’entreprise.
« À la création de la SPL, le Contrat d’Obligation de Service Public (COSP) a été mal construit puisque dès le départ il manquait 1 million d’euros par an au budget, ce qui a valu une recapitalisation de 3 millions d’euros en 2019 », estime Marie-Blanche Nicolaï en ajoutant : « De plus, le calcul du coût de carburant a été budgétisé sur le volume et non sur l’inflation avec un reste à charge pour la SPL d’environ 262 000 euros sur la seule année 2023. La SPL a dû également supporter des investissements tels que l’achat de distributeurs de tickets, d’un système de gestion de carburant, de moteurs, de boites de vitesse pour une somme d’environ 350 000 euros par an ». En outre, la représentante syndicale dénonce un « plan de départs volontaires non négocié avec les représentants du personnel et donc illégal, et non budgétisé à hauteur d’environ 800 000 euros pour 13 salariés sur une période de 2021 à 2023 », ainsi que la création de nouvelles lignes « pour une somme d’environ 500 000 euros (qui) n’est pas compris dans le contrat de délégation de service public qui lie la SPL aux actionnaires majoritaires ».
En somme, alors qu’au regarde de l’ensemble de ces éléments la SPL enregistre aujourd’hui un déficit structurel d’environ 1,2 millions d’euros, la CGT affirme cette situation est « créée par le refus de la CAPA de payer les services assumés par la SPL ». « Si la CAPA paye les services supportés par la SPL, l’entreprise serait à l’équilibre financier »,insiste encore Marie-Blanche Nicolaï.
" 130 salariés risquent de se retrouver à la rue "
Inquiet pour l’avenir de l’entreprise, le syndicat a annoncé ce jeudi avoir déposé une alarme économique dans le cadre des instances représentatives du personnel sur une situation préoccupante. « Nous avons désigné un cabinet qui va nous accompagner sur les motifs du déficit structurel et sur les préconisations pour l’avenir », précise la secrétaire générale de la CGT Muvitarra. « Et puis nous avons également déposé une alarme sociale », renchérit Patrick Bossard en instillant : « 130 salariés risquent de se retrouver à la rue d’ici quelques semaines ». « Depuis plusieurs semaines des discussions avec la direction ont lieu mais aujourd’hui peu de concret est sur la table », confient encore les représentants de la CGT en se disant dans l’attente de solutions.
Contactée par CNI, la CAPA a indiqué ne pas avoir vocation à réagir à ce sujet renvoyant vers Muvitarra. De son côté, la direction de la SPL n’a pas souhaité réagir pour l’heure.
« Il y a deux mois, les élus du conseil d’administration nous ont annoncé une rupture de trésorerie et donc une cessation de paiement pour le mois de juin », s’inquiète Marie-Blanche Nicolaï, secrétaire générale de la CGT Muvitarra. Une perspective déjà entrevue par la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) qui, en décembre dernier, avait enjoint la SPL de justifier son niveau de trésorerie et de projections financières pour 4 ans avant le 30 juin. « Si cette autorité considère qu’il n’y a pas la possibilité d’exploiter de manière correcte, elle peut dans les mois à venir suspendre l’autorisation d’exploitation de la SPL », déplore Patrick Bossard, le secrétaire général de la CGT de Corse-du-Sud, en indiquant que le syndicat a fait part de ses préoccupations à la direction de la SPL et à ses actionnaires.
" Dès le départ il manquait 1 million d’euros par an au budget "
Créée en 2016, la SPL Muvitarra compte en effet deux actionnaires publics : la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA) à hauteur de 60% et la ville d’Ajaccio à hauteur de 40%. Ces derniers versent chaque année une contribution financière d’environ 9 millions d’euros à l’entreprise. Une somme qui n’a jamais été revalorisée selon la CGT. Et c’est notamment là que le bât blesse selon l’organisation syndicale qui a souhaité clarifier la situation économique de l’entreprise.
« À la création de la SPL, le Contrat d’Obligation de Service Public (COSP) a été mal construit puisque dès le départ il manquait 1 million d’euros par an au budget, ce qui a valu une recapitalisation de 3 millions d’euros en 2019 », estime Marie-Blanche Nicolaï en ajoutant : « De plus, le calcul du coût de carburant a été budgétisé sur le volume et non sur l’inflation avec un reste à charge pour la SPL d’environ 262 000 euros sur la seule année 2023. La SPL a dû également supporter des investissements tels que l’achat de distributeurs de tickets, d’un système de gestion de carburant, de moteurs, de boites de vitesse pour une somme d’environ 350 000 euros par an ». En outre, la représentante syndicale dénonce un « plan de départs volontaires non négocié avec les représentants du personnel et donc illégal, et non budgétisé à hauteur d’environ 800 000 euros pour 13 salariés sur une période de 2021 à 2023 », ainsi que la création de nouvelles lignes « pour une somme d’environ 500 000 euros (qui) n’est pas compris dans le contrat de délégation de service public qui lie la SPL aux actionnaires majoritaires ».
En somme, alors qu’au regarde de l’ensemble de ces éléments la SPL enregistre aujourd’hui un déficit structurel d’environ 1,2 millions d’euros, la CGT affirme cette situation est « créée par le refus de la CAPA de payer les services assumés par la SPL ». « Si la CAPA paye les services supportés par la SPL, l’entreprise serait à l’équilibre financier »,insiste encore Marie-Blanche Nicolaï.
" 130 salariés risquent de se retrouver à la rue "
Inquiet pour l’avenir de l’entreprise, le syndicat a annoncé ce jeudi avoir déposé une alarme économique dans le cadre des instances représentatives du personnel sur une situation préoccupante. « Nous avons désigné un cabinet qui va nous accompagner sur les motifs du déficit structurel et sur les préconisations pour l’avenir », précise la secrétaire générale de la CGT Muvitarra. « Et puis nous avons également déposé une alarme sociale », renchérit Patrick Bossard en instillant : « 130 salariés risquent de se retrouver à la rue d’ici quelques semaines ». « Depuis plusieurs semaines des discussions avec la direction ont lieu mais aujourd’hui peu de concret est sur la table », confient encore les représentants de la CGT en se disant dans l’attente de solutions.
Contactée par CNI, la CAPA a indiqué ne pas avoir vocation à réagir à ce sujet renvoyant vers Muvitarra. De son côté, la direction de la SPL n’a pas souhaité réagir pour l’heure.